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Dépendance Dante & Kanda [En cours]

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Dépendance Dante & Kanda [En cours] Empty Dépendance Dante & Kanda [En cours]

Message par Riamu Lun 4 Juin - 13:45

ft. Dante Evans & Kanda Atsuyuki
Dépendance.
Tes prunelles d’or se promènent sur la ville en contrebas tandis que tes lèvres viennent épouser le rebord de ton verre de jus de fruits. Tes cheveux lâchés, coulent le long de ta silhouette à demi nue, taquinant les rebords de ton visage aux traits tirés. Ta main libre profondément ancrée dans la poche de ton training, tu promènes sur le monde un regard teinté d’une lueur étrange. Un mélange de tension, de frustration et peut-être une timide nuance de douleur aussi ? Tu parais si troublé, seul avec toi-même, affrontant pleinement tes émotions, tes pensées vagabondes. Quelque chose te chiffonne depuis plusieurs jours déjà. Une chose qui gangrène ton esprit, ignorant tes protestations futiles. Une nouvelle gorgée s’écoule. Kanda. Tu n’arrives pas à t’en défaire pas vrai ? Pourtant tu le veux si fort… Lentement, ton bras gauche s’élève pour venir porter à ton regard, la preuve fondamentale de ton erreur. Elles ont disparues. Les paroles. Celles qui ont scellé de manière irréversible, ton destin. Elles ne sont plus… Dans ce cas, pourquoi, Lui, est-il toujours là ? Il s’invite dans tes rêves, parsemant tes nuits de luxure et de colère à la fois. Il murmure à ton esprit, te piquant un peu plus chaque jour, te forçant à ne pas l’oublier. S’imposant dans ta mémoire aussi violemment que fut votre première rencontre. Il ne te lâche plus. Un soupire s’envole. Il est là, quelque part dans cette immense cité… Probablement à rouler entre les passants, paré de cette moue bougonne que tu as d’ores et déjà appris à reconnaître. Oui il est là, quelque part, vivant son existence sans plus se soucier de la tienne alors que toi… Toi tu ne fais que penser à lui.

Tu avais été si naïf… Lorsqu’un matin tu t’étais réveillé et avais remarqué que ton bras gauche se retrouvait désespérément nu, tu avais cru que cette histoire d’âme liée était enfin terminée. Que tu avais raison de ne pas y croire. Que ce n’était qu’un mensonge de plus offert à l’humanité. Un fin sourire amer s’invite sur tes lèvres. Tu avais eu tellement tort, Dante… Regarde-toi aujourd’hui. Si perdu et tourmenté, incapable d’ôter de tes pensées ce visage si particulier. Comme dépendant. Tes doigts se resserrent encore un peu autour de ton verre tandis que tu termines ta boisson. Tu détestes cette situation. Tu ne maitrises pas. Tu ne maitrises rien. Il est là, à te narguer dans un coin de ta mémoire sans que tu puisses y faire quoi que ce soit. Il est là. Ton bras gauche s’abaisse mollement lorsque soudain ton téléphone portable te tire de tes pensées. Tu te retournes, déposant ton verre vide sur la table basse du salon avant de capturer l’appareil entre tes doigts. L’un de tes sourcil s’arque en voyant que le message provient de ton père. Tes billes de sable défilent sur les mots durant plusieurs secondes avant qu’un soupir las ne s’envole. Voilà que tu vas devoir jouer les jeunes hommes charmants pour rattraper une bourde d’un employé. Il semblerait qu’un apprenti n’ait pas eu le bon comportement avec Mme Twelves. Et bien entendu, la firme Evans ne peut se permettre de perdre cette femme au carnet d’adresses extrêmement long et à l’influence importante sur les bourgeois de la cité. Alors bien sûr, ton père t’envoie jouer les charmants chevaliers, précisant qu’il vaudrait mieux que tu te munisses non pas d’une épée mais d’un bijou très coûteux. Un rire mauvais t’échappe. Quelle mascarade ridicule… Pourtant tu n’as pas vraiment le choix mh ?

Répondant rapidement au message, tu files dans ta chambre à coucher et te diriges vers ton armoire. Tu prends quelques secondes de réflexion avant d’opter pour une tenue que tu veux plus simple et détendue. Après tout, c’est ton jour de congé aujourd’hui. Pas de costard ni de nœud papillon et encore moins de cravate. Aujourd’hui, tu optes pour une simple chemise blanche à manche courte et un jeans près du corps, le tout additionné d’une élégante paire de chaussure en daim beige. Du simple… pour toi du moins. D’ailleurs tu ne boutonnes pas ta chemise jusqu’en haut, laissant quelque peu entrevoir ton buste finement ciselé de muscles. Ta tignasse d’ébène reste libre elle aussi avant que tu n’enfiles autour de ton poignet, une élégante montre de luxe. Simple et pourtant chic.. On ne se refait pas n’est-ce pas ? Satisfait du résultat, tu pivotes afin d’aller récupérer ton porte monnaie en cuir que tu glisses dans une poche de ton jeans avant de te diriger vers la sortie. Tu ne prends pas ton portable Dante ? Oh non. Tu as besoin qu’on te laisse tranquille aujourd’hui. Qu’on t’oublie. Qu’Ils t’oublient. Juste un temps. Que le Evans reste au placard pour au moins quelques malheureuses heures.

