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RPSkype - Kô x Beubeu

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RPSkype - Kô x Beubeu Empty RPSkype - Kô x Beubeu

Message par Sun-Mi Dim 5 Aoû - 15:05

nice to meet you =w=

Kô:
-…

regarde les autres

- Elle a dit quoi ? oô

nul en langues

Benoît:

- oh la truffe... Elle te dit "enchanté de faire ta connaissance" vu qu't'as un nom aussi \o

Kô:

- Ah… '-'

Bugg un instant, le rose lui montant aux joues avant qu'il se penche vers Nat Moi aussi… Il esquisse une moue boudeuse

- T'sais c'qu'elle te dit la truffe ? e-e

Benoît :
arque un sourcil et s'allume une clope en le toisant

- Nan j's'rai curieux de savoir tiens

Kô:
- Oh, vraiment ?

Tu ourles un quart de sourire en t'approchant. C'est qu'il veut jouer, l'hafû. Alors tu vas jouer. Arrivé à son niveau, tu te penches vers lui d'un air enjôleur. La seconde qui suit, tu lui subtilises habilement sa clope avant de déposer un baiser papillon sur sa joue. Un pas en arrière, tu tires sur cette dernière avant d'articuler d'un air victorieux

- Elle te dit "merci" ~

Benoît:
Ta clope coincée entre tes lèvres, tes mains vissées au fond des poches de ton jeans, tu laisses tes billes sombre se poser sur ses traits, tes sourcils se fronçant quelque peu. Il ondule devant toi, prenant discrètement la place du meneur de situation. Tu ne vois rien, trop occupé à te méfier, à laisser les muscles de ton dos se tendre... à le détailler. Mais habile voleur, habile charmeur, voici que ta cigarette s'envole de tes lèvres et que la chair de ta joue se retrouve gratifiée d'un contact auquel tu ne t'attendais pas. Tu bats des cils, le dévisageant. Tu n'as rien vu venir hein ? Un grognement s'échappe de ta gorge.

- T'es un voleur en plus...

Tu te mords un instant l'intérieur de ta joue, hésitant entre réclamer ton dû par pure fierté mal placée ou simplement t'en allumer une autre.

- Ma clope, c'est comme mon verre, propriété privée. Rends-la moi.

Moue bougonne...pourtant...lueur malicieuse au fond des yeux...

Kô:
Pas peu fier de ton gain et surtout de la délicieuse réaction obtenue, ton sourire s'étire légèrement plus. A peine toutefois. Il faudrait pas qu'il te croit souriant non plus. Pourtant, une lueur d'excitation s'allume au fond de tes mireilles. Voleur ? Oh, s'il savait.

- J'assume.

Et pas qu'un peu. Toutefois face à son caprice, tu arques un sourcil, tirant dessus avant de souffler doucement la fumée assimilée.

- Ta clope ?

Tu la prends entre tes doigts, la regardant sous toutes les coutures.

- J'vois pas ton nom marqué dessus. Tout comme je vois pas de verre.

Déclares-tu en regardant autour de vous. Tu hausses les épaules.

- M'enfin… Si tu la veux vraiment… J'ai droit à quoi en échange ? ~

Benoît:
Ton visage se penche légèrement, il assume dit-il ? Ton regard se rétrécit. Tu apprécies la franchise, la fausse modestie et les gens qui ne s'assument pas ont tendance à provoquer une réaction plutôt épidermique chez toi. Au moins lui, il a de la jugeotte. Enfin...Il semble aussi aimer se foutre un peu de toi. Tes mains ressortent de leur antre de tissus afin de permettre à tes bras de se croiser sur ton torse tandis que tu plantes ton regard dans le sien.

- Parce que je dois négocier pour récupérer un truc que J'AI payé ?

Ouais, c'est un peu abusé non ? Mais..encore une fois, une partie de ton corps décide de trahir ton air renfrogné en laissant un très discret rictus venir habiller tes lèvres

Kô:
Oh oui, tu taquines. Et ça fait du bien, ça ne t'était pas arrivé depuis un bail il faut dire. Tu n'as plus la foi, plus l'envie de grand chose à vrai dire. L'envie d'être en vie, c'est déjà bien, non ? Alors aussi fugace que soit cet échange absurde, tu en profites, tu le savoures. Comme chacune des rares parenthèses que tu t'octroies. Comme si c'était le dernier instant guilleret de ton existence. Tes prunelles sombres observent ce rictus, cette position défensive qui ne l'ai pas vraiment. Tu lui fais signe d'attendre, gigotant ta main libre devant lui.

- Mh, attends, laisse-moi réfléchir deux secondes…

Et sur ces bonnes paroles, tu tires une nouvelles fois sur l'objet de ses désirs. Avec une lenteur trahissant à quel point cela t'amuse intérieurement. Oh oui, tu joues avec le feu, et tu aimes ça. Ceci fait, la fumée s'échappe de tes lippes avant que tu ne plantes une nouvelle fois ton regard dans le sien, hochant simplement la tête.

- Oui.

Et il ferait peut-être mieux de se dépêcher un peu, s'il veut la goûter un tant soit peu, cette fameuse clope.

Benoît:
Tu arques sourcil face à son manège et rapidement, un grognement rauque fait vibrer ton torse alors que les muscles de tes bras se contractent. C'est dingue, ce type réussi à t'énerver avec un calme Olympien et pourtant... Tu n'as pas vraiment envie qu'il arrête. C'est curieux... Comme si tu te retrouvais piégé dans un jeu que tu n'as pas choisi mais que tu ne voulais pas t'en libéré. Comme... Comme avec Lui... Lorsque le souvenir fugace de son visage vient heurter ta mémoire, une décharge électrique explose dans ton échine si bien que deux enjambées te suffisent pour briser la distance qui résidait entre Kô et toi. Dans un geste ferme, tu captures le poignet porteur de ta cigarette et l'attire plus près de toi. Mais là... Ce n'est pas ta cigarette que tu regardes. C'est Kô. Tu le toises sans mot dire alors qu'une sensation fourbe s'insinue dans tes veines, accélérant les battements de ton cœur et réchauffant tes muscles. Tes iris s'écoulent sur le visage de ton vis à vis. Pourquoi ? Pourquoi le souvenir de ton époux t'a-t-il poussé vers lui ? Cette interrogation, tu la mets de côté et laissés un léger sourire moqueur s'enrouler autour de tes lèvres avant qu'enfin, tu ne tournes quelque peu le visage en direction de la main qui garde ton dû.

- Alors, la truffe ? Tu me la rends ?

Kô:
Ne pas rire, non, ne pas rire. Il risquerait de le prendre mal, ce grand nounours mal léché qui te fait face. En vrai, tu sais que tu le titilles, mais c'est plus fort que toi. Ca t'amuse, alors tu profites. Seul souci, tu ne sais pas si c'est bon ou mauvais signe pour toi. Après tout, les impulsifs, tu connais, un peu trop bien même. Pourtant, tu ne te méfies pas cette fois. Tu te laisses porter, et advienne que pourra. Au pire, tu encaisses bien… Et puis la réaction survient subitement, sans que tu ne t'y attendes. Ton poignet est emprisonné, happé par une force que tu ne soupçonnais pas. Tes paupières papillonnent et le moindre de tes muscles se tend dans un réflexe défensif. Sauf qu'aucun coup ne suit cette action, et c'est surprenant. Ton regard de jais perdu dans le sien, ton cœur manque un battement. Et son rythme se fait anarchique. Le soupçon de peur qui montait en toi s'est évanoui aussi vite qu'il n'est venu, pour être remplacé par une émotion bien différente, fascinante… Que tu as du mal à décrire. Ca faisait une éternité que tu n'avais pas ressenti pareille émotion. Perplexe, tes pommettes légèrement empourprées, tes lèvres se pincent. Puis il sourit. Et ça te perturbe. Damn, ça lui va bien… Pourtant tu tiltes, secoue doucement la tête comme pour te faire revenir sur Terre. Lançant un regard vers la clope qu'il n'a toujours pas récupérée, tu hausses les épaules avant de laisser tes yeux revenir vers les siens. Tes lèvres s'approchent alors de son oreille.

- Ca dépend. Si j'dis "non", tu grognes encore ? ~

C'est que tu vas finir par te la prendre, ta tarte, Kô…

Benoît:
Si tu es loin d'être doté d'un QI remarquable, il y a pourtant une qualité que tu as su utiliser au fil du temps; L'observation. C'est à force de contempler le monde qui t'entoure que tu as su définir quel type méritait ton poing dans la trogne et qu'elle demoiselle il valait mieux fuir en soirée. A force d'observer ton défunt mari, tu avais su comprendre qu'il ne te ferait aucun mal et qu'il avait certaines choses à t'apporter. Et là, Benoit, que vois-tu ? Une infime nuance rougeoyante, à peine visible, qui vient lécher ses traits. Oh. ça remue quelque chose sous la surface, de constater que tu le fais réagir de la manière la plus intime et traîtresse qui soit. Le langage du corps. Combien de fois as-tu maudit le tiens par le passé ? Tu ne comptes plus. Alors forcément, maintenant que tu vois que tu le troubles au moins un peu, tu ne peux t'empêcher d'éprouver un certain sentiment de victoire. Parce que vous êtes à égalité cette fois. Ce n'est plus lui qui mène la danse. Pourtant, même si c'est toi qui as initié ce rapprochement physique, tu ne peux nier que tu es un peu...embarrassé ? ça ne se voit pas bien entendu et heureusement pour ton égoïste d'ailleurs, sans quoi, tu le sais, Kô se moquerait sûrement. Mais oui, tu n'es pas si à l'aise que ça... Parce que tu ne comprends pas pourquoi ton cœur bat si fort ni pourquoi lorsque sa voix vient se lover au creux de ton oreille, tu ne peux contenir un grognement plus sombre encore. C'est quoi ça hein ? Ces sensations ? Ces fourmillements qui te dévorent ? Tu ne sais plus comment gérer la situation. Cette proximité. Lui. Toi. Alors, en désespoir de cause, tu approches sa mai de ton visage et l'espace d'une infime seconde, t'es prunelles s'arrêtent sur la chair de son poignet. Oh qu'elle est douce cette envie d'y apposer les lèvres... Mais t'es pas attiré par les hommes hein ? Alors ta bouche dévie sa course pour venir s'arrimer sur la cigarette prisonnière et tirer longuement dessus. Ton souffle se bloque alors que tu reportes ton regard sur ses traits, laissant très lentement l'épais nuage s'écouler entre tes lèvres

- Oui et du coup j'me vois obligé de t'utiliser comme porte-clope.

Kô:
Perturbé, tu l'es sincèrement. Et ça te trouble. Ça t'effraie peut être aussi pas mal vu ton passif. Tu ne sais pas de quoi tu dois avoir le plus peur en cet instant... Que Benoît te fasse du mal ? Ou que Tôma ou l'un de ses sbires ne te surprenne à être un peu trop près de quelqu'un qui ne fait pas partie de tes clients ? Assurément la seconde option, sans la moindre hésitation. Tu as beau ne rien connaître de ton vis à vis, tu es certain que s'il devait te frapper, il l'aurait déjà fait. Non... Ce qui te fait le plus peur au fond, c'est peut être que ce qu'il éveille en toi, ce n'est pas feinté. Tu ne simules pas. Ça fait bizarre de s'en rendre compte. Aussi tu plisses les yeux quand il approche ses lèvres de ta main. A-t-il conscience qu'il suffirait de peu pour que tes doigts ne caressent ses traits fascinants ? Sûrement pas. En tous cas tu n'es pas prêt de courir le risque. On dirait pas, mais tu tiens à ta peau quand même. Ravalant cette pensée, tu lèves les yeux au ciel, ton sourire s'ourlant à peine.

- J'sais quoi acheter pour ton anniv alors.

Enfin, quand tu auras acquis l'info s'entend. Sur ce, tu tournes légèrement ton poignet en ta direction, franchissant le peu de distance qui vous séparait encore, inspirant une légère brume pour ne pas finir trop vite la clope mourante. Brume que tu souffles sur le côté après quelques secondes. Ton regard retombe dans le sien et tu nies de la tête.

- C'pas pour autant que j'te la rends.

Benoît:
Tes prunelles glissent sur ses lèvres, cherchant à y capturer un semblant de sourire, ne serait-ce même qu'une ombre fugace de rictus. Kô, il est un peu comme toi, il a l'air d'être un animal sauvage qui a n'a pas eu le choix de s'adapter à la vie citadine, mue par une sorte d'instinct de conservation mais sans réel but... Du moins rien qui ne laisse rêveur. C'est peut-être cette ressemblance qui t'oublie à rester si près de lui... Hey Benoit, il est gay, tu le sais alors si on suit ta logique, tu devrais rapidement t'écarter de sa silhouette. Pourquoi tu ne bouges pas ? Pourquoi le fait qu'il refuse de te rendre la fin de cigarette et ainsi, de mettre un terme à votre jeu, te plaît ? Tu ne sais pas et en vérité tu préfères fuir cette question, jouant la sourde d'oreille avec ta propre conscience. Ton regard se rétrécit un peu tandis que tu bougonnes mais là encore, la lueur d'amusement dans tes yeux refuse de s'amoindrir.

- Tsss... T'es casse-couilles comme type tu le sais ça ?

Oui peut-être mais ça lui va bien non ? Puis tu n'as toujours pas allumé de nouvelle cigarette alors qu'un paquet tout neuf trône fièrement dans ta poche. Mais bon, ça aussi tu vas l'ignorer pas vrai ? Parce que Kô, ne te trouble pas en fait mh ?

