Rpskype Kanda & Dante

Dante :

Qu'il est bon de rentrer chez soi pas vrai ? Tu adores laisser tes doigts habiles courir sur les notes d'ivoire et d'ébène pourtant tu apprécies tout autant le retour dans tes pénates après t'être noyé de symphonie et gastronomie allemande. Tu ôtes ton manteau noir lorsque tu pénètres dans ton immense loft et l'accroches à l'entrée. Tu desserres également ta cravate et remontes les manches de ta chemise blanche. Tu avances d'un pas léger, tes chaussures hors de prix glissant sur le marbre qui recouvre le sol. Tu évolues, ombre perdue dans un appartement bien trop silencieux, bien trop...Vide de vie. Tu t'enfiles dans ta cuisine ouvert, passes une main sur l'ilôt contenant le vitro cérame et là… Tu réalises qu'une paire de perle de soleil surmontée d'une tignasse cuivrée vient de se redessiner devant tes yeux. Kanda n'a pas cessé de tenir une place certaine dans tes pensées malgré la distance n'est-ce pas ? Même si tu évoluais dans une classe sociale bien loin de la sienne, tu t'étais surpris à plusieurs reprises d'avoir envie de lui montrer tel ou tel endroit ou de lui faire goûter à quelques mets typiques. Oui il t'a manqué. Statue d'albâtre dans ta cuisine, tu passes une main dans la poche de ton pantalon et en retires ton portable afin de rédiger un message destiné à Ton Lié ; "Je suis enfin rentré et j'ai une faim de loup. Je t'attends dans mon appartement." ce à quoi tu lies ton adresse. Tu n'as pas pris la peine de rédiger un mot qui laisse une quelconque forme de choix mh ? Bien sûr que non. Parce que tu veux le voir, l'entendre, l'observer, le redécouvrir. Dans un geste sûr, tu détâches tes long cheveux d'ébène restés bien trop longtemps noués puis tu ouvres le réfrigérateur en quête de votre repas de retrouvailles. Voyons voir…


Kanda :

Que le temps te semble long depuis quelques temps, pas vrai chaton ? Oh oui. Beaucoup trop long depuis que Dante est parti s’expatrier momentanément chez les bouffeurs de knödel. C’est étrange d’ailleurs, car ce n’est pas comme si vous étiez constamment en train de vous envoyer des messages d’ordinaire, tous les deux. Le plus souvent, c’est lui qui te contacte, toi qui réponds… Sauf quand tu t’ennuies ou que quelque chose te fait penser à lui. Mais en vérité… Tu fais tout ton possible pour ne pas montrer que tu aimerais bien « plus » que ces contacts éphémères et ces trop rares rencontres. Et là, c’est pareil. Il existe moultes applications qui auraient pu vous permettre de rester en contact ces derniers jours, mais non. Par fierté, tu n’as pas osé lui en parler, le laissant juste partir… Mais plus il est loin, plus son absence dans ta vie te pèse, c’est dingue. Tu as été au ralenti ces derniers jours, n’arrêtant pas de scruter ton téléphone au cas où il se serait souvenu de toi… Mais non. Ah, c’que t’es désespérant, chaton. Heureusement qu’il y a eu les potes et le skate pour te défouler en dehors du boulot et de ta Dant-obsession, sinon t’aurais fini chèvre avant son retour ! Et ce soir… Tu t’emmerdes bien comme il faut. Donc tu donnes un coup de main à Kaoru et aux autres au bar même si, clairement, vu le peu de monde qu’il y a, il n’y aurait pas besoin de tes services. Mais c’est plus fort que toi, faut que tu t’occupes… Du moins, c’était ton objectif jusqu’à ce que ton portable vibre, dans la poche arrière de ton pantalon, alors que tu nettoyais une table. Comme à chaque fois, ton cœur fait une embardée et tu lâches tout pour zieuter ton téléphone. Oh diable, cette fois, c’est la bonne ! Un sourire ravi orne tes lèvres à la vue des lettres affichées sur ton téléphone. Tu t’assoies sur la première chaise qui passe pour consulter le message et… Tu es mitigé. Tirant la moue, tu trouves que ça sonne plus comme un ordre que comme une demande de quelqu’un qui veut te voir. Ca t’agace. Aussi, instinctivement, tu réponds « … e-e Et si j’dis « non », tu fais quoi, m’sieur le lâcheur ? » … Le problème c’est qu’à peine le message envoyé, tu regrettes tes paroles. Et merde, t’as laissé la petite voix dans ta tête parler et si ça se trouve il va te dire qu’il retire sa proposition ! Ah bah bravo Kanda, c’est ce qui s’appelle foirer en beauté ! Voilà c’que ça donne de ne pas être honnête avec soi-même : on s’auto-flagelle et on se lamente sur une table propre comme un sou neuf !

Dante:

*Une fois le museau dans ton réfrigérateur tu remarques la présence d'un demi filet de saumon et d'une belle laitue ainsi que quelques oignons. Tu te munis du poisson que tu disposes sur une grande planche en bois et tu commences à le débiter en quatre petits pavés avant d'en ôter précautionneusement la peau avec la lame de ton couteau à poisson. Une fois ceci fait, tu te nettoies les mains avec de l'eau chaude, du savon et finalises par une préparation au citron afin que l'odeur disparaisse complètement. Et si tu faisais un peu de riz avec ça ? Tu mets en route le cuiseur pour le riz, y verse une tasse, ajoute une petite quantité d'eau et laisses l'appareil faire son travail. C'est amusant tu sais ? Te voir ainsi t'affairer en cuisine de manière si habile et maitrisée. Quand on te voit vêtu de ta superbe chemise, de ton pantalon sur mesure et de tes chaussures cirées, on ne s'attend pas à ce que tu saches cuisiner. Tu recèles de pleins de qualités que tu ne dévoiles pas aux autres. Parce que c'est intime, presque embarrassant. Alors tu les gardes pour toi ces petits moments de démonstration. Tu attrapes deux oignons que tu éminces et au moment où tu t'apprêtais à préparer la sauce qui accompagnera votre poisson, ton téléphone t'appelle timidement. Tu te rinces les mains, les sèches et enfin te munis de ton portable pour y découvrir une réponse...Kandesque. Tu esquisses un sourire et poses un instant ton regard sur un point invisible au fond de ton séjour. Voyons quelle stratégie appliquer pour l'attirer jusqu'à toi ? Tu réfléchis un instant avant de pianoter ces quelques mots :"Ne me force pas à venir te chercher Kanda. Réveiller mes envies de chasse avec toi, n'est pas très prudent. Ne tarde pas, je vais mettre cuire le poisson." Et tu envois. Oh tu imagines déjà sa mine troublée, légèrement offusquée et rougissante lorsqu'il lira ton message. Une excitation nouvelle vient se glisser dans tes veines… Comme tu as hâte de le voir ~*