Il n’avait pas fallu bien longtemps à ton chauffeur pour t’emmener vers la bijouterie que tu désirais. Il faut dire que Charles connaît New-York comme sa poche depuis le temps qu’il sert ta famille. Avant de descendre du véhicule, tu avais pris le soin de lui dire qu’il avait quartier libre pour le reste de la journée. Tu avais envie…Besoin ? De te sentir sans contrainte aujourd’hui. A croire que le fantôme de Kanda dans ton esprit, avait su mettre en relief tes propres chaînes. Lui qui sait être ton parfait opposé. Tu secoues le visage en constatant que tu n’arrives toujours pas à te défaire de son emprise, te hâtant de t’engouffrer dans la bijouterie de luxe. Les vendeuses présentes ne peuvent s’empêcher de minauder devant toi alors que tu tentes de trouver le cadeau idéal pour une quinquagénaire plutôt caractérielle. Finalement au bout d’une bonne vingtaine de minutes, à chercher le collier parfait, tu finis par porter ton choix sur un superbe collier de perles véritables dont le pendentif se trouve être une rose constitué de rubis. Une rose… cette fleur a le don de déclencher en toi une réaction presque épidermique… Mais tu sais également que c’est le genre de bijoux qu’affectionne Mme Twelves. Et puis, ainsi joliment cachée dans cette boîte noire et rectangulaire, la fleur ne te pose plus guère de problème.

Une fois le présent payé et enfourné dans le sac à l’effigie de la boutique, tu retournes à l’air libre d’un pas félin. Le chaud soleil qui vient lécher tes traits parvient à t’arracher un fin sourire jusqu’à ce que ton petit moment d’allégresse soit perturbé par une…collision ? Décidément ça devient une manie. Tu te retournes dans un geste sec, prêt à rabrouer sèchement celui ou celle qui a eu le culot de te déranger de la sorte ! Et c’est là, que tu te figes. Ces billes d’or. Cette tignasse cuivrée. Ce visage.

-Kanda…


Tu lâches son prénom dans un souffle, profondément perturbé par le choc de ces retrouvailles inattendues. Jamais tu n’aurais pensé le revoir un jour et cette perspective te semblait aussi affreuse que bénéfique. Pourtant il est là. L’objet de tes pensées, que dis-je, ton obsession de ces deux dernières semaines, réapparaît devant toi au même où tu t’y attendais le moins… Comme lors de votre première rencontre pas vrai ? Alors tu le toises sans mot dire, les traits tordus par le choc de cette rencontre. Mais tu l’admires aussi un peu non ? Tu dévores du regard chaque parcelle de cette silhouette qui a su te mettre en émoi. Les nuits. Les jours. Tout le temps. Tu l’observes encore et encore durant de longues secondes jusqu’à ce que le trouble se change en une émotion plus… brûlante ? La colère. Oui tu lui en veux de te mettre dans cet état, tu lui en veux d’avoir hanter chaque minute de chaque heure de chaque jour. Tu lui en veux d’avoir ainsi détruit les barrières de ton esprit pour y imposer sa domination. Tu es tellement en colère… Mais pas que, n’est-ce pas ? Si le revoir te procure tout de même un certain apaisement, tu réalises bien vite qu’une grosse frustration couve sous la surface de ta peau. Tu n’as qu’une seule envie, le prendre contre toi, toucher cette peau dont tu as tant rêvé et goûter à ces lèvres qui savent cracher leur haine comme personne.

Mais tu ne peux pas te jeter sur lui, Dante. Ça ne se fait pas… Mais tu es capricieux pas vrai ? Refusant depuis ton plus jeune âge, de ne pas obtenir ce que tu souhaites. Alors, dans un geste ferme qui ne souffrira aucune protestation, tu attrapes son poignet et l’attire à l’écart de la foule des trottoirs, l’entrainant à ta suite dans une ruelle étroite juste à côté de la bijouterie dont tu viens de sortir. Tu relâches ensuite son poignet avant de te planter devant lui, vos silhouettes n’étant séparées que de quelques centimètres alors que tu poses un regard pleins de reproches, sur son visage.