- Et quand elle sera finie ?

Cette question te paraît soudainement importante...Et bien oui ? Après ? Qu'est-ce qui va se passer ?

Kô:
Casse-couilles, toi ? Roh, si peu. Toujours est il que ce nouveau sobriquet arrive à t'arracher un pouffement de rire silencieux. Discret, presque timide. D'ordinaire tu n'oses plus rire. Tu n'as plus envie de rire même.

- Je sais. C'est un peu ma spécialité. ~

C'est étrange que tout ce que tu avais oublié te semble si simple, si naturel face à Benoît. En fait, ce n'est peut être qu'un rêve en fin de compte. Un songe fugace, éphémère... A cette idée comme à sa question, ton coeur se serre. Parce que tu ne veux pas que cet instant s'échappe pas vrai ? Une légère moue, timide s'immisce sur tes traits. Pour autant, tu caches ta contrariété, murmurant avec un demi sourire

- Oh... Tellement de possibilités...

Diverses Et variées. Tes perles de jais se perdent dans ses étendues sombres dont tu n'arrives pas à te décrocher. Hypnotisé, tu te mords l'intérieur de ta lèvre inférieure. Relativement discrètement. Faudrait pas crier trop fort qu'il te plait non plus. Ton ego s'en remettrait pas.

Benoît:
Sa spécialité huh ? Tu hausses un sourcil face à sa réaction et curieusement, le fait que Kô soit un chieur te paraît tout à fait approprié. ça colle au personnage non ? Puis quelque part, se dire que cet échange si particulier entre vous, peut l'amuser au moins autant que toi... ça fait du bien non ? Et dans le fond c'est peut-être ça le problème aussi. Il est là, planté devant toi avec sa répartie et ses réactions si fugaces que tu as l'impression d'être un privilégié en les capturant du regard. Il est là à sous-entendre qu'une infinité de possibilités s'offre à vous alors que... Et bien.. tu ne sais même pas dans quelle eau tu navigues. Que faire ? Une partie de toi voudrait reculer, s'éloigner tout en s'allumant une nouvelle cigarette pour bien poser les limites entre vous. Mais tu ne bouges pas. Comme les pieds vissés au sol. Et cette réaction te renvoit au moment où Maoko t'avait offert votre tout premier baiser. Tu avais voulu t'enfuir à l'époque et pourtant tu restais là. Comme maintenant. Lentement, tes lèvres retournent capturer le mégot qui se meurt, tirant sur ce dernier afin d'en aspirer autant que possible. Ta tête bascule ensuite vers l'arrière afin de te permettre de recracher la fumée en direction des cieux. C'est con... c'est si court une cigarette... Mais faut bien que tu lâches sa main à un moment donné non ?

- J'ai la dalle.

Soubresaut ultime de ta conscience pour ne pas laisser Kô repartir si vite... Mais nous continuerons de croire qu'il ne t'attire pas. Toujours sans le regarder, tes doigts se décollent gentiment de la chair de son poignet, tes mains retournant s'enfoncer dans les poches de ton jeans.

- Et j'ai pas envie de bouffer seul, sans mon porte-clope.

Kô:
Silencieux comme à l'accoutumée, tu te contentes de l'observer tirer sur la clope et recracher la fumée vers le ciel. Tes prunelles le couvent et tu retiens tes ourlets de chair de s'étirer d'un air attendri. Il a ce petit quelque chose qui te fascine. Peut être parce que dans le fond, il te ressemble? Sur certains points en tous cas. Qui se ressemble s'assemble pas vrai ? Oui, bon. Sans mauvais jeux de mots, bien sûr. Tes paupières papillonnent à cette déclaration. Il abuse, il va te donner faim à dire un truc pareil. Puis sensation de manque, qui vient picorer ton poignet, si bien lové au creux de sa main jusqu'alors. Tu feins l'indifférence en venant prendre la dernière taffe disponible, ravalant ton envie de bouder... Et là, tes yeux s'ouvrent comme des billes sous la surprise, tes lèvres libérant doucement la fumée opaque. Tu assimiles l'information en battant des cils, tandis que ton coeur reprend un rythme des plus agréables. C'est une invitation, t'as pas rêvé hein ? Ah non on dirait pas. Une fois l'info captée, tu humectes tes lèvres et laisse un sourire gêné orner tes lèvres. T'es content hein, Kô? Et c'est dur de le cacher, c'est ça le pire...

- Voyez vous ça...

SON porte-clopes en plus. Le petit possessif qui n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Pour autant, t'es pas encore prêt à parader pour ça. Savourons cette maigre victoire interieurement, Kô. Tes prunelles se plantent dans les siennes, le toisant un moment avant que ta clope ne rejoigne la poubelle. Haussement d'épaules, tu hoches en sa direction.

- Ça tombe bien, j'ai un creux aussi. On va où donc, m'sieur Ronchonchon ? ~

Benoît:
L'air détaché, la mine indifférente...c'est dur à tenir quand on voit l'étonnement se dessiner sur le visage en face pas vrai Benoit ? Et bien oui, visiblement ton invitation mal assumée a l'air de le surprendre réellement, sans parler de ce petit sourir que tu notes. Pour un peu, tu sourirais à ton tour...Mais ce n'est pas ton genre puis surtout, tu aurais la désagréable sensation d'être une collégienne en mal d'amour. Tes paupières s'abaissent un instant sur tes iris d'ébènes. En mal d'amour...quelle connerie franchement ! Puis t'es hétéro toi, alors pourquoi avoir eu une telle comparaison en tête ? C'est ridicule. Tes paupières se rouvrent soudainement lorsque le mot "ronchonchon" se fraie un chemin jusqu'à ta conscience. Sérieusement ? Tu plisses le regard en le toisant et grognes un coup

- Genre ronchonchon... J'suis très sympa comme mec déjà.

Oui bien sûr... Si on passe outre tes accès de colères, tes phrases acerbes et piquantes qui accompagnent tes préjugés et ton humeur bien souvent raleuse... Evidemment si on enlève TOUT SA, tu passes pour un amour. Les mains fourrées dans les poches donc, tu te mets en marche, tes prunelles arpentant les commerces qui vous entourent

- Mh j'crois que pas loin y'a un p'tit resto'. J't'invite.

...Tiens je ne savais pas que la générosité faisait partie de tes qualités, d'ailleurs toi non plus vu ta mine quelque peu embarrassée et le fait que tu fuis consciemment son regard afin d'éviter d'affronter sa réaction quant à ton offre. Dis-moi Benoit, ce doit être fatigant de se fuir soi-même non ?

Kô:

- Ah mais l'un n'empêche pas l'autre. Le cas contraire, j'serais d'jà bien loin, t'sais.

Pure vérité. T'as pas la patience de gérer des gens qui n'le sont pas. Tu préfères passer ton tour dans ce cas. Alors tu le suis docilement, prenant place à ses côtés en furetant quelques fois que tu pourrais repérer un coin sympa... Et là il te surprend de nouveau. Aussi les mots passent la barrière de tes lèvres sous la stupeur.

- Hein ?! Sérieux ?!

Ton expression trahit encore une fois ta surprise. A se demander où est passée la poupée de cire... Et là, en observant ses traits, tu as la réponse que tu cherchais. Ton coeur s'emballe, le rouge s'immisce sur ton faciès. Le remarquant, tu changes instinctivement ta tête de direction, ta paume flattant maladroitement ta nuque. Gêné, tu l'es. Ça t'arrive jamais ce genre de proposition. Alors tu sais pas vraiment quoi dire. Ce n'est qu'au bout de quelques secondes que tu arrives à bredouiller un truc comme

- Mh... Je... Merci.

Pas besoin d'investir dans un panneau lumineux pour lui dire qu'il te plait, Kô. Si t'étais pas déjà grillé c'est fait maintenant. D'ordinaire, tu te serais un peu braqué devant la proposition devant un pote. C'est vrai quoi, tu peux payer ta part. T'es pas riche mais T'es pas sans le sou non plus. Sauf que cette fois, tu as ravalé ta fierté en captant que ça te laissait une opportunité en or de le revoir et payer tes dettes. Tout benef. Après tout, tu t'sens bien là, à ses côtés. Donc l'idée d'entretenir ce début de relation, quelle qu'elle soit, ça te fait chaud au coeur. Alors tu marches, un peu troublé avant de te ressaisir. Faudrait pas plomber l'ambiance non plus. Un maigre sourire orne tes lèvres et tu viens lui donner un petit coup d'épaule, lui lançant un regard en coin.

- Sympa. Gentil aussi donc. Quelle autre qualité puis-je ajouter au tableau ?

Benoît:
Sa réaction vive t'arrache instantanément un sourire incontrolable. Et bien quoi ? Tu l'invites simplement à manger et voilà qu'il semble aussi choqué que si tu venais de lui offrir la tour Effel. C'est pourtant tellement basique, tellement simple ce que tu fais là... Mais sa réaction te plaît... Sans parler de ce rouge plus voyant que tu remarques après avoir osé jeter un bref coup d'oeil dans sa direction. Un sourire en coin s'invite. Ah Benoit... Tu ne le dis jamais mais dans le fond, tu aimes rendre aux gens leurs couleurs... ces nuances magiques qui font la vie. Par tes peintures. Par ton métier. Colorer le monde, c'est ce que tu te plais à faire un peu chaque jour, sans jamais chercher à obtenir le moindre laurier. Après tout un monde terne c'est si pénible à regarder...Et là avec Kô, tu as l'impression d'avoir ajouter une nouvelle note colorée à son tableau. Douce chaleur qui se répend dans ton coeur. Mais ne perdons pas la face pas vrai ? Garde donc ton air détendu et grogne une nouvelle fois tiens

- Gentil...M'ouais...

de ta main droite, tu sors ton portable de la poche de ton jeans et le tiens devant toi tandis que tu prends quelques secondes pour farfouiller dans tes dossiers

- J'sais pas si c'est une qualité mais j'fais ça aussi...

Et tu lui tends ton téléphone, affichant le dossier contenant les photos de toutes tes oeuvres en spray painting. Des nébuleuses, des galaxies imaginaires, des planètes incroyables et plus encore. Pleins de mondes, d'endroits qui ont su voir le jour entre tes mains. C'est drôle, c'est la première fois que tu montres spontanément ce que tu fais de ton temps libre... A croire que tu cherches à l'impressionner ?

- Ah c'est là !

Tandis que Kô tient ton portable, tu t'enfiles dans un petit restaurant à l'angle de la rue piétonne. Le tout est décoré avec simplicité et dégage quelque chose de très convivial. Sans hésiter tu te diriges vers une petite table pour deux situé près de la vitrine donnant sur l'extérieur. Un brin claustrophobe, tu n'aimes pas être loin des fenêtres.

Kô:
Tu souffles un rire silencieux par le nez quand un nouveau grognement vient tinter à tes oreilles. C'est que tu t'y fais à cette mélodie en plus. Intrigué par ce qu'il fait sur son téléphone, tu serais tenté de regarder par dessus son épaule, mais tu n'es pas si grand non plus. Faut pas rêver. Quoique. Voilà qu'il te tend son mobile pour assouvir ta curiosité. Receptionnant precautionneusement son bien, tu analyses la première image et tes sourcils se haussent. Un sifflement d'admiration s'échappe de tes lèvres alors que tu acquiesce machinalement la tête devant ses oeuvres de spray painting. Tu lèves juste le nez pour suivre son ombre. C'est que tu avais ralenti le pas malgré toi. T'introduisant dans les lieux à sa suite, tu t'installes en face de lui avant de continuer ton analyse. Si ton faciès est un peu moins expressif, les étoiles dans tes yeux, elles, parlent d'elles mêmes. Une à une, tu observes les astres de Benoit dans un silence admiratif. Ton minois se redresse à un moment pour lâcher un simple

- Artiste aussi donc. Classe. C'est ton gagne-pain alors ? Tu fais ça depuis longtemps ?

Benoît:
Tu hausses un sourcil lorsque le mot "artiste" est lâché par ses lèvres. Pourtant c'est ce que tu es, appelons un chat un chat mais l'entendre...c'est autre chose. L'entendre de la part de quelqu'un qui compte s'entend... Verbaliser certaines choses, ça provoque tout de suite d'autres sensations. Alors tu déglutis un peu, récupérant ton portable pour ensuite farfouiller dans d'autres dossiers

- Non ça c'est juste un hobby. ça m'vide la tête tu vois ? J'en ai besoin...

Oui, tu as besoin de cet exutoire. Porte de sortie à ta colère et à cette souffrance que tu persistes à museler depuis son décès.

- Et mon taff c'est ça...

Dis-tu tout en lui montrant, cette fois, le dossier contenant tes plus belles oeuvres pâtissières. Très doué dans ton métier, Kô va pouvoir admirer sculpture en sucre, gâteaux improbables et glaçages miroir d'une rare beauté. Quand on y pense, ton métier contraste si violemment avec ta personnalité...Mais c'est ce qui fait ton équilibre après tout. Ta douceur, ta fragilité, ta fantaisie, tout ça ressort sous forme de gâteaux succulents.

- J'aime c'que j'fais...

Oh mais c'est que tu es gêné mon grand ? Te raclant la gorge avant de faire signe à la serveuse de venir s'occuper de vous. Tout d'abord tu commandes un verre de coca avant qu'elle ne vous donne les cartes de l'établissement. Saisissant le feuillet, tu laisses couler ton regard sur les différents plats proposés

- Prends c'qui t'fait plaisir.