Kanda:

*Plus les minutes s'égrainent et plus tu stresses à l'idée qu'il ne réponde plus pendant plusieurs jours... Ah, Kanda t'es vraiment qu'un abruti ! Soupirant contre le bois de la table, tu te mets presque à couiner lorsqu'une nouvelle vibration s'étend entre tes mains. Tu te redresses subitement, ton cœur palpitant d'anxiété vis à vis de sa réponse et... Ouf, il est pas vexé. Par contre tu l'as peut-être légèrement motivé à te poursuivre ensuite pour... Combler une autre faim que celle de son estomac. Tu déglutis légèrement, rougissant devant ces mots lourds de sous-entendu, tirant la moue quand même. Du Dante tout craché en somme. Néanmoins, hors de question de l'envoyer promener cette fois. Tu as déjà manqué de le vexer une fois, deux ton petit coeur n'en survivrait pas... D'autant que ton estomac à toi ronronne d'avance en imaginant Dante préparer du poisson. Oh, que tu es faible, chaton.* "Ok, c'est bon. J'arrive..." *Et sur ce, tu cherches ladite adresse dans ton GPS. Fiouh, en effet il vaut mieux que tu te mettes en route tout de suite si tu ne veux pas que le poisson soit froid quand t'arrives. Aussi, tu prends congé de Kaoru et tes potes finalement, leur disant que tu as une urgence de dernière minute. Tu grinces des dents en entendant certains se gausser avec des "Ouuuh, Kandy a rencaaaard". En vrai, tu ne saurais même pas comment appeler ça... Un rencard c'est supposé être romantique, non ? Là c'est plus... Un genre de convocation, dira-t-on ? D'ailleurs, cette pensée te fait te demander à quoi ressemblerait un Dante en couple. Un Dante amoureux. Un Dante en rencard... Tes sourcils se chiffonnent. Tu n'arrives pas à le visualiser et... Pour une sombre raison, ça te contrarie. Tu soupires, chassant l'idée de ton esprit en grimpant sur ta planche pour les derniers mètres à parcourir jusqu'à la demeure de sieur Dante. D'ailleurs, c'est vraiment chez lui qu'il t'invite ? Arrivé devant l'adresse indiqué, tu restes pantois, ou plutôt... Tu te sens particulièrement con, d'arriver dans un tel lieu ainsi. Clairement tu n'es pas ce qu'il y a de plus présentable en pantalon militaire, baskets et t-shirt blanc bien trop grand pour toi. Tu te pinces les lèvres, hésitant même à appuyer sur la sonnette... Finalement, c'est ton manque de sa personne qui emporte ta décision, aussi une fois le carillon lancé, tu te recoiffes sommairement, changeant déjà de couleur à cause de la honte... Oh, heureusement que Dante n'a pas accès à tes palpitations cardiaques, sans quoi tu serais mort de gêne !*

Dante:

Tu as repris la préparation de ta sauce au vin blanc, crème, oignon et persil. Et s'il venait à t'envoyer balader uniquement par principe de ne pas t'obéir ? ça serait son genre après tout. Il a horreur de te laisser avoir une forme d'emprise sur lui… Tout comme tu n'apprécies pas qu'il hante si aisément tes pensées. Si en apparence tu sembles dominer vos échanges, en réalité tu y es douloureusement soumis… Et ça t'effraie. Alors tu te mures derrière cette assurance poisseuse, presque piquante afin de masquer les peurs viscérales qui te lèchent à chaque fois que tu cèdes à une envie de lui écrire ou de le voir. Un léger soupir s'échappe de tes lippes et tu mets à frémir ta sauce dans une petite casserole. Ton téléphone se manifeste à nouveau et lorsque tu lis qu'il obtempère, un doux sourire vient remonter la commissure de tes lèvres et ton cœur en rate un battement. Comme tu es content Dante… Oh bien sûr de l'extérieur, c'est une joie calme et mesurée mais intérieurement, c'est tout un bal. Tu jettes un œil sur le cuiseur de riz, constates qu'il continue son œuvre sans faillir puis tu sors une poêle du tiroir approprié, la poses sur une autre plaque et y fais couler quelques gouttes d'huile d'olive. Tu allumes le vitro cérame et patientes un instant afin que l'huile puisse monter en température et profites de ce laps de temps pour saler et poivrer le saumon. L'huile se répand dans la poêle et tu y glisses le poisson avec douceur. Il frémit, chante. Parfait. A ce moment même, la sonnette de ta porte résonne dans tout ton appartement et accélère ainsi les battements de ton cœur. Tu jettes un œil au poisson puis tu décides d'aller accueillir ton invité tes longues mèches ondulant le long de ton dos alors que quelques unes d'entres elles flottent devant ton torse. Tu ouvres la porte et lorsque ton regard de miel rencontre son visage, un léger sourire fend ton minois. Oh oui.. Il t'avait manqué. Tu te mets sur le côté afin de le laisser entrer.

-Sois le bienvenu dans mon antre, Kan-da.

Oh que tu aimes susurrer son prénom près de son oreille lorsqu'il passe juste devant toi. Tu refermes la porte et passes devant, retournant t'occuper de ton poisson

-Ce sera pavé de saumon, riz et sauce au vin blanc persillé. J'espère que tu apprécieras.

Tu vérifies que le repas cuit doucement avant de sortir deux verres ronds et très hauts sur pieds afin d'y verser un vin blanc de grand crû que tu as ramené expressément d'Allemagne.

-Il vient d'Allemagne. J'avais envie que tu y goûtes…

Dante… prononcer ces mots là tout en dardant sur lui un regard aussi chaud...c'est mal.