-Qu’est-ce que tu m’as fait bon sang ?!

Et voilà. Bien incapable de dire « en réalité je mourrais d’envie de te revoir pour une raison qui m’échappe », tu l’agresses. L’accuses. Tes traits qui, lors de votre première rencontre semblaient si fermés, laissent alors passer ton agacement sans le moindre filtre. Tu déposes le petit sac noir sur le sol, contre le mur non loin avant de désigner ton avant-bras gauche.

-Elle n’est plus là. Ma phrase. Ta phrase. Tes mots. Ils ont disparus. Comme ça. Alors pourquoi ? Pourquoi tu.. ?!

Ta voix s’étrangle dans ta gorge. Tu commences à t’emporter Dante. Tu n’arrives plus à faire face pas vrai ? Te battre contre tes pensées qui vagabondaient constamment vers Kanda, a su épuiser toutes tes ressources. Alors tu te montres. Là. Devant lui. En secret dans cette ruelle à l’abri des regards. Tu laisses les émotions filtrer par chaque pore de ta peau sans parvenir à les canaliser ou même les masquer. Submergé, tu en viens même à ne plus écouter ta raison, tes mains venant saisir le visage de Kanda… Ton Kanda. Tu tiens ses traits entre tes mains de pianiste alors que tu te noies dans ses perles de sable.

-Pourquoi tu as rendu ma vie si compliquée ? Pourquoi t’es constamment dans mon esprit ? Pourquoi je ne peux pas me défaire de toi ?


Ta voix est ferme, chaude et pourtant porteuse du désarroi qui coule dans tes veines. Parce que tu ne comprends toujours pas pourquoi… Ou plutôt si, tu comprends et c’est bien là le nœud du problème. Ce ne sont pas réellement les phrases qui lient les âmes… c’est bien plus profond, plus mystique que ça et… Tu t’en rends compte. Le réalise alors que tu gardes entre tes mains, ce visage que tu es incapable d’oublier. Tu cherches en vain dans ses prunelles la réponse aux questions dont tu l’assailles jusqu’à ce que… du bout des lèvres, tu lâches une information particulière.

-Dante. C’est mon prénom.

C’est bête n’est-ce pas ? Voilà que le fait de lui donner ton identité te fait l’effet d’une confession amoureuse. Mais dans le fond n’est-ce pas le cas ? Parce qu’en lui offrant ton nom… tu le fais entrer dans ton existence.


©️ Eurydyce
Riamu
Riamu

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Message par Riamu Lun 4 Juin - 13:46

Kanda

Samedi 7 Avril 2018 ▬


Souffle las, sifflant de tes narines pour se répercuter sur le marbre froid du bar sur lequel tu es avachi depuis de longues minutes maintenant, aux côtés de quelques habitués. Aujourd’hui, tu ne te soucies pas d’eux, ou sinon à peine. Tes oreilles trop sensibles captent qu’ils parlent encore de cette histoire de phrases disparues. Ils râlent aussi, beaucoup, concernant ces communications coupées. Internet, téléphone, télévision. Rien ne va plus, en dehors d’une seule et unique fréquence radio qui diffuse uniquement l’état d’urgence. Bonjour l’ambiance ! Le truc bien stressant, quoi. Le truc que Kaoru a laissé tourner deux jours durant, dans l’espoir que la situation s’améliore… Avant de laisser vos oreilles tranquilles, mettant des CDs musicaux qu’il avait enregistrés au préalable dans la chaîne hi-fi. De toute manière, vous recevez The New-York Times tous les matins ici. Donc les infos, vous les aurez. Pas besoin de les entendre en boucle et de se prendre la tête avec ça outre mesure. C’est la merde, ouais, mais la vie continue, et la Terre continue de tourner. En tous cas, cette action a redonné une atmosphère plus vivable au Midnight. Un bar, dans l’fond, c’est supposé être un endroit convivial, pas un lieu d’angoisse supplémentaire. Alors ouais, les gars du quartier parlent, ils jacassent sur le sujet. Sur à quel point c’est « chelou ». Sur à quel point certains sont sur les nerfs que leurs mobiles et ordinateurs soient devenus inutiles ou presque.