Là encore, tu ne le regardes pas, arrimant ton attention sur ta carte. Oui, tu veux lui faire plaisir sans trop réussir à savoir pourquoi... Après tout vous vous connaissez à peine mais tu as tellement aimé voir son visage s'illuminer...que tu réitères volontiers l'expérience

Kô:
Tu arques un sourcil désabusé. JUSTE un hobby. Genre c’est JUSTE un hobby vu son niveau. Sincèrement, tu as du mal à y croire. C’est si beau que même toi, pourtant peu attaché aux choses, tu serais prêt à économiser pour pouvoir avoir un petit bout de ciel rien qu’à toi. Un petit bout de lui aussi, d’une certaine manière. M’enfin, ça, tu ne le diras pas. Qui sait ? Peut-être pourras-tu négocier une transaction à l’avenir ? Avec un peu de chance. Quant à lui vider la tête, tu n’as pas le temps de t’interroger sur la question que ton vis-à-vis détourne encore ton attention avec son mobile. Quoique. De toute manière, tu n’es pas convaincu qu’il t’aurait répondu sur le sujet. Trop privé sûrement. Aussi tu fronces les sourcils en recevant de nouveau son mobile… Avant que tes yeux ne s’écarquillent plus qu’avant encore en découvrant un magnifique gâteau soigneusement décoré.

- Nan, tu déconnes ?!

Lâches-tu sans le remarquer en redressant ton museau vers lui. Apparemment non. Décidément tu devrais te calmer, Kô, tu es un peu trop vif, là. Tu déglutis donc, faisant défiler les photos avec de plus en plus de surprise à chaque découvert sucrée sous les yeux. Tu murmures pour toi-même qu’autre chose.

- P’tain mais t’es un chef étoilé ou quoi ? Artiste c’pas assez…

Trop concentré sur les impressionnantes images, ce sont ses mots qui te refont lever la tête. Un maigre sourire s’immisce sur tes lèvres. Oui, ça se sent, et c’est beau à voir. Pour autant, tu n’as pas le temps d’en dire plus que la serveuse parait. Tu bredouilles une commande pour du Sprite sans te soucier du menu devant toi, avant de te réintéresser aux photos… Qui finissent par faire grogner ton estomac. Tu grimaces, posant ta main contre ton estomac, haussant les épaules.

- C’ta faute ça.

Clin d’œil complice. Quelle idée de te montrer de telles œuvres alors que tu as faim aussi ! Tu lui rends son mobile, récupérant le menu, tu te sens encore tout chamboulé par les découvertes que tu viens de faire sur lui. Perdu entre les lignes, tu marmonnes.

- Mais ça ferait un peu mal de manger quelque chose de si beau…

Quand bien même, c’est fait pour ça. Tu soupires toutefois, te perdant entre toutes les propositions. Quand tu n’es pas habitué à un resto, tu as toujours l’impression de passer un exam quand tu dois choisir, surtout que tu sais pas ce que ça vaut. Aussi, ayant quelques idées en tête, tu décides que tu choisiras au retour de la serveuse, relevant la tête.

- Chef donc. Etonnant. J’t’aurais pas vu faire ce métier. ‘-‘

Benoît:
tu sirotes ton coca tranquillement, observant les réactions de ton vis-à-vis lorsque soudainement, ce dernier exprime tout son choc avec spontanétié. Tu hausses les sourcils devant sa moue, laissant un fin sourire amusé venir repeindre tes lèvres. Tiens, il semblerait que plus les minutes passent en ta compagnie, plus Kô se déride et dévoile ses émotions. Mais là, même toi, tu te retrouves décontenancé. Tu as l'habitude des regards émerveillés des clients de la boulangerie-pâtisserie dans laquelle tu travailles mais là, tu te retrouves au premier loge, en première ligne, découvrant ce visage si surprenant. Cette admiration qu'il te témoigne en vient même à t'embarrassé au point que, sans que tu n'y prêtes attention, une très fine et douce nuance carmin vient surplomber le sommet de tes joues. Dans un raclement de gorge trahissant ton embarras, tu finis par récupérer ton téléphone et lâches du bout des lèvres

- Abuse pas non plus... J'fais juste des gâteaux et je joue avec le sucre...

Tu déposes ton portable sur la table, près de ton verre de coca

- C'vrai qu'avec ma gueule et mes grognements, on imagine pas que j'kiff faire des fraisiers.

Et voilà qu'un rire, moqueur envers toi-même, léger comme une plume, tombe de tes lèvres. Oh... Tes rires sont rares...et tu t'étonnes d'en avoir un en sa compagnie... Si bien que, l'espace d'un instant, ton visage retrouve un peu de son sérieux tandis que tu te perds dans la contemplation silencieuse du visage de Kô

-Vous avez choisi ?

La voix de la serveuse t'arrache un sursaut et tu grognes un peu avant de commande une part généreuse de tiramisù fait maison

Kô:
Redressant le museau, tu notes une nette différence de couleur sur ses pommettes. Et là, tu comprends. Que tes mots, même les plus anodins, peuvent avoir une influence sur quelqu’un. Même toi, le gars dont on n’entend pas parler. Le gars qui est loin de faire un métier aussi glorifiant. En ça… Ouais, tu es loin d’être à sa hauteur en quoi que ce soit. Les âmes passionnées, talentueuses… Elles sont si belles à observer, à aduler, à côtoyer. Néanmoins, chez toi il n’y a rien de fascinant comme chez lui. Alors quand il se sous-estime, tu le fusilles d’un regard lourd des grognements que tu contiens. Un soupir passe la barrière de tes lèvres alors que tu croises les bras sur ton torse. Tu ne diras rien, mais ton langage corporel, lui, il trahit clairement que selon toi il exagère. Toutefois, il te déride via ce rire que tu as le loisir d’écouter. Ça alors. C’est fou comme il sonne bien à tes oreilles. Il a quelque chose d’apaisant. Tes muscles se détendent, tes bras se décroisent donc tandis que tu viens siroter lentement ton Sprite. Ce n’est qu’au bout d’un petit temps que tu remarques qu’il te regarde. Toi. Tu cesses de boire, figé, ton regard perdu dans le sien. Doucement, les lèvres relâchent ta boisson et tu te redresses, subtilement troublé. Ayant aperçu la demoiselle revenir vers vous, tu t’étonnes de le voir sursauter puis grogner. Un maigre sourire revient sur tes lippes. Est-ce que tu crois comprendre ce que tu crois comprendre ? Mh, oui ? Non ? Tu n’arrives pas à y croire. Pas pour le moment. Pour ta part, tu commandes une bonne part de fraisier, leur spécialité apparemment. On va voir s’ils font mieux que celui que tu as pu voir dans son dossier photo. Aussi, une fois que la demoiselle revient, tu observes les mets qu’elle dépose devant vous en vous souhaitant un bon appétit. La seconde qui suit, tu subtilises son téléphone et revient sur la photo de fraisier pour lui montrer la différence entre une de ses créations et celle dans ton assiette. Certes, cela a l’air délicieux, mais rien qu’au niveau de l’aspect, ça n’est pas comparable à tes yeux.

- Même si c’est pour faire mumuse, tu as du talent. Que tu le veuilles ou non.

Puis tu lui rends son portable sans rien dire de plus avant de prendre une bouchée de ton gâteau. Effectivement, c’est vraiment bon, quoiqu’un peu trop sucré pour toi peut-être. Prenant une seconde bouchée, tu la tends vers Benoît.

- Tu veux goûter ?

Benoît:
Oh Benoit, petit français bien perdu dans ce pays pourtant si petit, voilà que tu te perturbes tout seul en osant te noyer dans une contemplation de ton vis-à-vis... S'il semblerait que ton regard ne le laisse pas indifférent, ta propre attitude a le don de te désarçonner. Ses gestes te plaisent autant qu'ils te dérangent, ses mimiques te séduisent autant qu'elles te repoussent. Oh qu'il est difficile de lutter constamment entre les sensations procurées et cette petite voix dans ta tête qui n'a de cesse de te rabrouer sans arrêt. "ne le regarde pas comme ça", "Efface immédiatement cette idée de ta tête", "N'essaie pas de le toucher", "Pourquoi lui souris-tu comme ça ?" et ce flot ne semble jamais s'arrêter. Pourrissant tes pensées et écrasant ton coeur parfois bien sensible. Et là... Juste avec lui, dans ce restaurant, dans cette bulle que vous vous êtes créé, tu regardes la pâtisserie qu'il a commandée ainsi que sa réaction. Tes iris tombent sur le gâteau et ma foi, ta mâchoire se crispe lorsque tu constates "l'étendue des dégâts". Mh, Kô a raison... les fraises ne sont pas assez colorées, la chantilly est probablement chimique tant sa tenue semble plastique et la pâte, quand bien même elle doit être moelleuse, tu décèles sans problème qu'elle manque de cinq bonnes minutes de cuisson. Autant de détails qui te sautent aux yeux pour venir titiller le pâtissier que tu es... Perdu dans ton constat, tu ne réalises alors pas de suite le geste de Kô. Ton regard rencontre la bouchée gracieusement tendue. L'un de tes sourcils s'arque. ton coeur s'emballe... Ta petite voix râle "Ne fais pas ça. Ce sont les amoureux qui font ça". Les muscles de ton dos se tendent à cette pensée mais tu décides de la chasser de ton esprit en te penchant par-dessus la table afin de gober la bouchée de fraisier. Tu te rassieds ensuite, mâchant avec une mine légèrement embarrassée

- Mh pas mauvais...

Tu avales avant de te décider à goûter à ta propre commande. Première bouchée. La texture...le goût...l'odeur... Aaah déception, trop d'amaretto dans les biscuits et la crème a pris un coup de chaud. Dommage. Un léger soupire s'envole de ton petit nez avant que tu ne tendes une bouchée en direction de Kô

- T'en veux ?

QUe c'est mignon ça... Mais t'oses pas le regarder, gardant ton bras tendu dans sa direction. Qu'est-ce que t'es en train de faire, là, Benoit ? T'en as aucune foutue idée.

Kô:
Tu bombes le torse en notant que sa réaction physique confirme ta propre impression. Et encore, toi tu ne t’y connais pas en gâteaux, outre pour dire s’ils sont mangeables ou pas. Quant à lui, il doit voir mille et une choses qui échappent à ton œil de néophyte. Ca doit être bien, d’avoir un talent pour quelque chose, et de pouvoir juger du travail d’autrui de la sorte. D’ailleurs, as-tu un jour eu une passion, Kô ? Ton regard coule un instant vers son téléphone. Non. On ne peut pas dire que ce genre de choses soit un talent dont tu puisses être fier, pas vrai ? Et hors de question de lui faire mauvaise impression. Tiens ? Pourquoi d’ailleurs ? Pourquoi veux-tu qu’il garde un bon souvenir de toi, Kô ? Alors que c’est pratiquement impossible. Dès lors où il te connaitra, comme beaucoup il sera dégoûté, repoussé… Et puis il disparaitra. Un frisson d’effroi te parcourt l’échine à cette idée. Non, ne pense pas à ça, Kô. Tu tends donc sans sourciller ta cuillère en sa direction, assez rapidement, instinctivement. Et ce n’est que devant sa tête que tu captes que ce n’était peut-être pas une si bonne idée. Quoique… C’est qu’il répond à ta proposition, goûtant ta bouchée. Le rouge s’empare de tes joues, encore, tandis que tu constates son embarras. Hochement de tête discret. Tu te reconcentres sur ton fraisier, tes lèvres se figeant en captant le murmure dans ton esprit. « Baiser indirect ». Tu secoues la tête. Et alors ? Vous avez bien partagé une clope alors une cuillère !... Okay c’plus intime quand même, mais ça ne veut rien dire ! Alors tu avales, redressant le regard vers Benoît à son maigre soupir que tu ne comprends pas. Puis tu écarquilles un peu les yeux quand il te renvoie la pareille. Tu déglutis, tendant ton index libre vers ton visage comme pour être sûr de ce qu’il propose… Que tu peux être ridicule parfois, Kô. C’est toi qui a commencé, idiot. Tu acquiesces donc, ta main venant se saisir de son poignet comme pour guider sa cuillère plus près de toi. Tu tairas le fait que ce discret contact te fait plaisir, il est trop anodin. Et tu goûtes donc le tiramisu, un fin geignement de plaisir s’échappant de tes lèvres avant que tu ne te redresses.

- Mh, pas mal !

Tu hoches la tête, passant ta langue par réflexe sur tes lèvres avant de le provoquer du regard.

- Mais tu ferais mieux, mh ?

Cachons ton embarras, et tout ce qui agite ton cœur, Kô. Ce n’est ni le lieu, ni le moment… N’est-ce pas ?

Benoît:
Mal à l'aise ? Le bras tendu ainsi dans sa direction ? Oui. Complètement. Et à dire vrai, si rougir violemment faisait parti de ton patrimoine caractérielle, à cet instant tu aurais été aussi rougeoyant qu'une tomate bien mûre. Fort heureusement pour toi, on ne notera qu'un regard fuyant et une nette impression d'embarras. Cette sensation ne fait d'ailleurs que s'accentuer quand Kô se montre du doigt, comme cherchant à être certain que c'est bien à lui que tu t'adresses. Alors forcément tu grognes un peu là

- Tu vois quelqu'un d'autre assi à cette table ?!