Kanda:

*A mesure que les secondes passent, tu hésites fortement à faire demi-tour, ton skate coincé sous ton aisselle. Avoue, Kanda, tu te sens vraiment pas à ta place ici. Non mais qu'est-ce qui lui a pris de t'inviter chez lui ?! Ton coeur palpite et manque d'exploser à l'instant où la porte s'ouvre. Instinctivement, tous les muscles de ton corps se tendent... Et tu arrêtes de respirer à l'instant où tes billes de miel se posent sur son minois. Bon sang... Tu as l'impression de ne pas l'avoir vu depuis une éternité. Mutique, tu t'inclines légèrement alors qu'il se pousse du passage pour te laisser entrer. Tu déglutis, t'autorisant à rentrer à pattes de velours. Mais c'était sans compter ce murmure non loin de ton oreille... Et en particulier cette façon qu'il a de décortiquer ton nom au passage. Un discret soupir t'échappe, tes oreilles réclamant à ce qu'il le dise encore et encore avec une telle sensualité. Les oreilles un peu rougies, tu pénètres les lieux en te raclant la gorge, tâchant d'éviter d'être trop près de monsieur je-suis-beau-gosse-et-je-sais-en-jouer. Néanmoins, tes yeux curieux parcourant le mobilier, tu ne peux retenir un*

- ... Waaaah. La vache !

*Purement admiratif. Tes yeux parcourent les lieux avec une curiosité non-dissimulée. Clairement Dante, ou son décorateur d'intérieur, va savoir, a de très bons goûts en matière de déco. Du moins, ce que tu vois te plait. Sobre et élégant, pas trop cliquant... Du Dante quoi. Tu coules un regard dans sa direction, aussi, lorsqu'il parle de nourriture, ton estomac se tort pour manifester son empressement. De ton côté, tu tends surtout le nez en l'air, cherchant les dites effluves de poisson et de sauce... Qui te font saliver d'avance.*

- Je sais pas mais en tous cas, ça sent bon !

*T'approchant de la cuisine, les odeurs te montent au nez et te ravissent d'avance, un sourire intéressé fendant ton visage. Toutefois, tu te demandes si le choix du repas est dû au fait que ton Lié a compris, au fil de vos rencontres, que tu as une certaine affection pour le poisson. Tu n'oseras pas demander cependant. Dante sort alors deux verres à vin et verse du vin blanc dans chacun d'entre eux. Ses paroles, par contre, t'impactent en plein cœur. Une drôle d'expression passe sur ton visage. Tu es touché, pas vrai Kanda ? Un vin Allemand qu'il voulait te faire goûter... Est-ce que... Ça veut dire qu'il l'a ramené pour toi ? A cette pensée, tes joues se réchauffent un peu tandis que tu te saisis du grand verre que t'offre Dante.*

- M-Merci... C'est gentil.

*Tu ne fais que fixer le verre. Bordel, Kanda, il est passé où ton petit caractère ? Il est sage, devant ce regard si chaud, décontenancé... Ton coeur bat trop vite et ton stress t'empêche de réagir comme tu le voudrais. Avec un peu de chance, le vin t'aidera à te décoincer ! Aussi trinques-tu avec le géant à la longue chevelure d'ébène, arquant un semblant de sourire en le dévisageant.*

- Santé ! A ton retour.

*Oh oui, car tu es content, Kanda. T'irais pas lui sauter au cou non plus, parce que t'es de toute manière beaucoup trop fier pour ça... Mais t'es content de le voir, empli d'une joie intense. Tes lèvres trempent donc dans le fameux vin, tes sourcils se haussant lorsque le goût te parvient.*

- Mh! Il est plus doux et fruité que je pensais. Il est grave bon !

*T'exclames-tu en goûtant à une gorgée plus longue. Te détendant un peu, tu t'adosses à un meuble de cuisine, en observant le vin rouler contre les parois de ton verre.*

- Alors, ce voyage ? Tu t'es pas trop ennuyé avec les mangeurs de knödel ?

*Tu hausses un sourcil dans sa direction, bien décidé à prendre la température... Et tout simplement, à t'intéresser un peu à lui.*

Dante : *La voix de ton Lié fend rapidement l'air d'une expression de franche admiration et pour le coup, ça te fait plaisir. Ton regard presque reptilien glisse sur sa silhouette, l'analysant des pieds à la tête et tu remarques que tu aimes bien voir son regard s'allumer d'admiration. ça te plaît...tu as l'impression d'être quelqu'un... De spécial ? Ou au moins de posséder quelque chose hors du commun. A ne côtoyer que des bourgeois incapables de savourer les luxes et plaisir de la vie, on en vient à devenir quelque peu blasé, fade et sans couleur... Et Kanda apporte ses propres nuances pas vrai ? Lorsque tu tends son verre à Ton Lié, tu n'ignores pas cette légère et discrète rougeur qui vient lécher le sommet de ses joues, allumant un peu plus ton regard. Sa réaction première à la saveur du vin importé te fait réellement plaisir aussi lâches d'une voix parfumée d'amusement*

-Je ne te cache pas que parmi tous leurs vins, c'est celui-ci mon préféré... Raison de plus pour te le faire goûter.

*Une manière élégante de dire que tu avais envie de le faire voyager un peu avec toi pas vrai ? Tu avales une gorgée avant de reposer ton verre sur l'ilot de cuisine dans le but de touiller un peu la sauce et Kanda te questionne alors sur ton voyage. Ton regard s'ancre sur le poisson et dans un geste sûr, tu saisis la petite casserole contenant la sauce et verse doucement cette dernière sur les morceaux de saumon*

-Un vrai délice musical. J'ai adoré jouer dans leurs conservatoires.

*Oh oui tu t'es réellement amusé, plongeant avec extase dans les morceaux des plus grands compositeurs de ce monde et te plaisant même parfois à jouer quelques mélodies de ton cru. Tu reposes la casserole à présent vide sur une plaque éteinte et tu viens ensuite commencer à dresser les assiettes avec tous les composants de ton plat.*

-Mais en dehors des moments où je jouais... La nourriture avait beau être excellente et les vins surprenants, les gens étaient... fades.

*Qu'est-ce que tu as pu t'ennuyer en leur compagnie...*

-J'ai réalisé à quel point...

*Le dressage des assiettes se termine enfin et tu remarques qu'une goutte de sauce a attéri sur le plan de travail. Tu la récupères du bout de ton index et plantes ton regard d'or sur son visage tout en glissant à peine la pointe de ta langue sur la pulpe de ton doigt souillé*

-Ta manière d'être pouvait me manquer...