Et toi ? Oh toi, tu as été ébranlé, certes… Mais pas tant que ça, dans le fond. Pas par le manque de technologies du moins. C’est pas comme si tu avais des tas de personnes à contacter par ce biais. Tes proches, t’as qu’à bouger tes fesses pour les voir, toi. Ce que tu as fait le dimanche d’ailleurs, allant rendre une visite impromptue à ta mère pour constater qu’elle n’avait rien. Non, ce qui t’a le plus perturbé en vérité, ce fut de te réveiller en réalisant que ton bras gauche était redevenu vierge de toute encre noire cursive et délicate apposée sur ta chair. Sur l’instant, t’as cru qu’il était arrivé un malheur à l’autre con et, pour une raison que tu ne comprends toujours pas aujourd’hui, ça t’a bouleversé… Et pas qu’un peu. T’étais comme fou. Rongé par la douleur et la panique, t’imaginant mille et un scénarios pour la fin de ce pauvre type. Ce n’était qu’une fois calmé et tes larmes soigneusement gommées que tu as compris, en descendant au bar, que t’étais loin d’être un cas isolé. Le 1er Avril, c’était l’effervescence au Midnight. Tu savais juste plus où donner de la tête. Il était question d’aller se faire recenser sur les listes, là, à la mairie. Pour retrouver son lié et qu’il sache que l’on est en bonne santé parait-il. Kaoru t’a invité à y aller avec lui, mais après une seconde d’hésitation, tu as refusé.

A quoi ça pouvait bien servir, dans l’fond ? L’autre n’en a rien à foutre de toi. Il n’est Rien pour toi. Et toi, tu n’es Rien pour lui. Tu ne représentes tellement Rien pour lui que tu ne connais même pas son nom, c’est dire ! Alors… Tu te serais recensé, ça n’aurait eu aucun intérêt. Outre te faire passer pour le désespéré que tu es, à noter ton nom là où tu ne pourras chercher le sien. Puis vu le spécimen, tu ne le voyais vraiment pas attendre avec inquiétude sur la place devant la mairie, te cherchant à tous prix. Non. Puis pour un peu, il doit même être satisfait, lui. Bon débarras !

Alors depuis, t’es comme résigné. Tes bras dénudés sagement croisés devant toi, la tête reposant sur l’un d’entre eux, tu regardes sans grande attention la maigre buée que ton souffle chaud a formé sur la surface froide disparaitre aussi rapidement qu’elle n’est apparue. Ton humeur n’est guère joyeuse, chaton. Car cet événement t’a rappelé encore une fois que là où d’autres vivent parfaitement bien leur condition de lié, ce n’est pas ton cas. Parce que lui ne veut pas de toi… Parce qu’il est tellement ancré profondément dans ta tête que tu le vois partout. Pas au sens propre, certes, mais tu l’imagines. Tu le retrouves, dans le moindre geste anecdotique. En particulier quand Kaoru passe une main dans sa tignasse d’ébène, pourtant bien loin d’être aussi longue que celle de ce type. Juste… Il a exactement la même position. Alors ça te le rappelle. Tu le redécouvres aussi, avec quelques mots bien précis, te rappelant sa voix, son timbre à la fois glacial et posé. A cause de lui, tu ne supportes plus les mots « Enfant », « Chaton », « Lié » ou encore le mot « Rien »… De quoi te rendre chèvre tous les jours et te faire péter un câble pour un rien sans que qui que ce soit ne comprenne pourquoi en somme, vu comme ces mots sont couramment utilisés. D’ailleurs, tu te mets à grogner quand tu entends des types qui viennent d’entrer parler de leur lié qu’ils ont retrouvé grâce aux listes. Néanmoins, ton attention est surtout attirée quand Kaoru, jusqu’alors affairé à servir quelques cafés se penche vers toi, de l’autre côté du bar. Tu te redresses donc sur ton siège, lui dévoilant le haut de ta tenue du jour : un débardeur noir, laissant fièrement voir le tatouage du gang se profiler sous ta clavicule gauche. Une arabesque de flammes noires et rouges. Un tatouage qui met en gardes, par ici. Une vague lueur interrogative passant devant tes orbes d’or. L’autre nippon désigne ton bras droit, joliment paré d’un bandana entortillé sur lui-même pour en faire le tour, avant que ses prunelles carmines ne reviennent vers ton visage.

« T’as désinfecté au moins ? »

Tu tiques, tes perles d’or bifurquant d’un air fuyant. La veille au soir, t’as été pris dans une bagarre de territoire entre ton gang et un autre prenant de l’ampleur. Aussi, même si vous l’avez rapidement emporté et que ta batte a distribué les bisous, tu t’en es pas sorti sans égratignure. Même si t’as reçu que quelques coups au torse et dans l’ventre, un con a sorti sa lame pour t’écorcher le bras. Et voilà comment tu t’en es sorti avec un pansement à l’arrache, fait avec le bandana d’la veille. Nan, t’as pas vraiment désinfecté. Tu feras ça plus tard. De toute façon le trip que tu t’es fait en rentrant t’a aidé à anesthésier la douleur bien comme il faut. Tu sens presque plus rien là, alors bon… Ça sera qu’une marque de plus ou d’moins sur ton corps quoi. Tu grommelles, blasé, et surtout vexé de t’être fait avoir par l’autre con qui a bien bouffé ta batte après coup. Kaoru soupire, levant les yeux au ciel.