Bon okay t'es un peu excédé là mais c'est ta manière de gérer la gêne et puis, il est vite pardonné dès lors où sa main vient se refermer sur ton poignet. Ce contact, ça provoque un truc pas vrai ? Des fourmillements dans ton bras, une légère brûlure là où vos chairs se rencontrent. Ton coeur tréssaille. Puis tes yeux tombent une seconde sur ses lèvres et lorsque tu en prends conscience, tes sourcils se froncent sous ta tignasse. Non mais à quoi tu penses là hein ? Reprends toi ! Tu te racles la gorge avant de t'accouder à votre table, laissant ta cuillère replonger dans la crème de ton tiramisù.

- Bien sûr que je ferai mieux que ça.

Oh, une pointe hautaine dans cette phrase non ? Et bien quoi ? Tu as bien le droit de jouer les snob de temps à autre... Surtout lorsqu'il s'agit de dessert.

- Mh par contre j'remarque un autre truc.

Tu avales une autre bouchée de ton plat avant de planter tes billes d'ébènes dans les siennes, t'armant de ce regard si perçant qui te caractérise. On dit parfois que ce regard intimide et trouble mais tu ne le sors que lorsque tu cherches. Mais tu cherches quoi là, Benoit ? Kô. Lui.

- Tu veux pas m'parler de toi.

Nouvelle bouchée avalée alors que tes iris ne se décrochent plus de lui

- T'as p't'être tes raisons mais, j'veux t'connaître.

Une autre bouchée

- J'ai p't'être l'air d'un connard mais j'suis pas là pour juger.

Non bien évidement que tu ne veux pas le juger ou le critiquer. La vie est composée de choix tantôt difficiles tantôt simples mais au final ce qui importe c'est le fond de l'histoire. La vraie nature de la personne. Cette lueur unique que les gens s'acharnent à masquer.

- J'ai appris que tes émotions, c'est comme mes peintures...

Nouvelle bouchée alors que tu désignes du menton, ton portable

- Tu les rends visibles et leur donnes corps qu'en certaines circonstances.

Un sourire à peine visible se forme alors sur tes lèvres

- Du coup ça m'fait kiffer d'me dire que j'réussi à réunir les conditions qu'il faut pour les voir.

Et bien ! Quelle révolution ! Tu oses admettre que ça te plaît de découvrir ses réactions ! Tu vas nous faire venir 2m de neige mon grand ! Tu termines ton dessert et attrapes une serviette en papier, l'utilisant pour essuyer les coins de ta bouche

- Par contre j'ai aussi capté que y'a un truc que tu caches et j'veux savoir.

Tu chiffonnes ensuite la serviette pour laisser choir la boule dans ton assiette tandis que tu croises les bras sur la table, repoussant ton plat. Oui tu veux savoir, parce que Kô met trop à mal tes principes pour que tu n'en saches pas davantage sur lui. Comment pourrais-tu envisager de prendre le risque d'ignorer de temps à autre la petite voix acerbe de ta tête, si tu sens qu'il n'est pas entièrement honnête avec toi ? ça n'est pas possible. Parce que la peur de souffrir prend le dessus sur tout le reste. Alors il faut que tu saches.

Kô:
Tu ne sais qui de lui ou de toi est le plus embarrassé de cette situation, en vérité. Bizarrement, tu sens que ce genre de trucs, c’est pas du tout dans ses habitudes. Tout comme tu n’es pas habitué à en recevoir, d’où ce geste ridicule qui le fait grogner et renforce sa gêne en même temps qu’elle réchauffe ton cœur de glace. Alors tu saisis ce poignet, savoure la bouchée qu’il te tend avant de le libérer. A contrecœur, certes, m’enfin ça, c’est secret défense. Un contact anodin, doux, ça fait tellement de bien malgré ta profession. C’est bête, mais tu savoures plus les petites choses insignifiantes que la plupart des gens. Ce sont ces petits moments qui te donnent envie de continuer d’avancer, d’espérer un futur moins gris. Et ça te fait plaisir de compter ta rencontre avec Benoit dans les petites choses positives qui peuvent t’arriver, de temps à autres. Un souffle taquin passe tes narines quand un soubresaut d’ego s’insinue entre les lèvres de Benoit. Parfait, c’est ce que tu voulais entendre. Replongeant ta cuillère dans ton fraisier pour en avaler une nouvelle bouchée, tu redresses un regard interrogatif, l’invitant à continuer. Et face à ce regard perçant, tu te sens soudainement minuscule, déglutissant en silence sans trop comprendre ce qu’on te reproche. C’est un peu ce que tu captes dans son regard, et ça te met mal à l’aise. Et là, l’évidence que tu cherchais à cacher t’es renvoyée en plein dans la figure. Tes doigts se resserrent autour de ta cuillère sur le coup. Vague d’anxiété qui picote jusque dans les extrémités. A mesure qu’il parle, que tu comprends où il veut en venir, ton corps se tend, ton visage se ferme, retrouvant cette image distante et froide que tu offres à tout un chacun, et en particulier à tes clients. Le masque est en place, et ça te peine. Mais c’est à peine visible. Discrètement, tu lâches cette cuillère et place tes mains sur tes jambes. Il faut les cacher. Elles commencent à trembler. Il ne faut pas qu’il le voie, oh non, surtout pas. Ton regard se vide, fixe un point derrière sa tête. Réflexe de fuite alors que tu sais que tu ne peux fuir. Ou plutôt… Que tu n’en as pas envie. Tu sais que tu vas avoir mal de parler, mais… Benoit s’est ouvert à toi. Il te comprend, du peu qu’il te connaisse. Alors… Tu as envie de lui rendre la pareille, même si ce n’est pas simple. Tu aspires une longue goulée d’air, pour te donner du courage, en fermant les yeux. Le silence est assourdissant, aussi ta voix vient le rompre. Elle a perdu son côté enjoué que tu pouvais timidement lui montrer. Tout au plus, il sentira peut-être la tristesse au fond de ton timbre. Tes perles de jais s’ancrent aux siennes, prêtes à affronter.

- Tu es fascinant, tu sais ?...

Douceur dans le regard, sincérité.

- Tu as raison, pour tout.

Les mots sont durs à trouver, alors tu ouvres la bouche, roule ta langue en son sein avant de continuer.

- J’m’ouvre pas facilement. J’suis pas habitué à parler d’moi non plus… Parce que y’a rien d’intéressant à en dire… Et que pour certaines choses qui prennent trop de place dans ma vie, j’en suis pas fier non plus.

Une boule amère se forme dans la gorge, mais tu fais comme si de rien n’était, déglutissant en repensant à toutes les erreurs que tu as commises au fil des années. Celles qui te gangrènent, te consument.

- On s’connait pas encore assez pour que… J’te raconte toute l’histoire qui m’a mené où j’en suis mais… J’étais pas un ado simple. J’ai fait des conneries, beaucoup… Puis j’suis tombé amoureux du mauvais gars.

Les mains tremblent plus fort, tu te sens obligé de tirer sur ton jeans pour les faire se calmer. Tu hausses les épaules en te pinçant les lèvres.

- Et c’est pas l’genre de personne à qui on dit « non ». Crois-moi, j’ai essayé, plusieurs fois… Mais j’peux pas le fuir. Donc j’bosse pour lui, même si c’est pas de gaieté de cœur. J’ai pas le choix.

Tu soupires, ton regard coule sur le côté. En vrai, tu sais même pas pourquoi tu lui as dit tout ça avant. Ca ne le regarde pas… Ah. Pour te justifier ? Dans l’espoir d’atténuer ce qui va sûrement le faire fuir ? Evidement, qu’est-ce que ça pourrait être d’autre ? Tu l’apprécies, tu voudrais qu’il le comprenne, qu’il le sente dans ton attitude. Mais tu es trop fermé pour ça, tu le sais. C’est plus fort que toi, quand tu en viens à parler de ce sujet si délicat…

- Le jour, j’bosse dans son bar en tant que serveur… Le soir, c’est la même à côté, dans un night club qui lui appartient…

Ta voix se meurt, tu n’as pas tout dit. Nouvelle inspiration avant de planter ton regard dans le sien, de l’affronter une dernière fois.

- Et la nuit, je me prostitue.

Les dès sont jetés. Ce fut court, mais c’était bien, hein ? C’est ce qu’il faut se dire, Kô.

Benoît:
Ah tu n'as pas ton pareil pour lâcher ce qui se tortille dans ton esprit n'est-ce pas ? Bien souvent, tu mets en lumière ce que le monde cherche à glisser dans l'ombre, tu dis tout haut ce que les gens pensent tout bas. Tu craches, vomis parfois les faits les plus désagréables à la figure de ceux qui les fuient. Et là... Oh comme le ton de votre conversation a changé. Envolé l'embarras de son visage, effacées les nuances carmin et disparu ses sourires discrets. Instinctivemment, tu te redresses dans ta chaise, laissant tes iris se perdre sur le spectacle triste qui s'étend devant toi. Kô s'est refermé si violement... Une petite épine se glisse dans ton buste à ce constat, pourtant toute ton attention reste fixée sur lui, comme lorsque l'on sait que l'on va assister à une scène atroce mais qu'on doit passer par-là. Alors tu écoutes. Sans mot dire. Sans geste. Les données timidement lâchées s'infiltrent dans ta mémoire pour s'y creuser une petite place. A mesure que son discour avance, son coeur part en lambeau...tu l'entends. Mais tu ne bronches toujours pas, statue de cire si dure. Puis là, le couperet tombe et sa tête roule sur le sol. L'aveu impensable est lâché du bout des lèvres. Douloureux. Pour lui. Toi ? tu encaisses. Prétendre que ça ne provoque rien en toi, serait mentir et insultant pour Kô. Alors non tu ne vas pas prétendre que tout est beau et pailleté. Ta franchise ne s'envolera jamais de ta personne et ce, peut importe qui se trouve en face. Kô n'échappe pas à cette règle.

- Je vois. J'tais plus porté sur la possibilité d'un trafic de drogues... Après tout, t'as l'air si gris quand on t'parle la première fois.

C'est vrai, il semblait si terne au début. Puis les couleurs sont venues. Douces et pastels. Fragiles aussi. Mais tellement jolies...

- J'vais pas te dire que c'est pas troublant ton taff, ça serait te mentir et te manquer de respect...

Tu inspires profondément, tes paupières se refermant sur tes prunelles. Tes lèvres se pincent. Tu cherches tes mots hein ? Non pas pour lui plaire mais simplement parce que tu n'as jamais été confronté à ce genre de situation alors...t'es un peu perdu pas vrai ?

- J'me perds dans de ces trucs avec toi sérieux...

murmure inconsciemment lâché. Pensée trahie. Mais tu ne te démontes pas, gardant les yeux clos alors que tu cherches une...réponse ? Une réaction à adopter ? Toi qui n'arrives déjà pas à gérer ce que tu vis depuis votre rencontre...voilà que tu dois emagasiner cette info. Tes bras se décroisent alors lentement, tes mains venant se plaquer sur ton visage, remontant lentement en direction de ta chevelure jusqu'à ce que tes doigts finissent par s'y perdre. Tes prunelles s'arriment sur le plafond.

- Faut un certain courage pour le dire quand même... J'admire...

Tes mains s'ôtent de ta chevelure, revenant se poser sur la table tandis que tu gardes la tête inclinée vers l'arrière

- Mais j'crois que le truc c'est que...

Ta petite voix s'apprête à crier mais rapidement, tu l'enfermes au fin fond de ta conscience et décides de laisser tomber tes mots au moment même où ton regard retrouve son visage

- J'crois que j'kiff trop ta présence pour laisser ton connard de boss me donner envie de te dégager. Y'a des gens qui font des trucs bien plus dégueulasses t'sais... ça s'appelle des politiciens.

Et là.. un léger sourire ourle tes lèvres. Kô se prostitue ? ok, c'est hors norme c'est vrai mais il a pas le choix...Puis comme on l'a dit, ce qui compte, c'est le fond de l'histoire. C'est Sa lueur qui compte.

Kô:
C’est fini. Plus rien n’est plus pareil. Plus rien ne le sera plus. Est-ce qu’il te laissera au moins lui dire au revoir ou partira-t-il sans mot dire ? En t’insultant peut-être ? La tête te tourne, elle tourne si vite. Carrousel infernal. La respiration est ralentie, te devient bien difficile. Pour autant tu n’en montres rien. Il ne faudrait pas que tu fasses une crise ici et maintenant devant lui non plus. Retiens-toi au moins jusqu’à ce qu’il soit parti, Kô. Figé, tu ne dis plus un mot. La statue de cire a repris ses droits, figée dans sa peine muette qu’elle n’admettra jamais verbalement. Lorsqu’il précise qu’il t’aurait plus vu dans le trafic de drogues, tes prunelles se plantent sur lui et tu admets d’un hochement de tête las

- ça aurait pu, mais non.