*Tu laisses un instant de flottement se poser, le brûlant de ton regard avant de finalement prendre les deux assiettes pour les emmener vers la salle à manger non sans ajouter en lui passant devant*

-Y compris lorsque tu m'insultes copieusement ~

*Petit tacle lâché l'air de rien et tout en finesse. Puis tu vas déposer vos assiettes l'une en face de l'autre avant de te placer derrière la chaise destinée à Kanda, la tirant vers l'arrière.*

-Je t'en prie, installes toi.

*Oh je connais ce regard Dante...*

Kanda:

*Son préféré, hein... Raison de plus pour _te_ faire goûter ?! Tu en perds un temps la voix, le fixant d'un air troublé. Ah, tu avais presque oublié à quel point Dante pouvait être charmeur. Peut-être est-ce un mensonge. Peut-être dit-il cela à toutes ses conquêtes. Après tout, tu ne peux pas te ranger dans la case "ami" alors... Tu es juste un numéro de plus à son tableau de chasse, sûrement. Pourtant... Ça te fait plaisir ce qu'il te dit. Car, peut-être qu'il a un peu pensé à toi au cours de son voyage, hein ? Ce serait mignon, tu ne trouves pas, chaton ? Observant discrètement ses gestes, tu décides de l'interroger un peu sur son voyage, histoire de dévier un peu le sujet de discussion. Tu sirotes le reste de ton verre tandis que tu plonges un peu dans son monde, imaginant un Dante tiré à quatre épingles jouer du piano pour une salle comble. Ca a... Quelque chose de majestueux, cette image. D'inatteignable. La suite de ses dires ne te surprend pas, toutefois.*

- Tu m'étonnes.

*Critiques-tu en haussant les sourcils. Tu imagines sans mal les discussions barbantes des aristos de son rang. Attentif à la suite de ses dires, tes yeux suivent docilement ses gestes... Mais lorsque tu commences à comprendre qu'il parle de toi, tu sens tes joues picoter de plus en plus. Et encore, c'est rien comparé à ce qu'il commence, là, en se léchouillant l'index sous tes yeux. Ta mâchoire inférieure s'affaisse doucement. Ça crépite doucement en toi... Bordel, t'es devenu complètement obsédé pour voir là-dedans un sous-entendu sexuel ou quoi ?! Nan... C'est son regard qui te rend dingue surtout, ouais. Tu lui aurais manqué ? C'est toi ou il fait chaud, là ...? La suite te réveille cependant vivement, aussi grognes-tu en rétorquant instinctivement: *

- Crétin !

*Renfrogné, tu avales le reste de son délicieux nectar. Faut que t'arrêtes de faire la nana avec lui, à espérer de gentilles paroles qui ne sont, au final, que des piques délicates à la Dante. Boudant un peu, tes yeux se laissent attirés par le son de sa voix, au niveau de la salle à manger... Ah ouais, il te tient la chaise, carrément ? Hésitant un instant, tu décides de t'y rendre. Faut bien sustenter ton estomac à un moment ou à un autre quand même ! Au passage, tu attrapes le verre entamé de Dante sur l'ilot et va le placer à sa place. Tu fais de même pour ton verre en contournant la table. Te plantant à côté du brun, tenant toujours ta chaise, tu le regardes un moment, comme pour le défier de faire tout geste déplacé. S'il s'avise à retirer la chaise... Tu vas le bouffer. Inspirant doucement, tu t'assoies donc précautionneusement, non sans sentir tes joues se réchauffer encore un peu.*

- Merci...

*Grommelles-tu, tes yeux se laissant attirer par les assiettes élégamment dressées.*

- Ptain on dirait qu'ça sort d'un resto.

*Tu redresses les yeux vers lui, ourlant un sourcil suspicieux.*

- T'es sur que t'as pas raté ta vocation, mec ? ~

*Un sourire provocateur s'en vient alors ourler tes lèvres tandis que tu te saisis de tes couverts.*

- Aller, à l'attaque. Bon appétit.

*Et tu te fais pas prier, coupant soigneusement un morceau tendre de saumon auquel tu ajoutes un peu de riz et de sa sauce. Le contenu de ta fourchette arrivant rapidement dans ton gosier, tu pousses un geignement de satisfaction en laissant la nourriture fondre sur ta langue. Tu fermes les yeux pour profiter des divers éléments qui composent le repas. Le saumon parfaitement assaisonné avec la sauce au vin... C'est divin, et ton sourire trahit complètement ce que tu en penses.*

- Damn... C'est trop bon...

Dante: *Tu dardes sur lui un regard piquant, une petite idée trottant dans ton esprit tortueux. Lorsqu'enfin Ton Lié daigne poser son petit postérieur, que tu reluques en passant, sur la chaise que tu tiens prête pour lui, tu avances cette dernière mais au lieu de t'en aller directement afin de t'installer en face… Tu te penches lentement vers lui, la point de ton museau venant effleurer cette oreille cachée par son imposante tignasse cuivrée. Tu humes un instant son odeur avant de murmurer un suave et simple*

-Je t'en prie, c'est un plaisir ~

*Oh bon sang tu vas le dévorer entièrement pour le dessert. Tout du moins ça fait dorénavant parti de tes plans si la soirée se déroule bien. Tu as beau être nombriliste, capricieux, calculateur et borné, jamais tu ne feras quoi que ce soit à Kanda s'il ne le veut pas. Réellement s'entend. Après tout, tu as bien compris qu'il est nécessaire de lire entre les lignes avec lui. Tu savoures donc cette proximité éphémère qui ne fait qu'exacerber tes envies de conquête avant de finalement te redresser pour aller t'asseoir en face de lui. Tu t'installes et t'accoudes au-dessus de ton assiette, saisissant ton verre tout en faisant doucement tourner le liquide miel contre les parois du verre. Ton Lié attaque enfin ce repas que tu as pris du plaisir à préparer pour lui...Uniquement pour lui. Oh comme tu aimes cette expression sur son visage. Ce plaisir simple mais néanmoins sincère qui s'écoule par cet adorable sourire. Tu le dévores de ton regard de sable, appréciant tout particulièrement d'observer ses expressions et ses mimiques.*

-Ravi que notre premier repas en tête à tête te plaise…

*Oh tu sais très bien que cette information va le troubler au plus haut point mais n'est-ce pas la plus simple des vérités ? Ces derniers mois, vous n'avez eu que des rencontres de quelques minutes et des échanges par écrit très limités. Mais ce soir, là, maintenant, c'est votre tout premier moment à deux. C'est étrange, revêtant des aspects de premier rendez-vous de couple et pourtant… Tu décides de mettre de côté tes craintes et ton mauvais esprit pour savourer chaque plaisante seconde que tu passes à ses côtés. Alors tu bois une nouvelle gorgée de vin avant de poser ton verre et de t'attaquer toi aussi à ton assiette, demandant tout en mangeant*

-A toi de me raconter ce que tu as fait pendant mon absence ?