« Tu viendras pas t’plaindre si ça s’infecte. »

Niah niah niah. Une grimace s’empare de tes traits tandis qu’il repart à ses occupations. Et toi, tu ferais mieux de vaquer à tes projets aussi, si tu ne veux pas passer ton temps à faire la larve contre le bar alors que tu es en congé. Au programme : essayer le skatepark qui a ouvert aujourd’hui dans le Queens. Ça fait un moment que tu l’attends, alors GPS ou pas, tu iras ! Bon, t’es loin d’être un habitué de c’coin, et t’y rendre sans avoir une carte directement reliée au réseau pour t’indiquer où se trouve le lieu que tu cherches est emmerdant… Mais ce serait bien mal te connaitre que de croire que ce genre de détails pourrait t’arrêter. Quand t’as une idée, tu l’as pas ailleurs. Aussi, t’as réquisitionné une carte du Queens à Kaoru, traçant un itinéraire de la sortie de métro la plus proche du lieu que tu cherches, jusqu’à l’adresse précise. Bon, faudra que tu marches un peu, mais c’est pas grave. T’es endurant de toute façon.

Sans plus de réflexion, tu grimpes à l’appartement pour changer de pantalon, ayant gardé le jogging avec lequel tu dors d’ordinaire, sans complexe. Pas l’top de faire du skate dans ton « pyjama ». Tu attrapes le premier truc qui te passe sous la main : un bermuda kaki un peu ample, surplombant tes converses noires au si lourd vécu. Ceinturant un sweat à capuche rouge que tu noues à ta taille, quelques fois que tu aurais froid plus tard, tu enfournes dans tes larges poches ta carte, tes clés, ton portefeuille usé par le temps et même ton téléphone, par réflexe… Et pour avoir l’heure, accessoirement.

Une bonne demi-heure plus tard, tu erres, perché sur ta planche, ton corps de lâche fendant l’air en tentant de suivre l’itinéraire que tu crois avoir retenu de tête. Tes mèches cuivrées fouettant au vent car tu n’as pas eu envie de prendre ton bonnet par un temps si beau, tu penses pendant un moment prendre la bonne direction… Avant de réaliser que tu t’es complètement paumé. Ah ça, t’as jamais eu un très bon sens de l’orientation de toute manière, toi. Alors tu pestes, attrapant ta planche sous l’bras tout en essayant de te dépatouiller comme tu peux avec cette foutue carte papier. Qui est le con qui a inventé un concept aussi boiteux, je vous le demande… Tu grognes, avançant droit devant toi sans que tes yeux d’or ne quittent cette carte déjà bien chiffonnée entre tes doigts. C’est alors que tu viens heurter malencontreusement quelque chose. Ou plutôt quelqu’un. De mauvais poil, tu pestes, niant ta responsabilité. Ainsi, outre ton feulement de rage, c’est une grimace douloureuse qui déforme tes traits avant que tes perles d’or ne viennent incendier le responsable.

« Aïe ! Non, mais tu peux pas r’garder où tu fous les pieds ?! »

Ton nom s’élève. Cette voix, tu la reconnaîtrais entre mille… C’est Lui. Ton visage perd de son agacement pour muer en un profond choc, tes prunelles s’écarquillant alors que tu en lâches ta carte au sol. Oh bordel... A la simple vue de ce visage aussi décontenancé que le tien, ton muscle cardiaque s’emballe. Ça faisait longtemps... Un vague embarras s’immisce sur tes traits aussi, au souvenir de vos derniers échanges. Si l’on peut appeler cette joute verbale de la sorte. Tu déglutis alors que petit à petit, tes sourcils se froncent de nouveau sur sa personne, par réflexe défensif. Eh bien, tu croyais être plus vif, ou l’ignorer si tu le revoyais. Au final tu es aussi muet que lorsqu’il s’en est allé. Et… Pas spécialement énervé, d’ailleurs. Ou tout juste une pointe d’agacement, se mêlant à une autre émotion sur laquelle tu refuses catégoriquement de mettre un nom. Et cette attirance que tu éprouves… Elle est encore plus puissante. Peu importe à quel point tu pouvais l’imaginer, le revoir en rêve… Il est tellement mieux en vrai.

Sans véritablement le vouloir, tu le dévores du regard alors que le temps semble s’arrêter. Sa chevelure de charbon détachée, coulant élégamment dans son dos, si différent des cheveux noués… Une tenue plus sobre aussi, dont on taira le prix. Pour autant, tes prunelles s’arrêtent sur ce col, ouvert sur un buste qui semble soigneusement fourni. Mh. Tu te demandes bien si l’avant-goût que tu peux entrevoir vaut réellement le coup d’œil une fois la chemise tombée... Et à cette pensée, tu grognes, ton regard partant sur le côté tandis que tu t’assènes une gifle mentale. Crétin de Kanda ! C’est un mec, bordel !