Oui, il y a longtemps, ça aurait pu vu tes fréquentations. Pour l’heure, tu sais que ça ne sera jamais le cas. Le temps et les circonstances ont fait leur œuvre pour t’en dégoûter. Tu ne relèves pas pour ton côté gris, ayant bien conscience de l’être. Les jugements, quels qu’ils soient, ils glissent sur ta peau le plus souvent. Là… ça picote, dans ton cœur. Tu aimerais lui avoir fait une meilleure première impression, mais tu sais aussi qu’en ce moment, tu n’en serais clairement pas capable. Alors tu laisses couler son opinion première pour écouter sagement le reste. Tu prends la peine de vider ton sprite d’un trait pour te débarrasser de la boule dans ta gorge, mais tu ne bronches pas au passage du liquide à bulles sucrées qui te fait mal. La douleur, c’est une vieille amie de toute manière. Froncement muet des sourcils quand il parle de ne pas vouloir te mentir et te manquer de respect. Timidement, tu recommences à observer son petit manège, toujours sur la défensive. Son murmure ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd et… Agite de nouveau ce cœur malmené depuis que tu l’as rencontré. Une myriade d’interrogations passent dans ton regard sombre, lui sont adressées par la pensée. Tu vois, oh oui, tu vois comme cette information le torture, doit faire tourner sa tête encore plus vite que la tienne. Et ça te fait quelque chose, de le voir lutter comme ça. A la fois tu ne comprends pas, et ça te touche, plus que tu ne l’aurais cru. Ton cœur manque un battement quand vos regards se retrouvent, et sa déclaration t’achève. A sa boutade, tu ne peux retenir un petit rire instinctif, qui pleure au bord de tes lèvres… Pleure ? Oh. Une larme s’échappe de ton œil gauche, roule le long de ta pommette pour mourir en silence au creux de ton cou. Ton soubresaut de sourire n’aura pas duré longtemps. Néanmoins cette larme demeure unique, malgré l’émotion qui s’agite dans tes prunelles.

- Pourquoi ?...

Murmure que tu n’as même pas conscience d’avoir prononcé, tant tu le pensais si fort. La réponse t’importe peu vu le cataclysme qui siège dans ton esprit. A nouveau tu déglutis, sortant tes mains de leur cachette pour les joindre en prière tandis que tu t’accoudes à la table. Tu y plonges ton nez et ta bouche. Et aussi discrètement que tu le peux, tu tâches de te calmer, inspirant lentement dans cette petite cache et y soufflant avec attention. Tu te l’es juré. Tu ne veux pas faire de crise devant Benoit. Alors tu tâches de la faire passer. Tu gagnes un nombre de secondes non négligeable, parce que tu ne veux pas te présenter plus faible encore que tu ne l’es. Néanmoins, il faut un moment pour que les tremblements de tes mains se calment, que les larmes se tarissent, celles que tu n’as pas laissées couler. D’un revers de main, tu essuies ta joue humide pour ensuite reposer tes mains à même la table, gêné.

- Désolé… J’suis p’têt glacial, mais j’peux être émotif aussi parfois. Autant éviter d’partir en hyperventilation d’vant toi, hein ?

Maigre aveu que tu balayes en secouant doucement la tête. Tes lèvres se pincent, tu les humidifies par habitude avant de reposer ton regard dans le sien. Tu n’es pas sûr que votre relation n’en sera pas diamétralement changée, mais au moins, sa réaction est loin d’être l’un des scénarii catastrophe que tu as imaginés.

- Merci…

Tes yeux tâchent de mieux faire passer tes sentiments que tes lèvres. Tu n’es pas encore tout à fait remis de tes émotions pour l’heure de toute façon. Tu l’observes longuement, un pauvre sourire s’immisçant sur tes lèvres. Et puis ses plus fort que toi. Une main fébrile franchit la distance qui vous séparait pour venir se poser sur l’une de ses paluches. Timidement, tes doigts se resserrent sur sa chair, et tu admets à ton tour.

- Moi aussi, tu sais. J’aime beaucoup ta présence. Vraiment…
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Message par Sun-Mi Dim 5 Aoû - 15:08

Benoît :
Tu es si maladroit...surtout quand tu essaies de faire un trait d'humour pour détendre l'atmosphère... Ah ça, tu n'es clairement pas fait pour être humoriste. Tout à coup, ton regard s'écarquille lorsque la scène qui, précédemment était si triste, se meut en quelque chose de douloureusement vivant. Kô semble soudainement submergé par un flot d'émotion dont.. tu es la cause ? Tu bats des cils plusieurs fois en le voyant réagir ainsi et, réflexe instinctif, tu te penches au-dessus de la table, tendant une main devant toi dans le but de la poser sur son visage mais-... tu te ravises. Tu t'arrêtes à mi-parcour de ton geste, comme bloqué parce une chaîne invisible. Retenu. Entravé par quelque chose de froid et fébrile. Tu te rassieds correctement mais tes iris refusent catégoriquement de se détacher de lui. Aussi lorsque ses prunelles se heurtent aux tiennes... ce que tu y lis... ce soulagement... cette gratitude si forte... te coupe le souffle. Kô... Combien de rejets a-t-il vécu pour réagir si violemment à une réaction aussi simple que la tienne ? Instinctivement, il te renvoit à ta propre souffrance muette et tu comprends alors que si vous vous êtes rencontrés... ce n'est peut-être pas sans raison. Il te ressemble Benoit... Tant.. et si peu à la fois. Une rencontre qui te met en émoi bien plus que tu ne l'imagines... Puis là, tout à coup, sa main vient se poser sur l'une des tiennes, déclenchan une sorte de décharge électrique dans ton système nerveux. Tu inspires sous le coup de ce contact soudain et... Tu ne retires pas ta main, saisissant la mesure de ses propos. Alors comme ça, lui aussi aime ta présence ? C'est drôle...d'habitude on préfère te voir avec parcimonie, étant rapidement lassé de ton humeur bourrue et râleuse. Une discrète rougeur vient lécher le sommet de tes joues alors que tu te racles la gorge, détournant le regard

- Si t'aimes ma présence c'est qu't'es plutôt atteint...

Oh que tu es mignon quand tu es gêné Benoit.. Mais ça tu ne t'en rends absolument pas compte évidement. Et si tu t'allumais une clope ? D'ailleurs parlant de ça... Quand t'as fini ton fraisier on ira dehors.

- J'tais sérieux quand j't'appelais mon porte-clope.

Et là, tu retrouves ton air détaché, contrebalancé par ce regard timidement pétillant. Dis donc mon grand, ton "porte-clope", t'en étais bien proche physiquement avant... serais-tu en manque ? Ah mais j'oubliais. T'aimes pas les hommes.

Kô:
Encore tout ému, tes prunelles détaillent avec attention la nouvelle coloration des pommettes de ton vis à vis. Discrètement, tu te mordilles la lèvre inférieure. Il est mignon quand il veut, mh ? Oui, très. M'enfin, de là à le verbaliser, faut pas rêver. Tu as beau aimer le faire grogner, tu tiens à ta peau quand même. Enfin... c'est pas comme si elle valait grand chose à l'heure actuelle ceci dit. Tu hausses les epaules à ses grommellements.

- Possible. Et c'est sûrement grave vu qu'j'ai pas l'intention de changer d'avis.

Pas envie non. Tu as beau ne pas avoir clairement identifié ce que tu ressens à l'égard de Benoit, tu n'es pas pressé. Si après cette révélation, ta présence ne lui est pas insupportable, tu as tout Ton temps pour y réfléchir posément pas vrai ? Ton sourire s'étire finement tandis que ton pouce caresse délicatement le dos de sa main. Pour autant, tu ne t'attardes pas trop, délaissant sa main finalement pour reprendre une nouvelle bouchée de ton fraisier, comme si de rien n'était. Sa remarque concernant le porte clope te fait pouffer, tes yeux se levant au plafond.

- Tu sais, si tu m'appelles Kô ça marche aussi. J'avais justement envie d'une clope.

Clin d'oeil complice avant que tu ne termines tranquillement ton fraisier. Ceci fait, tu t'etires en le laissant régler la note, t'eclipsant à l'extérieur pour l'attendre. Adossé au mur, tu fais signe à ton ronchon préféré de te rejoindre, agitant l'une de tes clopes.

- Monsieur aurait-il du feu pour moi ? ~

Sourire angélique. Yeux doux. Toi, charmeur ? Ça t'arrive oui

Benoît:
ça y est, elles reviennent, ses couleurs. Doucement mais sûrement, elles s'étirent sur la toile de sa personne, venant faire tinter ses traits de diverses nuances. Un léger soupire d'aise t'échappe. Tu le préfères nettement comme ça pas vrai ? Lorsque tu n'apprécies pas une personne, tu serais capable de la briser avec une cruaté terrifiante, allant même jusqu'à savoir le spectacle de sa déchéance. Mais lorsque tu apprécies une personne... Ce sont des sourires et des rires que tu veux voir. Et les siens de sourires, ils sont si précieux... Tu le laisses terminer son dessert et tandis qu'il se lève pour se rendre à l'extérieur, tes prunelles s'accrochent à son dos...puis glissent...vers son fessier.... Réalisant ce que tu es en train de faire, tu secoues vigoureusement la tête avant de te rendre vers le comptoire afin de payer l'addition. Tu ranges ensuite ton porte-monnaie relié à une chaîne, dans l'une de tes poches arrières avant de rejoindre Kô. Lorsque tu remarques son petit manège, tu hausses un sourcil et passes rapidement une langue mutine sur ta lèvre inférieure avant de demander dans un sourire carnassier

- ça dépend... tu me dois une cigarette. J'ai le feu et toi la clope. On peut peut-être faire quelque chose ?

Tiens...voilà que tu deviens joueur...Attention Benoit... N'oublie pas que Kô peut rapidement prendre l'avantage... Ce serait quelque peu embêtant non ? Quoique...

Kô:
Sagement adossé au mur de brique glacé, tu attends patiemment après ton ronchonchon favori. Ta main glisse vers la poche arrière de ton jeans pour se saisir de ton paquet de clopes entamé. Dedans, ton zippo fétiche. Sauf que l’utiliser ne te permettrait pas d’initier le moindre rapprochement avec Benoît. Oh ? Serais-tu en manque de ta dose, Kô ? Oui, c’est vrai que ça t’avait bien plu de flirter l’air de rien avec lui, tout à l’heure. L’idée de réitérer l’expérience maintenant qu’il sait qui tu es, que tu n’es pas le flou artistique de ne pas le revoir une fois ton métier verbalisé. Aussi, récupérant la cancerette, tu ranges ton paquet, t’apprêtant à feindre manquer du feu. Un petit signe, un échange de regards doucereux, et voilà que tu minaudes, quémandant sa flamme lorsqu’il arrive à ton niveau. Sa réplique te coupe le souffle toutefois. Un instant étonné, tes paupières papillonnent. Dis voir, Kô, tu rêves ? Ah mais non, on dirait pas. Il semblerait que Benoit soit décidé à jouer avec toi. Cette idée te fait frémir, aussi tu en viens à mordiller distraitement ta lèvre inférieure, une lueur brûlante illuminant ton regard de jais. T’avançant d’un pas pour réduire la distance entre vous, tu laisses ta cigarette tournoyer autour de tes doigts, comme tu sais si bien le faire avec un stylo.

- Peut-être ? Moi j’dirais qu’on s’complète assez bien, ouais.

Amusé, tu te penches vers son oreille, y laissant mourir une voix suave.

- Et sache très cher, que je suis homme à toujours payer ses dettes…

Ah ça. Si on fait le compte, tu lui dois aussi un verre et une part de gâteau, et ça, tu n’oublieras pas. Qu’il en soit certain. Félin, tu recules à peine en venant coincer ta cigarette entre tes lippes d’un air provocateur. Ton regard ne quitte pas le sien, assuré. Et tu attends, qu’il allume cette cigarette que tu avais hâte de re-partager avec lui. Après tout, y’a pas marqué ton nom sur celle-ci non plus.

Benoît:
Aah mon grand à vouloir jouer...et bien on finit par devoir assumer. Et c'est ce qui se passe, juste là, maintenant. Tes prunelles sont d'abord attirées par la danse qu'effectue la cigarette entre ses doigts habiles. Puis, lorsque Kô s'approche de ton oreille pour y déposer cette voix ô combien suave, porteuse de propos quelque peu troublant, tu sens ton coeur trésaillir violemment. Ton souffle se meurt dans ta gorge et tandis que tes lèvres se pincent, tu ne peux contenir un fin grognement rauque au fond de ton buste. Allons, respire. Tout va bien se passer. Il ne va pas te manger...enfin... en théorie. Alors forcément, tu hausses un sourcil lorsqu'il quémande silencieusement que tu allumes cette cigarette et tes lèvres redescendent à nouveau sur cette bouche provocante. Tu déglutis discrètement avant de sortir ton briquet de ta poche, élevant ta main lentement et faisant naître d'un cliquetis, une douce flamme juste entre vos deux visage. Tu l'approches de l'extrémité de la cigarette, laissant le feu venir langoureusement lécher le clou à cercueil. Tu en profites pour te perdre un instant dans ses prunelles, une petite voix venant te demander "Mais qu'est-ce que tu fous Benoit ?". Tu n'en sais rien, en vérité tu ne comprends rien à ce que tu fais depuis que tu as rencontré Kô. Tu as envie de fuir en courant...et de rester là. Envie de le toucher, juste pour voir... et de l'éviter. Epuisant n'est-ce pas ? Oui. Beaucoup trop. Mais là encore, tu parviens à faire taire tes questionnements et captures rapidement la cigarette entre tes doigts avant de venir la coincer entre tes lèvres. Une légère moue moqueuse étire tes traits avant que tu n'inspires une longue bouffée de nicotine. Tout à coup, une envie surprenante vient prendre racine dans ton esprit et cette fois, tu te décides à l'écouter. Après un dernier coup d'oeil sur ton vis-à-vis, tu te mets à marcher à reculons, glissant tes mains dans les poches tout en lui adressant un sourire amusé

- Et si t'essayais de la reprendre ?