*Gard à ce que tu raconteras, Kanda car si l'ombre d'un autre passe dans ton regard, tu découvriras une possessivité des plus corrosive…*

Kanda :
*Ton corps tout entier ce tend, un langoureux frisson descendant en cascade le long de ta colonne vertébrale à l’entente de sa voix de velours au creux de ton oreille. Tes joues se colorent tandis que tu avises le repas. Ce mec… Prend un malin plaisir à te torturer, c’est certain. En fait… Tu es certain qu’il a remarqué qu’il te plaisait, et ça, ça t’embête. Tu es un piètre menteur, Kanda, tout le monde te le dit à longueur de temps. Alors tu as bien conscience que s’il est arrivé à cette conclusion, tu n’auras pas vraiment gain de cause si tu nies farouchement… Tu seras juste ridicule, et ça t’emmerde d’avance !*

*Sur ces pensées frustrantes, tu te venges allègrement sur le poisson et le riz, y allant de tes compliments au chef avec un naturel déconcertant. Sa remarque toutefois, calme un peu tes ardeurs et te fait avaler d’un coup ta bouchée. Repas en tête-à-tête. Tss, ça sonne presque comme le mot rencard à tes oreilles. Et l’émotion qui en ressort te trouve. C’est un sombre mélange entre de l’excitation et… La crainte de te méprendre. Disons que c’est pas spécialement ton objectif de te faire envoyer balader par un mec du rang social de Dante. Si tu t’es un peu adouci à son égard depuis votre première rencontre, il n’empêche que si un élément foncièrement négatif venait à se produire à nouveau, cela ne ferait que renforcer ta haine pour ces gens. Clairement, tu exploserais alors… Alors il faut que tu te calmes, que tu restes les pieds sur Terre. En dehors de ce lien ancré dans vos chairs depuis la naissance, il n’y a rien qui vous relie véritablement à ce jour. Il n’y a qu’à voir le peu de fois où vous vous êtes vus et le peu de messages échangés ces derniers temps…*

*Mais tu t’attaches, Kanda. Et ça te terrifie…*

*Picorant sagement dans ton assiette, tu redresses le nez à sa question. Tu réfléchis vaguement, fixant les luminaires au plafond en cherchant un semblant de truc intéressant à dire.*

- Rien d’aussi passionnant que toi… La routine : le boulot, le skate parc, un tag ou deux… J’me suis ennuyé san-.

*Tu refermes tes lèvres aussi sec en réalisant quelle horrible bêtise tu t’apprêtais à dire ! Non mais vraiment Kanda, lui dire que tu t’es ennuyer sans lui… Et pourquoi ne pas carrément lui dire qu’il t’a manqué aussi, hein ?! Tes perles d’or pur se posent sur sa personne, le dévisagent et… Ton cœur rate un battement. Tu rougis légèrement, détournant le regard. Oh oui, ton cœur, lui, ne saurait trahir ce que tes lèvres se refusent à admettre. Bien sûr qu’il t’a manqué… Vous n’êtes pas liés pour rien après tout ! Aussi t’éclaircis-tu la gorge avant de réfléchir au plus vite à un autre sujet à aborder. Heureusement, la lumière se fait dans ton esprit et tu répliques très vite.*

- AH SI !

*BAM, le plat de ta main s’abat sur la table et ta moue prend celle d’un chat en colère, tandis que tu fusille le vide devant toi du regard.*

- Y’a deux jours j’ai foutu une dérouillé à un connard qui m’a traité d’puceau ! Rrrh… Rien que d’y repenser j’ai bien envie de squatter devant l’hosto pour lui en remettre une dès qu’il sortira…

*Tu feules. Oh, que tu es susceptible sur le plan sexuel, hein Kanda ? Pourtant, la violence ne résout rien et… C’est pas totalement faux que tu es vierge. Du moins, vierge de toute relation sans drogue ou alcool dans les veines s’entend. Si tu savais ce que ça fait, le sexe avec tous tes sens animés…*

Dante :

*Tu es attentif, tes prunelles s’arrimant sur ses traits dans le but égoïste d’en déchiffrer chaque virgule, chaque frémissement possible. Parce que tu détectes le mensonge comme personne en bon menteur que tu es. Parce que tu perçois le désir dans le regard des autres, leur peur viscérale et leur colère froide. Tu perçois aisément ce qui couve sous la peau, tel le serpent captant les notes de phéromones présentes dans l’air grâce à sa langue si sensible. Alors tu le fixes, refusant de décrocher ton regard du sien, patient. Sa voix s’élève, tu analyses, captes et scrutes. Ce que tu lis te convient Dante ? Oui. Même si tu n’ignores pas cette coupure brutale suivie d’une nuance d’embarras. Il s’est ennuyé sans… Sans quoi ? Un ami absent ou malade ? Un collègue de travail moins présent ? Quel paramètre a changé dans sa vie pour provoquer un manque chez lui ? Cette question reste en suspend dans ton esprit analytique car voilà que Ton Lié s’enflamme littéralement en citant un épisode qui a su le mettre dans une colère noire. Colère qui n’est pas bien loin puisque la voici qui vibre au fond de ses prunelles d’or. Tu ourles un sourcil et notes l’information dans un coin de ta mémoire ; critiquer la sexualité de Kanda vaut un déchainement de violence physique. Tiens tiens… Comme c’est curieux ? Pourquoi se mettre dans cet état pour une insulte aussi…Basse ? C’est tellement minable que cela ne parviendrait même pas à t’agacer. Alors pourquoi diable, réagi-t-il si fort ? Serait-ce… vrai ? Tu t’interroges. Tu vois mal Ton Lié être vide d’expérience sexuel… Ce serait tout de même très surprenant à l’heure actuelle… Sans parler du fait que si Kanda est à _ton_ goût, il l’a sans doute été à celui de quelqu’un d’autre, soyons lucide. Cette perspective ne t’enchante pas mais tu ne peux l’ignorer, il a eu une vie avant toi Dante et il continue d’en avoir une même si tu n’en fais pas vraiment parti.*

-Ne gaspille ton énergie pour ce genre de rebut…

*tu bois une gorgée du nectar de miel puis tu te remets à manger ton plat, glissant tout simplement, l’air de rien*

-Mais si besoin, donnes moi son nom et prénom et je pourrais réduire son existence à néant d’un simple claquement de doigt.