Toujours perdu, le voilà qui te kidnappe. Sans que tu ne comprennes le pourquoi du comment, monsieur le bourge capture ton poignet et commence à t’attirer à l’écart. Par réflexe, tu tentes de résister vainement… Quoi qu’il te réserve, et même si ça te coûte de l’admettre, au fond tu n’as pas envie qu’il te lâche.

« Eh ! Q-Qu’est-ce que tu fous, crétin ?! L-Lâche-moi ! »

Elle n’est pas assez autoritaire, ta voix, chaton, et tu en as bien conscience. Ça t’énerve, et lui, il t’ignore dans les grandes largeurs, vous menant à la ruelle déserte la plus proche. Une fois libre, tu lui lances un regard inquisiteur, immobile pour ne pas mettre à mal le peu d’espace qui vous sépare. C’est qu’il a pas l’air plus content que toi, l’aristo. Pour pas dire carrément qu’il est sur les nerfs. Et quand sa voix s’élève, ton expression change encore. Tes paupières papillonnent, perdues, avant que tu n’arques un sourcil perplexe.

« Mais d’quoi tu parles ? C’toi qui m’a emmené ici… »

Perte de la mémoire immédiate ? Faut qu’tu tapes sur sa jolie p’tite tête pour qu’il la retrouve ou bien ? Oh, pas qu’ça t’dérangerait particulièrement, mais bon… Après on ira dire que t’es violent. Pour un peu, tu ne le reconnaîtrais pas vraiment. Il est passé où le putain d’mur dénué d’émotions? Non, parce que là, niveau émotions, t’es servi. T’as p’têt même double ration. Et étonnamment, devant autant de vigueur de sa part… Toi, tu es relativement calme, comme apaisé… Ça te rassure en fait, de le voir énervé. Elle est belle, son humanité. Peut-être commences-tu à le respecter ? Juste assez pour supporter ses jérémiades sans vouloir lui exploser la tronche. C’est déjà sympa.

Son sac posé, il désigne son avant-bras gauche désormais aussi vierge que le tien. Tu tiques. Ça t’agace qu’elle ne soit plus là... C’est con, mais c’est comme si vous n’aviez, effectivement, plus Rien à faire ensemble. Ses mots te font pousser un soupir excédé alors que tu viens poser ton dos contre le mur derrière toi, ton index venant désigner ton propre avant-bras. Il n’aura jamais eu l’occasion de voir que ses mots étaient ancrés dans ta chair…

« Nan, sans blague, génie. T’as pas dû écouter la radio récemment toi, hein… »

Pour autant, malgré le soupçon d’agacement qui se tortille sous la surface, y’a une part de toi qui jubile un peu de le voir ainsi s’énerver contre toi. Pourquoi ? De toute évidence, tu es responsable de quelque chose chez lui. Quelque chose qui fait qu’il est présentement en train de t’accorder l’attention que tu recherchais désespérément la dernière fois. Un régal pour les yeux et pour ton ego ! Mieux vaut tard que jamais !

Sauf qu’il y a un truc que tu n’avais pas prévu, Kanda : que monsieur se mette à te toucher. Sans que tu ne le voies venir, ses mains viennent encadrer ton visage, te faisant lâcher un petit souffle de stupéfaction devant ce contact soudain. Dans le sursaut qui te prend, tu entends ta planche quitter le nid douillet de ton bras pour tomber au sol en un fracas. Ton corps tout entier se tend. Tu te figes, tes prunelles d’or bel et bien ancrées dans celles de ton vis-à-vis. Inconsciemment, tes mains viennent s’accrocher à ses avant-bras, comme prêtes à les repousser. Néanmoins, ajouter un toucher de ta part sur cette peau qui est la sienne… Ça te rend complètement dingue. Putain, mais qu’est-ce qu’il se passe là au juste ? Il te fout quoi, l’autre ?! Les yeux écarquillés, le souffle toujours coupé, tu l’écoutes déblatérer une nouvelle salve d’accusations. Ou... Une sorte de déclaration ? Le rouge te monte un peu aux joues. Tes doigts se crispent sur son épiderme, et bien sûr, comme tu agis avant de réfléchir, tu rétorques :

« Elle va se calmer, la diva ! »

Ça va pas de faire une scène aux honnêtes gens ?!... Bon ok, le mot est pas adéquat. Une nouvelle fois, tu te retrouves bien incapable de te mettre véritablement en colère, en fait. Et ça, ça te perturbe.