Kô:
Subtilement, un quart de sourire ourle tes lèvres lorsque tes oreilles captent ce fin grognement s’échapper de sa gorge ronchonne. Et pas de ceux qui effrayent, qui poussent à reculer. A moins que ton instinct de conservation ne se soit fait la malle, Kô ? Non, parce que ce son-là, il t’attire plus qu’autre chose. Elle est là, elle agite ton cœur, perturbe tes émotions et remue sous ta peu, cette attirance. Un peu plus à chaque seconde que vous pouvez partager tous les deux. Aussi quand le cliquetis tant attendu résonne, ton regard ne vacille pas. Tu patientes, patiemment, qu’il s’exécute, tandis que toi, tu profites de cette lueur jaunâtre pour redécouvrir ses traits de plus près, baignés dans une teinte bien différente de celle que tu leur connais. Une teinte plus intimiste. Oh oui tu le dévisages, tu profites. Tu mates, ouais. De près, c’est tellement mieux que de loin. Un instant, tu te perds dans son regard, inspirant lentement la première bouffée pour attiser la cigarette. Mais la seconde d’après, tu écarquilles les yeux en réalisant qu’il est en train de te subtiliser ta cigarette juste sous ton nez, la coinçant entre ses lèvres indécentes pour mieux la savourer à son tour. Face à son amusement, tu tires une moue vaguement boudeuse. Faussement, évidemment. Parce que cette nouvelle facette de sa personnalité titille ta curiosité. Aussi quand il se met à reculer, les mains fourrées dans les poches de son jeans, tu ourles un sourcil perplexe… Jusqu’à sa demande. Haussement de sourcils alors que tu te mets en marche vers lui, calquant ta cadence sur la sienne sans chercher à l’accélérer… Pour l’instant. Un petit sourire au coin des lèvres, tu le détailles de ton regard brillant d’envie. A jouer comme ça, il risque de se brûler les doigts. Espérons qu’il le sache, mh ? Sans sourciller, tu lâches de but en blanc

- « Essayer » ne fait pas partie de mon vocabulaire, très cher.

Et sur cette bonne parole, tu accélères subitement, franchissant sans mal la distance entre vous, et pour l’empêcher de reculer encore, les phalanges de ta dextre s’emparent de son haut, au niveau du buste. Tu te penches vers lui, ton visage s’approchant du sien. Plus près, toujours plus près. Puis ta senestre dérobe la cancerette. Nouveau murmure, tandis que tu plisses les yeux, ton souffle se heurtant à ses lèvres.

- Mer-ci. ~

Tournant le visage sur le côté, tu coinces la cigarette entre tes lèvres et inspire profondément. Amusé, tu bascules la tête en arrière, relâchant ta fumée lentement vers les étoiles. Tel un funambule, tu marches le long de cette corde tendue… Sans peur, sans regret.

Benoît:
C’est qu’il boude un peu ton vis-à-vis avec ton petit vol et ce n’est pas pour te déplaire. Puis là, comprenant ton petit jeu qui, soit dit en passant, te perturbe tout autant que lui, Kô se met à s’approcher de toi, une lueur nouvelle dans son regard. Lorsque sa voix retentit, tu hausses un sourcil, curieux de la signification de cette détermination puis tout à coup, sans que tu ne puisses réellement réagir, Kô accélère brutalement le pas pour te rattraper. A peine as-tu le temps de vérifier que tu ne vas heurter personne, que l’une de ses mains capture le tissu de ton t-shirt, te coupant net dans ta fuite. Qu’est-ce que ?! Mais ta phrase, tu ne la termines pas parce qu’il est juste là. Près. Oh si près Benoit… Alors tu laisses tes iris dériver sur ses traits fins et… qui éveillent quelque chose en toi. Ton cœur se met à tambouriner bien fort alors que tu te figes, ainsi prisonnier sous cette main arrimée à ton buste. Pourtant il ne te retient pas vraiment. Il ne t’enchaine pas. Ne t’agrippe pas avec ferveur…Mais c’est comme si ce simple contact, cette simple main posée sur toi réussissait à te soumettre complètement. Curieuse sensation que voilà n’est-ce pas ? Et puis cette gorge, ainsi déployée devant tes yeux, à quelques centimètres à peine, éveille encore en toi, une envie, une idée fébrile et mal assumée. Tu aimerais toucher…Ou plutôt y goûter, soyons honnête. Laisser tes lèvres glisser sur sa peau… Mais tu ne dois pas ressentir ça pas vrai ? Les hommes… Il n’y avait que Maoko qui savait faire et dire ce qu’il fallait pour t’attirer… Mais là, Kô… Il te fait l’effet d’une belle lumière…et toi d’un pauvre papillon nocturne qui cherche à s’en approcher tout en sachant qu’il finira brûlé. Alors tu luttes hein ? Même si tu t’humectes les lèvres en songeant à la texture de sa peau. Même si ton ccœur tambourine si fort lorsqu’il s’approche de toi. Même si cette main simplement posée suffit à te retenir. Même si… tu constates ces sensations physiques que tu ne peux que subir. Mais dans le fond, Benoit, pourquoi lutter ? Parce que c’est ce que tu es, ce type hétéro qui enchaine les filles. C’est ce qui te définit. C’est cette image que tu t’es forgée…ça a déjà été si difficile de te construire sans père. Alors maintenant que tu l’as, cette projection de toi, c’est douloureux que de penser que…peut-être… tu t’es trompé sur certains points.

- Kô…

Tu inspires profondément. Tu vas vraiment lui poser la question ? Vas-tu oser ?

- ça t’est déjà arriver de croire dur comme fer à un truc et… qu’après… Ce truc te rende mal et soit en contradiction avec certains faits importants ?

Oulà… Si Kô réussit à comprendre ta question, je crois que tu peux lui décerner une médaille… Quoi qu’il en soit, sa réponse pourrait peut-être t’aider un peu…. Toi qui restes si près de sa silhouette, toi dont les prunelles peinent tant à se détacher de ses traits

Kô:
Soubresaut de sourire quand la surprise tinte à tes oreilles, échappée de ses lèvres désormais vierges de cette cigarette que tu récupères. Bouffée que tu aspires et savoures. La nuit, c’est ton royaume. Ça l’a toujours été, depuis que le manque d’affection s’est insufflé dans tes veines, aux débuts de ton adolescence. Tu y es bien, tu y es toi. Bien loin des spots accusateurs de l’astre solaire qui laisse ressortir tes démons de façon évidente. Oui, la nuit est ton amie, elle t’enveloppe, te protège. Tu aimes la nuit. Sous tes doigts, tu sens que ça pulse un peu plus fort. Il lui suffirait de peu pour se décoller de toi, mais il te laisse faire, alors tu profites, dans ton mutisme habituel de ce que le corps peut transmettre sans que les lèvres n’aient à se mouvoir. Paupières closes, tête relevée vers le ciel, tu ne la laisses retrouver une position normale que lorsque ton nom résonne dans le vent. Tu le regardes, posément, calme. Car ça va bien, pour toi, actuellement.

- Mh ?

Pourtant, tu notes une différence flagrante dans son attitude. Une différence sur laquelle tu as du mal à mettre les mots. Tes sourcils se froncent légèrement sans comprendre. Et quand sa question est posée… C’est le flou le plus total. Ta tête se penche à peine sur le côté pour trahir cette incompréhension qui t’envahit, qui suinte de ton regard. Au fond de ses yeux, tu cherches la réponse, les clés pour le comprendre. Tes lèvres s’entrouvrent à mesure que les secondes passent. Tu sens qu’il attend quelque chose de toi. Cette question, elle est importante pour lui. Est-ce que sa question t’évoque quelque chose ? Oui, bien sûr que oui. Aussi tu finis par lâcher, le plus naturellement du monde, après un certain temps d’attente.

- Mh… En l’occurrence, oui. Deux fois même… Mais je suis pas sûr qu’on parle de la même chose…

Sourire désolé alors que tes doigts desserrent leur prise autour du tissu. Tu n’as pas envie de le lâcher, mais… Tu as le sentiment d’avoir échoué, de ne pas avoir bien répondu. Pour autant, c’est la vérité. Vous n’avez pas le même passif. Vous n’avez pas les mêmes expériences. Et il ne pensait sûrement pas à son père ou à son ex, lui, quand il posait cette question. Toutefois… Tu n’as pas fini. Aussi cette main glisse sur son t-shirt pour venir se lover dans sa nuque, tes doigts la caressant doucement tandis que ton regard se fait plus franc.

- Ce que j’ai appris, par contre, c’est que croyances… Elles sont faites pour être brisées, comme elles peuvent se renforcer. Au fil du temps, elles sont mises à mal… Parce qu’on change. Qu’on apprend à se connaître. La seule chose qui compte, c’est d’être en accord avec soi-même, si l’on ne veut pas souffrir.

Un petit soupir passe la barrière de tes lèvres alors qu’un demi-sourire revient prendre place sur tes lippes en songeant à une personne qui a toujours été là pour toi.

- Feu mon grand-père, un grand sage, me répétait toujours « Il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis. Les vieux cons, on peut rien pour eux, ils sont butés. Mais les jeunes, on peut p’têt en faire quelque chose. ».

Tu pouffes de rire en repensant à cet air déterminé qu’il avait en disant ça. Il t’a fallu beaucoup de temps pour comprendre le sens de ses paroles, mais si tu peux continuer son œuvre tu le feras. Reste à savoir si tes dires auront un impact ou pas sur Benoit. En tous les cas, toi, tu continues de le couvrir du regard. Et ça, c’est risqué, tu le sais… Mais ce n’est pas pour autant que tu as envie de reculer.

Benoît:
Qu’est-ce que tu attends, Benoit ? Huh ? Qu’espères-tu obtenir en laissant tomber de tes lèvres, des mots, sans queue ni tête pour qui ne se trouve pas dans cette caboche si tourmentée ? Une réponse divine ? Un soulagement ? Ouais. Complètement. Parce que t’es fatigué. De toi. De ce que tu ressens mais ne veux pas. De ce que tu vis mais cherches à fuir. Tu t’agrippes de toutes tes forces à ce que tu connais de toi, à ce qui te compose. Désespérément. Et Kô, il arrive et en quelques heures à peine, il vient desserrer ces mains si douloureusement agrippées. Il te secoue. Toi. Ton univers tout entier et le pire, c’est qu’il n’en a même pas conscience. C’est beau quelque part… Que son naturel, sa manière d’être, suffise à faire vaciller des années de construction de soi. Oui.. dévastateur aussi. Alors tes prunelles se glissent sur les siennes et tes oreilles aux aguets, tu captes chacune des syllabes qu’il daigne t’offrir. Tu fronces un peu les sourcils, pensant naïvement que la première phrase lâchée, était sa réponse. Puis sa main, douce et ma foi, courageuse, remonte sur ton buste pour venir s’ancrer sur ta nuque. Oh bon sang… Kô, pourquoi faut-il qu’il te torture de la sorte ? Le contact de sa main fait glisser un long frémissement suivant ta colonne vertébrale pour s’échouer au creux de tes reins. Tu te mords alors l’intérieure de la joue afin de garder calme et contenance jusqu’à ce que ta conscience se jette littéralement sur la suite de son discours. Ses paroles se faufilent dans ta conscience et curieusement, une fois sa tirade terminée, une douce sensation t’envahit peu à peu. C’est tellement évident… La vie n’est qu’une multitude de surprises et de changement, tu es bien placé pour le savoir d’ailleurs ! Regarde dans quel pays tu vis aujourd’hui. Alors si le monde lui-même est inconstant…pourquoi les idées, croyances ne le seraient pas, elles aussi ? Tu inspires profondément, tes prunelles toujours posées dans les siennes alors que tu tombes en pleine réflexion. Admettre que les règles peuvent changer… ça peut paraître insignifiant mais pour toi, c’est déjà tellement. Les choses peuvent changer Benoit. C’est un droit. Une logique naturelle que tu ne peux pas renier…

- Il était cool ton grand-père…

Ouais, t’aurais bien voulu en avoir un comme ça tiens…

- Vraiment… j’me perds dans de ces trucs avec toi…

Cette fois, tu sais bien que tu as prononcé tout ceci à voix haute et curieusement.. tu assumes. Au point même que tu retrouves ta moue renfrognée, contraste parfait avec ton regard amusé, avant de grogner un peu

- Fume-la pas tout seul p’tain…

Et en guise de conclusion à cette mélodieuse tirade, tes lèvres s’entrouvrent, attendant sagement que Kô glisse le bâton de nicotine entre elles.

Kô:
Etrangement, c’est avec une pointe de soulagement que tu reçois son compliment sur ton grand-père. Une vague rougeur orne alors le sommet de tes pommettes et tu baisses les yeux pour hocher la tête, tel un gamin. C’est vrai, il était cool ton papy. Aujourd’hui encore, il te manque, et tu sais que si tu n’as pas lâché la vie, malgré toutes ces années et les galères que tu as encaissées, c’est parce que du haut de son étoile, avec son franc parlé et son air déterminé, il continue de veiller sur ce grand dadet paumé que tu es devenu. Il y a de l’admiration dans ta voix quand tu penses à lui, quand tu parles de lui. Il a tant fait pour toi… Heureusement que tu as fini par apprendre de ses paroles. Toutefois la suite te fait arquer un sourcil. C’est du déjà dit, ça, Benoit.

- En quoi ?

Franco, direct. Parce que tu comprends pas, et que pas comprendre, c’est pas cool. Pour autant, ton humour de merde revient tirer la sonnette de ton esprit, finissant par couler de tes lèvres alors que tu hausses les épaules.

- Au pire, t’inquiètes, j’ai un très bon GPS inclus dans mon téléphone !