*Qu’elle est froide cette menace dans le fond de ta voix Dante… Mais c’est plus fort que toi n’est-ce pas ? Parce que tu sais déjà que tu ne toléreras aucun mauvais comportement envers ton Kanda. Parce que la moindre personne qui lui fera du mal, découvrira la véritable définition du mot souffrance. Parce que maintenant que tu as pleinement encaissé ta dépendance à son encontre, tu sais que tu ne laisseras rien de mauvais lui arriver…Pas sans entrainer de terribles conséquences. Parce qu’il est à toi. Parce que tu l’as décidé. Parce que tu as déjà bien compris aux termes de quelques échanges injurieux de sa part, que Kanda est un jeune homme qui a déjà beaucoup souffert dans sa vie… C’est un chat sauvage et agressif, bien trop échaudé par une existence chaotique. Ces gens qui ont souffert ils ont cette lueur unique dans le fond du regard… Tu termines ton assiette, te félicitant pour ce plat réussi et tu prends ton verre, posant ton regard de soleil sur son visage*

-Je sais que tu n’as pas besoin de moi Kanda mais je peux t’apporter tes horizons différents.

*Tu commences à le cerner pas vrai ? Voilà pourquoi tu as bien souligné le fait qu’il n’avait pas du tout besoin de toi pour ensuite signifier que… Et bien ta porte est ouverte à toute demande. Tu le toises un instant et puis… Un soupir choit de tes lippes. Tu te lèves, contournes la table et tires une chaise afin de venir t’asseoir à ses côtés. Ta chaise se retrouve perpendiculaire à la sienne tandis que lui continues de faire face à ta précédente chaise vide. Tu poses ton coude sur la table et vient lover ton menton dans le creux de ta paume, ton regard si chaud s’accrochant à ses traits tandis que ta seconde main se hisse jusqu’à son visage afin d’en dégager une mèche*

-Je suis resté loin de toi bien trop longtemps…

*Lentement, tu glisses une jambe sous sa chaise afin de la faire reculer de la table pour te permettre de saisir son poignet d’une main et l’attirer à toi. Dans un geste un peu sec, tu l’attires et le met s’asseoir en amazone sur tes cuisses. Là, tu poses une main sur son visage pour le forcer à t’observer et ainsi te permettre de te perdre dans ses billes d’or. Un fin sourire esquisse tes lèvres et une langue passe fugace entre tes ourlets de chair.*

-ça ne me convient pas que tu sois si loin… Kan-da…

Kanda :

- Mouais… Plus facile à dire qu’à faire.

*Tu grommelles. Si tu savais contenir tes excès de violence, ça se saurait. C’est viscéral, plus fort que toi. Tu supportes pas qu’on s’en prenne à toi ou à tes proches. Alors tu mords, griffes, t’acharnes sur la personne responsable jusqu’à ce qu’elle ne bouge plus, ou qu’on l’embarque. Tu sais bien que ces mecs n’en valent pas la peine, que la plupart n’ont pas connu le quart de ce que tu as vécu et qu’ils se permettent quand même de l’ouvrir. Mais justement, ça te donne envie de les remettre à leur place. Et si les joutes verbales ne fusent pas, ta batte part vite. C’est comme ça… Faut pas s’étonner que tu sois pas réputé pour être un mec particulièrement fréquentable après.*

*Toujours est-il que tu grignotes en silence en suite, savourant juste le délicieux repas que t’a préparé Dante. Un haussement de sourcils quand il dit pouvoir réduire l’existence que quelqu’un à néant. Un rire nerveux t’échappes malgré toi.*

- Ah ouais. D’un claquement de doigts, vraiment ?

*Question bête… Parce que toi-même tu sens dans ta chair que Dante est dangereux, et parfaitement sérieux quand il dit ça. Tu n’as aucune idée de ce qu’il pourrait mettre en œuvre pour réduire quelqu’un à néant comme il dit, mais plus tu le regardes, lui et la froideur qu’il dégage, moins tu as envie de savoir, bizarrement. Aussi, tu hausses les sourcils comme pour te faire oublier l’idée, ça vaut mieux. Recommençant à manger sagement, tu te demandes comment ce mec peut à la fois être aussi séducteur et… Effrayant. Puis, dans le fond, pourquoi te proposer ça à toi ? Tu n’es que son lié après tout. Vous n’êtes pas amis, ni proches, ni… Rien d’autre. Tu ne saurais pas vraiment décrire votre lien. Il est ton Lié. Quand il n’est pas là il te manque. Il pose un vide dans ton cœur, une vague déprime dans ton esprit… Et ton corps te semble étrangement froid aussi. C’est très étrange. Il faudra peut-être un jour que vous en parliez, de cette façon dont il te voit, justement. Mais pour l’heure, tu as trop peur…*

*Pourtant… Il va pas proposer ça au premier venu, si ?*

*Tu secoues un peu la tête, terminant tranquillement ton repas en essayant… D’oublier un peu la façon dont Dante te dévisages constamment depuis que tu es rentré. Il a cette façon extrêmement déstabilisante de te regarder. Si tu es bien plus habitué qu’à vos débuts, il n’empêche que ça te fait toujours un truc, tout au fond. Voilà qu’il insiste un peu avec sa proposition, d’une manière qui te laisse entendre que tu as encore le contrôle. Tes yeux d’or plantés dans les siens, tu te détends un peu, laissant un silence planer avant d’admettre.*

- Mh, j’y réfléchirais…
*Tu hoches doucement la tête, remerciement timide. Tu préférerais mille fois éviter cette option mais… Disons que si une certaine personne revenait tourner autour de toi, il se pourrait que tu demandes le secours de Dante un jour quand même. Mais bon, mieux vaut ne pas penser à Liam. Il t’a fait trop de mal, il ne mérite même pas que tu te souviennes de lui.*

*L’air absent, tu ne cilles qu’en voyant Dante se lever. Une envie de vous resservir du vin ? Tu serais pas contre… Mais non, rien de ça. Le voilà qui tire la chaise d’en face pour la placer à côté de toi. Tu fronces les sourcils dans sa direction, dévisageant sa posture de pied en cap. Tu te redresses un peu en sentant ses doigts effleurer ton front, dégageant une mèche rebelle. Tu tâches de garder contenance, soutenant son regard sans lui laisser voir… A quel point cette petite approche peut te rassurer. C’est dingue, c’est loin d’être la première fois qu’il fait ce genre de choses, mais ça t’émeut toujours. Sûrement parce que… C’est ton Lié. Néanmoins, à sa remarque, tu ne peux t’empêcher de pouffer doucement.*

- Mec, t’étais sur la chaise à côté… C’est pas c’que j’appelle loin, moi.