Puis vient un murmure, une confidence. Dante… Tu lâches un soupir lourd d’émotions contenues. Ton cœur s’affole alors que tu plantes un regard perdu et anxieux dans le sien. Bon sang… Tu l’as tant désiré, ce nom... Tu t’étais même résolu à le renommer de façon vengeresse. Et voilà que maintenant que tu n’espérais même plus le revoir, il te l’offre… Ça te fait plaisir, pas vrai, Kanda ? Oh oui. Mais ça te trouble aussi énormément. Comme si, par ce simple nom susurré, cela pouvait sceller que non, il n’y a PAS rien entre vous. Ta respiration se fait plus courte alors que tu humectes tes lèvres sous le coup du trop plein d’émotions qui sommeille en toi, et que tu retiens de toutes tes forces. Non, tu ne veux pas avoir l’air désespéré avec Dante, hors de question. Pourtant, Dieu sait qu’il t’émeut, cet homme, qu’il te fait repenser à des désirs que tu avais oubliés… Mais non. Il ne faut pas…

Après avoir retrouvé un semblant de contenance et rassemblé un peu tes esprits, un sourire en coin vient alors étirer tes lèvres, ton regard devenant défiant.

« Alors… Qui est la malédiction de l’autre maintenant, Dan-te ? »

Soigneusement, tu décortiques son prénom, t’amusant et prenant un plaisir non mesuré à le prononcer. Il est si beau, il lui va tellement bien. Tu pourrais le dire encore et encore en pensant à lui… Jusqu’à l’épuisement, jusqu’à ce que tu perdes la faculté de parler. Te voilà victorieux, pas peu fier d’avoir lâché ta petite pique vengeresse, m’enfin, il l’a méritée ! C’est que t’es plutôt rancunier comme gars. Tes perles d’ambre finissent par quitter son visage, le regard perdu. Doucement, de façon à peine perceptible, tes pouces se mettent en mouvement contre cette peau qui t’électrise tant. Tu ne te contrôles pas complètement. Tu aimerais faire tellement plus, mais ta raison te l’interdit. Il n’y a pas d’héroïne qui coule dans tes veines en ce moment. Ce ne serait pas normal d’aller voler ses lèvres en de pareilles circonstances, tu le sais. Et ça te frustre tellement… A la place, tu te contentes donc de ce toucher chaste.

« Je sais pas quoi t’dire. Si ce n’est que… J’ai rien fait. C’est comme ça, c’est tout... »

Et ça te coûte tellement cher de l’admettre, de le réaliser à chaque jour, chaque heure, chaque minute qui passe. Votre seule rencontre n’avait duré que quelques minutes, et pourtant, il a marqué ton esprit au fer rouge. Indélébile.

Maintenant, tu comprends cette émotion qui t’a envahi quand tes yeux ont retrouvés les siens. Le pourquoi t’arrives pas à vraiment t’énerver contre lui. Pas avec autant de vigueur qu’avant. Tu es heureux, Kanda. Heureux de le revoir. Soulagé aussi. Parce que t’en crevais d’envie. De le revoir, d’entendre sa voix. Quant au toucher… Lui, tu le rêvais sans réellement y croire. Alors maintenant que tu as toute son attention, même si elle ne revêt pas une émotion des plus belles à encaisser… Elle coule sur toi, sa colère. Car, même si tu le caches bien, tu es sincèrement content de l’avoir revu au moins une fois.

Tes prunelles d’or reviennent se poser dans les siennes, tes sourcils se fronçant devant ton incompréhension soudaine.

« Mais qu’est-ce que tu fous là, d’abord ? C’pas la porte à côté, Manhattan. T’as semé ton siamois, aussi ? »

Oh ? Essayerais-tu maladroitement de faire la conversation, avec ta bougonnerie habituelle ? Il semblerait, pour faire oublier un peu, ce qui plane entre vous. C’est surprenant. Il peut s’foutre de ta gueule s’il veut, tu te trouves toi-même ridicule de toute manière.

Et… Et tu remarques seulement maintenant que ne pas le repousser de la sorte, c’est… Diablement embarrassant ! Tu déglutis alors, tes doigts se raffermissant sur ses avant-bras avant de les tirer doucement vers le bas. A peine en vérité. Parce qu’au fond de toi, tu ne veux pas qu’il arrête de te toucher, mais tu ne l’admettras pas, plutôt crever ! Même si ce contact est bizarre, c’est vrai. Ton regard redoublant d’intensité, tu te mords la lèvre en demandant simplement :

« … Aller, lâche-moi maintenant… »