C’que tu peux être con quand tu t’y mets. M’enfin, c’est tout toi, ça, Kô. Et on te changera pas. Tu n’es pas sûr de comprendre où il voulait en venir, mais bon, tu n’es pas sûr non plus qu’il veuille en parler vraiment… Il serait plus clair sinon, nan ? T’es pas l’genre de gars à forcer pour avoir des réponses. Elles viendront bien en temps et en heures. Tu ne mets pas la pression, tu laisses venir, telle une oreille attentive. S’il a besoin de te parler de ça, il le fera, à son rythme. Alors tu te recules, bien que ta main ne quitte la chair si douce et si chaude de sa nuque à contrecoeur. Tu ne vas pas le coller éternellement non plus, surtout que la limite est assez mal définie entre vous l’air de rien… Alors ça te trouble. Tu tentes, tu oses, mais sans réponse directe, tu ne forces pas. Parce que tu sais très bien que tu n’aimerais pas qu’on te le fasse. Ta cigarette retrouve place entre tes lèvres et à peine as-tu inspiré que voilà qu’il regrogne. Sourire en coin alors que tu souffle ta brume opaque sur le côté.

- Oh, mon râleur préféré, ça faisait longtemps !

Taquin, tu te mets à tirer la langue, et en voyant ses lèvres s’entrouvrir pour t’inciter à lui prêter main forte, une idée te passe par l’esprit. Et si c’étaient tes lèvres qui venaient s’échouer contre les siennes, il réagirait comment ? Ah. Bonne question. Tu approches donc, docilement, t’apprêtant à lui offrir ta clope… Puis à la seconde où ses lèvres allaient la toucher, tu te ravises fourbement.

- Mh, finalement nan.

Retrouvant sa place au creux de tes lèvres, tu lui fais un clin d’œil en te mettant à reculer à ton tour.

- Tu la veux ? Viens la chercher.

Ô douce sensation de déjà-vu, vil copieur. On dirait bien que tu as envie de jouer au chat et à la souris avec Benoit ce soir, Kô. Reste à déterminer quel sera le rôle de chacun…

Benoît:
Oh Benoit… non vraiment tu vas finir par nous inquiéter à force. Regarde-toi… Et si tes collègues te voyaient eux aussi… Benoit Renart, maître du râle agacé, grand roi des insultes françaises proférées à tout va lors de contrariétés diverses et variées… Tu es là, avec Kô, à jouer les gosses qui réclament et à initier quelques petits jeux timides entre vous. A se demander quel genre de sorcellerie, Kô utilise sur toi. Tu attends patiemment que la délicieuse cigarette tueuse vienne retrouver sa place, que tu estimes légitime, entre tes lippes. Le bâton s’avance, amené lentement par ton vis-à-vis. Elle approche…Approche…et…Rien. Qu’est-ce que ?! Tes sourcils se froncent et un grognement agacé t’échappe lorsque tu comprends que Kô n’a nullement l’intention de te la céder aussi gracieusement. Pire que ça, il te renvoie en pleine figure le même stratagème que tu avais employé avec lui. Alors là, tu te sens un peu con, si bien que tu restes un instant figé comme une cruche devant lui. Et tu le toises, de la tête aux pieds, tes iris s’écoulant sur sa silhouette et ses traits… Oh… cette mine espiègle… Un petit renard. Un fin sourire en coin ne tarde pas à se redessiner sur tes lèvres

- Aah c’est comme ça ?

Oh que oui c’est comme ça…et qu’est-ce que c’est bon pas vrai ? tu te sens piqué au vif dans ton orgueil mais un titillement amusant et affreusement stimulant.

- Je t’ai déjà dit que mon nom de famille est Renart ?

Dis-tu tout en t’approchant de ce Kô si sûr de lui et si fuyant à la fois. A mesure que tes pas frappent le sol, ton sourire carnassier s’élargit.

- Ne t’étonnes pas si tu finis par te faire mordre…

Et là, à ton tour de te jeter sur lui sauf que cette fois, pas question de simplement poser une main sur lui pour bêtement récupérer la cigarette. Oh non. Quand tu veux gagner, tu aimes avoir une victoire totale et écrasante aussi ne te gênes-tu pas pour capturer l’un de ses poignets dans ta main avant de le forcer à reculer dans une rue adjacente. Et là, dans un geste ferme, tu plaques son dos contre le mur en face de toi, coinçant complètement son corps entre les briques et ta propre silhouette imposante. Vos corps ne sont séparés que de quelques malheureux millimètres pourtant cette fois, ton attention est focalisée sur tout autre chose. Pas sur la cigarette, ni même sur son poignet prisonnier de ta main. Non. Ce qui t’accapare complètement c’est ce sentiment de domination. Il est là. Juste devant toi. Vous voici coupés de la rue centrale si vivante. Juste vous. Tu déglutis, tes prunelles brûlante intensément fixées sur son visage. Oh Renart doux Renard…te voici prédateur… Ignorant pour un temps, tes conflits et tes peurs cachées.

Kô:
Une nouvelle fois, tu redeviens maître de la situation, le prenant de toute évidence de court à en juger la tronche que ton vis-à-vis tire en te voyant partir à reculons comme si de rien n’était. Ah bah oui, quand on te lance sur un jeu, toi tu réponds direct. Faut pas te le demander deux fois. Alors tu savoures, ce changement d’expression. Pour un peu tu irais jusqu’à pousser le vice en agitant tes mains devant toi pour lui dire « babye » et partir à cloche pieds. Mais non, soyons sérieux deux secondes. Ce n’est pas trop te demander, si ? Non. Enfin, sérieux, c’est vite dit. Il n’y a rien de sérieux dans ces paroles, outre ce flirt sous-entendu qui plane, plane entre vous. Et ce de plus en plus à mesure que les secondes s’écoulent. Tu devrais arrêter, et le fuir. Tu le sais, oh oui tu le sais. Car si Tôma ou l’un de ses sbires te surprend, il ne se contentera pas d’un petite sermon, oh non. Tu connais si bien ton ex, et sa manière d’agir pour savoir à quelle sauce tu te ferais manger s’il apprend que tu minaudes ainsi sans que lui ne soit payé pour tes loyaux services. Oui, il te prend pour sa chose… Et tu lui obéis, d’ordinaire, par crainte… Sauf que ce soir, les limites s’étiolent. Malgré le risque, tu as envie de savoir. D’attirer Benoit dans tes filets, de savoir si son corps vibre autant que le tien lorsqu’il est si prêt. Idée fixe, obsession. Tu n’arrives plus vraiment à te contrôler, et ça te perturbe autant que ça t’excite. Alors quand il répond à ton jeu, ton regard se plisse de contentement. Renart ? Tu nies du chef, assimilant l’information et l’enregistrant dans un coin de ta caboche. Car si le Renard venait à fuir, avec un nom pareil, il ne serait pas bien compliqué de le retrouver dans cette ville, pas vrai ? Il avance. Tu recules. Il sourit. Oh ? Serait-ce une menace ? Tu hausses les sourcils en guise de réponse provocatrice. Sauf qu’il te prend de court, à son tour. Ou plutôt, il te prend tout court. Sa main emprisonne une nouvelle fois ton poignet, à croire que cela devient une habitude. Tu recules sous l’impulsion qu’il met, sous sa détermination. Tu n’as pas envie de lui résister, comme hypnotisé. Un grognement t’échappe quand ton dos se retrouve plaqué contre les briques, loin des regards des curieux. Ainsi positionné, tu peux noter la différence de taille entre vous, comme vos carrures si différentes. Pourtant… Tu frémis. Ton souffle s’alourdit et se fait plus profond. Mh, s’il veut glisser sur cette pente, qu’il ne vienne pas se plaindre après. Intérieurement, tu es tout à la fois patient et impatient, torturé par cette position qui ne te laisse que peu d’options. Et évidemment avant tout, tu choisis de récupérer ta cigarette d’entre tes lèvres via ta main libre, soufflant lentement ta fumée vers le sol. La nicotine ne suffit pas à te calmer. Il parlait de mordre ? Oh toi tu as envie de le dévorer, tel est ce que ton regard tente de lui faire passer.

- On dirait bien que je suis ton prisonnier…

Et ça lui plait, hein ? Dominé, tu l’es, et quand tu le veux, tu aimes ça. Alors tu te cales un peu plus « confortablement » contre ce mur, retrouvant ton aisance. A croire que c’est toi qui mène de nouveau la danse. Tu te mordilles la lèvre inférieure sans plus chercher à te cacher cette fois. Et puis tu t’avances, tes lèvres glissant un murmure au creux de cette oreille tentatrice.

- Il parle, il parle, le Renart… Mais je n’ai toujours pas été mordu. Qui sait. Peut-être est-ce moi qui mordrait le premier ?

Un sourire mutin orne tes lèvres et tu appuies tes propos à mesure que ton souffle réchauffe ce cou si proche. Taquin, tes babines se redressent et tu laisses distraitement tes incisives caresser la chair si tendre de cette zone. Oh, qu’il serait simple de passer à l’action… Et qu’il est dur, au final, de te contenir. Mais tu es curieux, Kô. Curieux de ce qu’il a à répondre, alors tu te recules. Tu observes, et au cas où, tu écoutes.

Benoît:
Hypnotisé, focalisé presque tombé dans une véritable obsession qui occulte complètement tes autres pensées, quelles qu’elles soient. Tu ne vois que lui, n’entends que lui. Alors tu l’observes avec attention, notant évidement le fait qu’il semble se mettre plus à l’aise. Aïe, ton égo n’apprécie pas du tout et pourtant, ce dernier n’a pas encore fini de se fâcher. Car après le langage du corps qui témoigne de l’aspect détendu de ton vis-à-vis, voici venir les propos qui fâchent et les provocations. Lui ? Te mordre ? Ton sourcil gauche se arque face à ses paroles mais tu n’as pas le temps de les analyser, que le nouveau maître de la danse, initie une nouvelle chorégraphie. Son visage se fraie un chemin jusqu’à ton cou et…Oh bon sang… Ses dents effleurent ta chair avec une habilité délicieuse si bien qu’un nouveau grognement rauque vibre dans ton buste. Tu déglutis lorsque ton cœur s’emballe et tu commences à sentir au fond de tes entrailles, un brasier s’allumer gentiment. Son regard si chaud te heurte de pleins fouet et là, ce fut comme si soudainement toute la scène se figeait. Tu cogites. Qu’es-tu en train de faire Benoit ? Regarde-toi. Regarde-vous. Les corps presque pressés l’un contre l’autre, les yeux baignés de cette lueur si chaude et dévorante. Quelque chose se passe n’est-ce pas ? ça grouille sous ta peau et secoue violemment chaque fibre de ton corps. Tu as déjà ressenti ça. Avec une seule personne. Même tes conquêtes passées ne parvenaient pas à te mettre dans cet état. Ça te ronge et te détruit pas vrai ? Et ça brûle… ça en devient douloureux. Plus tu luttes…Plus ça gagne. Et ce « ça », Benoit, c’est quoi ? Tu le sais. Oh bien sûr que tu le sais mais…ça te fait peur…tellement peur. Parce que c’était pas censé se passer comme ça. Parce que tu devais pas ressentir ça… Puis…t’étais même pas censé être obligé de vivre dans ce pays non plus pourtant… Pourtant t’y es. Les règles changent Benoit. Avec ou sans toi. Alors, mon grand… ce « ça »… et si tu l’admettais ? Tu inspires. Le désire. Oui… Tu désires Kô…Oh tellement fort. Ça fait mal pas vrai ? Comme une brûlure fraîchement acquise et effritant ton hétérosexualité. Maoko avait déjà commencé à ouvrir la voie pas vrai ? Et voilà que Kô, sans le savoir, s’y est engouffré avec toute sa candeur, te consumant au passage. Tu déglutis, la scène reprend vie. Ta réflexion n’a duré qu’une fraction de seconde en réalité mais il te reste un point à élucider. Regarde-le. Tes iris se perdent dans les siennes. Et maintenant ?

- Putain Kô…t’as aucune idée de c’que tu m’fais…

Un grognement ponctue ta phrase et là, dans un geste auquel tu préfères ne pas penser, tu te jettes sur ses lèvres. Le contact de ses lippes déclenche immédiatement une décharge électrique, partant de ta bouche, dévastant ton visage, rongeant ta colonne vertébrale pour ensuite planter ses crocs dans ton bas-ventre. Ton cœur se met à battre frénétiquement et puis là, comme si ce geste était le petit coup de pouce qu’il te fallait, tu sens quelque chose se briser en toi. Alors tes lèvres s’activent enfin sur les siennes, venant goûter à leurs textures, leurs saveurs pour ensuite laisser une troisième alliée s’ajouter dans la danse. Tu t’enflammes n’est-ce pas Benoit ? Ta langue se glissent entre vos ourlets de chair, avide et quémandeuse comme rarement elle l’eut été.