*Pourtant, tu ne le repousses pas, ni n’esquisse cet air dégoûté que tu pouvais lui montrer au début… Peut-être même y a-t-il une pointe de provocation dans tes yeux. Provocation dont Dante doit saisir les nuances car, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, le voilà qui t’attire un peu sèchement contre lui. Et dieu sait que tu changes de couleur en te retrouvant assis sur ses genoux. Un déluge de panique s’abat dans ta tête, tandis que ton cœur s’emballe. Tu bredouilles maladroitement, ta main libre se tenant à son épaule pour garder un minimum de stabilité.*

- Q-Qu’est ce que ?! Qu’est-ce que tu fais, idiot ?!

*Un vague couinement t’échappe et tu pestes intérieurement de te laisser ainsi dominer par ce mec. Les mâchoires serrées, tu cilles à sa dernière provocation. Un frisson coule dans ton dos et tes doigts se crispent sur le tissu de sa chemise.*

- Tss… Et c’est le mec qui s’est barré en Allemagne qui m’dit ça.

*Tu rétorques ça du tac au tac, sans réfléchir plus. Tes feels sont en vrac aussi, on t’excusera, hein ?... Toi par contre, tu ne t’excuses certainement pas toi-même lorsque tu réalises que tu viens de lui avouer que ça t’a pas plu qu’il s’en aille. Y’avait qu’à voir cet air boudeur sur tes traits pour le remarquer, et tu es bien placé pour savoir que Dante te cerne beaucoup trop. Aussi tu hoquettes, te redressant contre lui en bredouillant maladroitement.*

- J-Je- C’est- ! Enfin, je… C’est pas c’que j’ai voulu dire, ok ?!

*Tu te défends mal, chéri. Limite tu as l’air coupable, comme ça. Puis, as-tu remarqué ? Malgré cette position on ne peut plus gênante… Tu ne bouges pas… Tu n’as pas envie de bouger de là. Aussi, mal à l’aise, t’appuyant un peu plus contre lui, tu finis par planter tes prunelles d’or dans les siennes… Avant de lui demander du bout des lèvres.*

- Qu’est-ce que… Qu’est-ce que tu veux, Dante ?

*Tu te mords les lèvres… Tu as besoin de savoir.*

Dante :

*Tu adores ça n’est-ce pas ? Découvrir et décortiquer les expressions qui se bousculent sur son visage semblable à une mosaïque de sentiments. Si tu arrives parfois à anticiper ses réactions, elles n’en restent pas moins belles, spontanées et tellement vivantes…Oh oui si vivantes. Alors lorsque ses traits s’habillent d’un timide manteau carmin, ton rictus ne peut que s’élargir encore un peu plus. Tu aimes le bousculer, le perturber et lui plaire. Parce que c’est ça… Tu lui plais. Une attirance mystique qui vous a irrémédiablement pris au piège sans vous laisser la moindre porte de sortie. Emotionnellement, tu tentes de t’y soustraire toutefois, pas encore prêt d’abdiquer… Mais physiquement, tu remarques bien vite que l’avoir si près de toi sans pouvoir le toucher, revêt une forme de torture. Alors tu le retiens, le gardes contre toi jusqu’à ce que sa voix maladroite et tremblante d’embarras ne se fasse entendre. Oh ? Tu ourles un sourcil. Visiblement Ton Lié n’a pas vraiment apprécié ton escapade… Tu lui aurais manqué ? Sa justification bancale ne fait que confirmer ton constat aussi laisses-tu un rire un brin moqueur glisser entre tes lèvres*

-Oh je t’ai manqué chaton… ?

*Ton visage se rapproche du sien et la pointe de ton nez aquilin vient effleurer sa joue avant de se faufiler jusqu’à son oreille, tes lippes y versant une note rauque et tout juste audible.*

-Parce que toi oui…

*A quoi bon faire semblant que ce n’est pas le cas ? Il suffit de voir comme tu as tout juste tenu une demi heure avant de le ramener contre ta silhouette. Ton cher Kanda se redresse alors un peu et tu recules ton faciès afin de pouvoir affronter ses perles d’or. Une question tombe de ses lèvres et ton regard se rétrécit légèrement lorsque tu en perçois le sens véritable. La question ne concerne pas uniquement votre soirée là, maintenant n’est-ce pas ? Tu y perçois une réelle interrogation, un besoin de savoir dans quelle direction il se retrouve happé. Alors Dante ? Qu’est-ce que tu veux ? L’une de tes mains se pose sur le côté de ses hanches et la seconde remonte doucement pour venir capturer son menton entre ton pouce et ton index. Tu coules alors sur lui un regard brûlant mais tes traits de visage annoncent d’avance le sérieux des mots que tu t’apprêtes à prononcer.*

-Je te veux toi.

*Tu approches ton visage, arrêtant ta course à quelques millimètres de ses lippes*

-Je veux décortiquer ton histoire…

*Tu dévies ta trajectoire, ta main lui faisant légèrement tourner son minois afin de permettre à tes lippes de caresser à peine la chair de sa gorge*

-Je veux connaître tes envies…

*Puis tu remontes doucement jusqu’à son oreille, ta bouche ne faisant qu’effleurer la surface de sa chair dans une lente torture*

-Tes peurs…

*Une pointe de langue s’échappe une fraction de seconde, venant titiller son lobe avant de retourner dans son antre humide*

-Tes rêves…

*Puis ton visage revient affronter le sien, plantant avec fermeté un regard d’une franchise brûlante dans le sien*

-Je veux que tu m’appartiennes car tu es devenu mon Kan-da…

*Ta voix se fait suave et sèche à la fois, marque de la détermination qui te ronge de l’intérieur car non, tu ne toléreras pas qu’il puisse vouloir de quelqu’un d’autre que toi. Tenant toujours son menton entre tes doigts, tu l’attires alors un peu vers toi et reviens effleurer ses lèvres pour ensuite demander dans un souffle*

-Et toi Kanda ? Qu’est-ce que tu veux ?