Kô :
Quelque chose se fissure, s’effrite doucement mais sûrement plus vos corps se rapprochent, pas vrai, Kô ? Oh oui. Un truc que tu as appris à maîtriser et dompter fièrement au fur et à mesure au fil des années, et ça s’appelle le self-control. Tu ne te reconnais plus en la présence du Renart. C’est comme si tu retrouvais cet adolescent que tu étais. Si vif et passionné. Il te faudra encore un peu de travail pour se faire, mais tu es sur le bon chemin, c’est certain. Et tout est de sa faute. A lui, et rien qu’à lui. Tu ne comprends pas, mais c’est fatiguant de chercher à comprendre le pourquoi du comment. Alors tu laisses tes dents se frayer un chemin si fin et doucereux sur sa peau brûlante. Et c’est toi qui tremble, pour te contenir, te retenir d’en quémander ouvertement plus. Tu es déjà à sa merci, maintenant c’est à lui d’agir. Ton regard se perd dans le sien, et tu gardes la main, même si c’est seulement pour peu de temps. Tu le veux, et tu veux qu’il te désire aussi. A la hauteur de ce qui gronde en toi, secrètement. Parce que c’est toi, tu as du mal à verbaliser. Quelques mots s’envolent, font papillonner tes yeux d’interrogation l’espace d’une seconde. Aucune idée de ce que tu lui fais ? Non, c’est vrai. Mais tu ne demandes qu’à apprendre. Et… Tu es sur le point de le savoir. Un grondement, et tes lèvres se retrouvent nouées aux siennes. Un geignement vient mourir contre ces ourlets de chairs tant désirés. Incontrôlables, et tellement embarrassant. Bon sang, depuis quand ta voix s’était-elle muée de la sorte en embrassant quelqu’un ? Et ce, sans feinter, sans faire semblant s’entend… Sincèrement, tu ne sais plus. Instinctivement, tes paupières se ferment et tu gémis. Non pas de surprise, mais de soulagement. Tu l’attendais ce baiser, tu le quémandais secrètement. Et ça fait vrombir ton cœur, déclenche un feu d’artifice dans ton ventre, réveille la moindre parcelle de peau d’un long frisson. Tes lèvres calquent leur mouvement sur les siennes et tu tâches de faire taire ta voix, te contentant de soupirer d’aise de temps à autres. Evidemment, ta cigarette s’est écrasée au sol. Et franchement, c’est bien le cadet de tes soucis. Tu savoures le goût et la texture de ces lèvres que tu ne pouvais qu’imaginer jusqu’alors. Leur chaleur aussi. O quelles sont chaudes… Ou sinon c’est toi qui commence vraiment à avoir chaud. Quand vos langues se découvrent, un nouveau gémissement plaintif se fait entendre. « Encore » muet que tu tentes de lui transmettre au cours de cette valse enivrante. Dans un geste possessif, ton bras libre s’enroule autour de son cou et tes phalanges reviennent s’ancrer au tissu de son haut. Parce que tu ne veux pas le quitter, pas maintenant, pas trop vite. Ton corps se love contre le sien… Mais hélas, la réalité se rappelle à toi, et tu finis par manquer d’air, aussi tu romps le baiser si passionné à contrecœur pour récupérer un semblant d’oxygène. C’est frais, si frais… Haletant, tes paupières se rouvrent pour le dévisager. Envolée la moindre once de domination, tu lui es soumis là. Tout entier, et ce jusqu’au sommet de tes pommettes empourprées. C’est sa faute, tout ça. Tu humectes tes lèvres avant de lâcher en haussant les sourcils, la réponse à sa précédente déclaration.

- Je… J’devrais dire quoi, moi ?

Et tu ne résistes pas, viens déposer un nouveau baiser, plus doux contre ses lèvres. Il t’a capturé, et il n’a sûrement pas conscience de l’exploit que c’est pour toi… De ce que ça peut représenter à tes yeux.

Benoît :
sa voix se heurte contre tes lèvres dès la toute première seconde et entendre son timbre se tortiller de la sorte, éveille encore un peu plus, cet appétit que tu te découvres. Tu as faim Benoit, de lui. Que c’est déroutant pareille sensation ? C’est si fort et si douloureux à contenir… Tellement imposant que ce désire parvient à bâillonner pour un temps, cette voix si acerbe qui t’empêche d’écouter tes propres envies. Chacun de ses souffles, de ses geignements te brise un peu plus… Et son goût. La saveur humide de sa langue contre la tienne. La texture de ses lèvres qui se pressent et dansent contre les tiennes… Si délicieux. Ton cœur s’emballe dans ton torse et instinctivement, lorsque son bras s’agrippe à toi, ta main enroulée autour de son poignet, resserre son étreinte. « tu ne t’enfuiras pas » qu’elle susurre silencieusement, cette dextre. Non.. Le laisser partir, là, maintenant, ce serait tout bonnement détruire cette timide remise en question que tu commences tout juste à apprivoiser. C’est égoïste de raisonner de la sorte…Mais c’est toi. Kô devra l’apprendre hélas. Aussi, lorsqu’il met un terme à votre baiser, un grognement agacé tombe de tes lèvres, quand bien même tu réalises à ton tour que tu manquais cruellement d’oxygène. Tes iris d’ébènes s’échouent alors sur son visage et lorsque tu découvres ce rouge timide sur ses joues et ce regard embué du même désire que toi… ça te fait quelque chose. Quelque chose de doux et de chaud qui vient s’enrouler autour de ton cœur. C’est bête mais…ses paroles, sa réaction… ça glisse dans tes entrailles un sentiment de béatitude incontrôlable. Un soulagement certain également, après tout, rien ne disait que Kô pouvait être autant attiré que toi. D’ailleurs, secrètement, tu ne peux t’empêcher d’avoir une pensée pour son métier et d’espérer que ce que tu lui fais ressentir, n’a rien à voir avec ce qu’il vit avec ses clients. Lentement, ta main relâche son poignet pour imiter sa consoeur en venant s’appuyer sur le mur, de part et d’autre du visage de Kô. Et là, tes iris se perdent dans les siennes après avoir accueilli son baiser plus doux. Mais… quelque chose te titille pas vrai ? lui qui a été honnête avec toi, lui qui osé affronter ta réaction en te dévoilant son métier… Ne crois-tu pas que tu devrais au moins lui rendre la pareille ? Allons Benoit, Kô saura t’écouter. N’aie pas peur. Tu inspires profondément, reculant un peu ton visage tout en continuant de le dominer de ta carrure. Tu déglutis.

- T’as été honnête avec moi alors… Mh Kô je…

Par où commencer ? Que dire ? Que faire ? C’est si intimidant un tel aveu…

- Avant mon défunt mari, j’étais persuadé de n’aimer que les femmes.

Tu vas y arriver Benoit… Je sais que ça fait peur, après tout, ce n’est que la deuxième personne à laquelle tu oses raconter cette partie de toi. Mais tu peux le faire.

- Il avait réussi par je ne sais quel miracle, à me séduire… Puis il est décédé et là, j’ai toujours mis un point d’honneur à ne
toucher qu’aux femmes. Parce que c’est ce que je suis. J’aime les courbes féminines et j’adore les entendre gémir pour moi. Je suis hétéro.

Tes lèvres se pincent et ton regard s’abaisse quelques secondes

- …Du moins jusqu’à ce que t’arrives.

Et tes prunelles reviennent alors se planter avec force dans les siennes. L’aveu est lâché, la confession abandonnée. Quel énorme pas tu viens de faire là en osant verbaliser ces doutes immondes qui te rongent.

- Tu fous en l’air mes convictions et le pire dans tout ça…

Ton visage s’approche alors à nouveau du sien, tes lèvres venant effleurer les siennes C’est que j’adore ça même si ça me fait mal.

Kô :
C’est plus fort que toi, et ça t’énerve. D’être aussi bavard pour un baiser. Oh ce que tu donnerais pour te faire taire en cet instant. Ça t’insupporte, de perdre le contrôle. De ne plus être qu’une poupée dépendante à ses lèvres. Il ne peut pas le savoir, non, il ne te connait pas encore assez pour ça. Pourtant, cela fait des années que tu ne t’étais plus comporté ainsi. Plus depuis Tôma. C’est dire. Néanmoins… Tu as beau t’autosermonner de te montrer aussi fragile, aussi désireux de plus, ton corps et ton cœur, eux, envoient ta raison se faire foutre sans ménagement. Alors c’est dur de rompre ce moment d’extase pour retrouver l’air salvateur. Manquerait plus que tu t’évanouisses dans ses bras, tiens ! Son grognement insatisfait ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd et rassure ton cœur apeuré par tout ce que tu lui fais vivre en la présence de Benoît.
Hypnotisé, tu ouvres ton cœur. Un peu, à demi-mots. C’est que tu n’es plus très doué pour t’exprimer verbalement, Kô. Les mots, ils te sont durs à sortir parfois, en particulier quand ce qu’il se passe est important. Tu as tant échoué par le passé. Tu t’es tant et tant trompé aussi… Mais il y a ce petit quelque chose qui t’empêche de détourner le regard de ses perles hypnotisantes. Cette petite voix taquine qui se moque de ce rouge qui lèche tes traits. Il te plait, et c’est un problème. Ça risque de le devenir, tu le sais. Pour toi, c’est sûr. Si tu continues comme ça, si tu ne mets pas fin à ce début d’idylle, Tôma te fera sentir que tu n’as pas le droit, que tu es sa chose, que tu dois lui obéir… Néanmoins, impossible pour toi de penser à Tôma. Tu déglutis discrètement une nouvelle fois quand il vient t’emprisonner de sa carrure de géant. Tu te soumets, et tu aimes ça. Tendre baiser pour lui faire comprendre, ce que toi, tu peines à identifier. Puis tu sens que ça ne va pas, que ça ne va plus. Quelque chose cloche dans son attitude, mais tu n’arrives pas encore à le relâcher, c’est plus fort que toi. Il y a cette peur qu’il disparaisse qui enserre ton cœur, sans que tu ne comprennes pourquoi. Alors tes prunelles d’ébène l’interrogent.
A chaque mot qu’il laisse couler ou presque, ton muscle cardiaque te rappelle son existence. Toujours plus fort, douloureusement… Et puis l’information t’arrive. Ou plutôt les informations. Un ancien mari décédé. Et un Kô qui s’attache un peu trop à un Benoît hétéro. Hétéro… Le mot résonne en toi tandis que la surprise se répand sur tes traits silencieusement. Tes paupières papillonnent pour que tu avales l’info… Quoi, c’est sa manière de te dire qu’il ne veut pas de toi ? Qu’il a juste joué, testé pour voir, mais que finalement, il veut passer à autre chose ? Tu ne comprends pas, et ton cœur te fait mal. Oh si mal. Le rejet, ça t’effraie tellement… A croire que lui, il n’a pas autant grandi que ton corps. Et là, nouveau revirement. Ses yeux reviennent s’ancrer aux tiens en même temps que cette contradiction qu’il verbalise. Oh. On dirait que tes joues se réchauffent un peu plus encore, que tes phalanges se resserrent légèrement sur le tissu de son haut. Un petit soupir de soulagement vient se heurter contre son visage. Oh bon sang, tu as eu peur, hein ? Oh oui, tellement.

Aussi, une fois qu’il a fini de parler, tu ne résistes pas à l’envie de fondre à nouveau sur ses lèvres sans mot dire, ta main libre glissant contre sa joue. Et ça recommence. Ta chair se dresse de mille aiguilles en suivant le flux qu’un délicieux frisson te fait ressentir, glissant le long de ta colonne vertébrale. Tu en gémis timidement. Ouais, c’était pas une illusion. Il te fait vraiment de l’effet. C’était pas une fois, c’est lui. Dans son entièreté. Aussi tu te résonnes pour cesser ce petit jeu, pour reprendre un peu de contenance. Tes lèvres délaissent les siennes et elles se pincent timidement. Tu ne sais plus quoi dire, ni par où commencer.

- Je comprends mieux… Où tu voulais en venir tout à l’heure, du coup.

Tu hoches doucement la tête. Eh oui, tu n’es pas infaillible, tu ne sais pas lire dans ses pensées, mais tu as bien compris que c’est ça, la chose importante dont il voulait te parler précédemment. Alors tu avoues ne pas avoir compris, avant. Ton regard retrouve ses perles sombres et tu te décides à le relâcher, lentement. Pour autant, loin de toi l’envie de le délaisser. Non, ta senestre revient caresser cette joue et ton faciès se veut compatissant, de même que l’intonation de ta voix.

- Je suis désolé… Pour ton ex-mari. Je sais ce que c’est de perdre quelqu’un…

Oh certes, tu n’as pas perdu quelqu’un pour qui tu ressentais des sentiments amoureux, mais l’amour que tu portais à ton grand-père laisse un vide abyssal dans ton existence, tu le sais. Une petite aiguille s’agite dans ta cage thoracique. La jalousie. Si Benoît a été séduit, en était amoureux, peut-être l’est-il encore. Peut-être que cette discussion n’a effectivement pour vocation que de calmer le jeu entre vous… Mais tu ne veux pas. Tu humectes tes lèvres et hausse un peu les épaules, un quart de sourire au coin de tes lèvres.

- Par contre pour tes convictions… J’suis pas désolé, nope. Même si j’ai pas fait grand-chose au fond… J’suis juste… Moi. Tout comme toi, tu es toi.

Ton regard se fait plus franc, malgré la peur qui t’enserre les entrailles. Tu veux le dire ? Oui. Non. Tu sais pas, tu sais plus. Alors tu déglutis pour cacher cette émotion anxiogène qui monte, qui monte. Tu ne veux pas lui montrer, ce serait trop embarrassant. A la place tu murmures, sans sourciller.

- Et tu me plais comme ça…

Tel qu’il est. Tel que tu l’as rencontré. Il est hétéro, et alors ? Qu’il prenne son temps pour accepter que c’est un mec qui se tient face à lui, et non une nana aux courbes voluptueuses. Oui, tu as le temps. Tu peux l’attendre, tu le sais. Mais pour l’heure, quelle victoire que d’admettre tout haut qu’il te plait vraiment, hein, Kô ? Allez va, tu peux être fier de toi.
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