Kanda :

*Il rit… Bon sang, voilà qu’il rit maintenant ! Et tu n’apprécies pas DU TOUT qu’il se moque ainsi de toi. Mais c’était prévisible, n’est-ce-pas ? Après tout, c’est toi l’imbécile qui s’attache à quelqu’un d’inaccessible comme Dante. Pour lui, tu n’es… Qu’un divertissement.*

- A-Absolument pas !

*Rétorques-tu d’une intonation sèche, mauvaise, malgré ton embarras. Oh, Kanda… Quel mauvais menteur tu fais. Pourquoi t’acharner à cacher tes ressentis alors qu’il a découvert la vérité ? Parce que tu as honte, n’est-ce-pas ? Parce que chez toi, le sexe entre hommes est puni d’accès de violences allant parfois même jusqu’à la mise à mort. Parce que la dernière fois que ton cœur a été atteint, c’était il n’y a pas si longtemps que ça… Et ton cœur peine à s’en remettre. Alors non, malgré tous les efforts de Dante pour te faire craque14/ur… Tu ne pourras pas dire les choses qu’il te dit. Peut-être même ne le pourras-tu jamais.*

*Tu frémis, en entendant que tu lui as manqué, ton cœur ratant un battement. Pourtant, tu es mitigé. Entre le croire - sinon pourquoi se serait-il donné la peine de préparer ce repas ? De te dire toutes ces choses qui font tant de bien à ton cœur en manque d’affection ? Et le prendre pour un menteur. Aussi finis-tu par le confronter clairement pour savoir le fond de sa pensée. A la fois pour savoir pourquoi diable il t’a foutu en amazone sur ses genoux et… également pour savoir peut-être ce qu’il ressent, de son côté. Tout au fond. Même si pour cette partie, tu n’attends pas grand-chose.*

*S’il te dit simplement qu’il veut un rapport sexuel… Tu grogneras peut-être un peu mais tu méditeras la question quand même. Parce que… Être ainsi positionné sur lui te donne des idées quand même, des envies. Cet homme réveille un appétit qui n’a été que trop peu mis de côté. Sur ce plan, on pourrait même dire que tu es affamé au jour d’aujourd’hui. Et puis… En dehors de lui, personne ne le saura, pas vrai ? Ses mains se meuvent alors, s’ancrant à ta hanche et ton menton. Te voilà contraint forcé à affronter son regard incandescent, le sérieux de ses traits. Ton visage à toi, pourtant, est fermé. Tu te méfies de ce qui pourrait sortir de ses lèvres bien trop désirables…*

*Sauf que lorsque sa voix se fait entendre, tes barrières craquent. Elles cèdent petit à petit. A ces lèvres si proches des tiennes. A ces mots que tu aurais rêvé d’entendre par le passé… Ta tête est détourné, son cou baisé et… Un soupir d’envie s’échappe de tes lèvres, tes doigts glissant dans la nuque de Dante, se plantant dans sa chair. Un geignement ensuite, lorsqu’il s’attaque à ton lobe d’oreille en une torture délicate. En toi, ça brûle, crépite, en réclame plus encore. Mais en même temps, tu as peur. Tellement peur de ne pas être à la hauteur de ses attentes… Tes yeux se voyant contraints de revenir affronter les siens, tu te mords la lèvre, à ce soubresaut de possessivité. Lèvre qui se fait torturer à son tour ensuite. Et toi, alors, Kanda ? Qu’est-ce que tu veux ? La question résonne dans ta tête et un immense trouble gagne tes traits. Tes yeux se perdant dans l’or incandescent des siens, tu murmures.*

- Pourquoi …? Pourquoi j’ai l’impression que ce que tes lèvres disent et… Et ce que tes gestes laissent entendre, ça n’est pas compatible ?

*Un soupçon de peine passe dans tes yeux. Ce n’est plus ta tête qui parle, pas vrai ? Tu ne te sens plus capable de résister désormais. Oh non. Lentement, tes doigts remontent de sa nuque jusqu’à son cuir chevelu, s’entortillant avec quelques mèches au passage.*

- Pourquoi… Tu m’fais sentir tout ça ?

*Ta voix se fendille un peu, trahissant une émotion que tu ne te risquerais pas à décrire. C’est trop fort ce que tu ressens-là. Tellement plus que quand tu planes. Et le pire ? C’est que c’est comme une drogue : t’en veux encore. T’en veux toujours plus. Ta senestre libérée du joug de sa main se pose sur son épaule. Un regard intimidé se plante dans les siens, avant que tu ne marmonnes timidement : *

- J’veux la même chose… J’veux tout ça, et plus encore.

*Une étincelle s’illumine au fond de tes yeux tandis que ton index chute de son perchoir pour glisser jusqu’au col de sa chemise, en une doucereuse caresse. Tes doigts s’arriment alors au premier bouton de sa chemise… Hésitant un moment, tu cèdes, tes lèvres mettant à néant la distance qui régnait encore entre vos bouches. Et tu soupires d’aise, l’embrassant avec une envie débordante, tandis que tu te colles autant que tu peux à lui. Intérieurement, tu crèves de peur, t’angoisses à l’idée que tout ceci ne soit qu’un énième songe un peu trop réaliste. Car depuis qu’il a volé tes lèvres pour la première fois, tu ne comptes plus le nombre de fois où tu as rêvé qu’il t’embrasse encore. Encore, et encore. Mais aujourd’hui, c’est toi qui capture ses lèvres, toi qui l’embrasse d’abord doucement, timidement, puis avec plus de vigueur, ta passion s’éveillant autant que le feu qui s’anime entre tes jambes. Et lorsque ta langue s’en vient à la rencontre de sa sœur liée, tu geins de plaisir, tes petits doigts s’activant. Un, deux, trois boutons que tu enlèves avec application… Hélas, tu ne continues pas, le souffle te manquant terriblement. Tu délaisses donc ses lèvres, les tiennes coulant jusqu’au creux de son oreille où tu sussurres.*

- Mais là, maintenant… J’veux que tu me touches.

*Oh, Kanda… Es-tu sûr que tu ne regretteras pas cette pensée malheureuse ?*