Il n’y a aucune volonté dans ta voix. Ça fait de la peine à voir. S’il tendait l’oreille un peu, peut-être même sentirait-il cette pointe de regret qui suinte à travers elle. Oh Kanda, ce doit être tellement désagréable de lutter de la sorte…
Riamu
Riamu

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Message par Riamu Lun 4 Juin - 13:46

ft. Dante Evans & Kanda Atsuyuki
Dépendance.
Une résistance. Tu l’avais notée lorsque tu avais capturé ta proie du jour, l’attirant dans tes filets, à l’écart de possible secours extérieure. Une résistance… Infime. Si faible en vérité que tu n’as pas jugé bon d’en tenir compte. S’il avait réellement souhaité que tu le laisses tranquille, sans doute t’aurait-il gratifié de coups intempestifs. Mais rien n’est venu pas vrai ? Pas l’ombre d’un geste sec. Alors tu l’as entrainé à ta suite pour mieux lui faire entendre le désarroi et la colère qui te rongent depuis votre toute première rencontre. Et quelle est cette réaction qu’il t’offre ? La première est l’exaspération, de celle que l’on offre à un enfant qui ferait un caprice trop bruyant. Il te sort une phrase moqueuse, laissant allègrement transparaître à quel point tu sembles en dehors des réalités avec ta réaction excessive. Et ça te hérisse le poil pas vrai ? A croire que les rôles se sont inversés… Mais si tenté que monsieur Kanda joue les désabusé, il n’avait pas prévu que ta petite colère initie un contact physique si intime entre vous. Et tu remarques. Tu remarques le fracas de sa précieuse planche qui heurte le sol sous le choc de ton geste. Tu remarques ses billes d’or qui s’enroulent dans un manteau d’incompréhension totale. Tu remarques les fines nuances rougeoyantes qui viennent lécher ce visage qui t’a tant hanté. Oh oui tu remarques toutes ces petites choses qui ne font qu’intensifier le chaud contact de ses doigts sur ta propre peau. Les mots s’envolent de tes lèvres comme un torrent dont le barrage aurait sauté. Bien incapable de refréner ce que tu penses. Pire que ça, comme si tu éprouvais le besoin soudain qu’il sache… Mais qu’il sache quoi Dante ? Que tu as compris. La dernière fois.

Parce que même s’il t’invectivait, il était resté près de ta personne. Alors même que ton frère t’a décrit comme imbuvable, Kanda n’avait pas fui, pas de suite du moins. Tu y avais cogité. Réfléchis encore et encore sur votre rencontre jusqu’à ce que l’illumination se fasse dans ton esprit, reflet de ta propre dépendance à ton…Lié. Il était resté, il cherchait à te connaître un peu parce qu’il n’avait pas d’autre choix. Comme toi, là maintenant. Tu n’as pas d’autre choix que de l’affronter, de lui parler, de le…le toucher. Au final, malgré tes protestations égotiques, malgré toute la véhémence que tu peux mettre dans tes refus, Kanda est devenu depuis peu, Ton Kanda. Une fatalité, une vérité à laquelle tu ne pourras jamais échapper et que tu ne peux que constater... Tes mains ainsi vissées sur son visage. Puis là, tu t’achèves, tu te donnes le coup de grâce en délivrant ton prénom. Et à nouveau, tu remarques. Ses prunelles changent. L’exaspération définitivement envolée, tu ne peux ignorer le timide soupir si lourd qui tombe de ses lèvres. Serait-ce du soulagement ? Peut-être. Dis Dante, comment aurais-tu réagi si ce jeune homme ne t’avait jamais donné son nom ? ça t’aurait rendu fou pas vrai ? Oh que oui. Alors tu crois comprendre la signification de ce petit son si doux avant que soudainement, ta gorge se noue. Tes sourcil se froncent un peu aussi. Qu’est-ce qui se passe Dante ? Oh. Cette langue qui vient de glisser sur ces lèvres si proches… Mais tu inspires. Il faut se contenir. Il a beau être ton Lié, tu n’es pas un animal après tout. Tu sais te tenir tout de même ! Alors oui tu inspires profondément afin de te raccrocher à ton sang froid qui semble s’effriter un peu plus à chaque seconde.

Et ce sang froid est mis à rude épreuve puisque voilà que ce cher Kanda se permet la fantaisie de décortiquer ton nom, déclenchant un feu piquant dans tes entrailles alors que ta chair se hérisse de milles aiguilles. Si seulement il avait notion de l’effet que ça te fait. Déjà à l’époque, lorsqu’Elle prenait un malin plaisir à décortiquer ton appellation, un désir ardent prenait vie dans tes entrailles. Et aujourd’hui, voici que Kanda s’amuse à jouer au même jeu… Et tu réagis. Ton corps réagi, hypnotisé par sa présence, incapable de faire autrement. Alors tu réprimes ce grognement qui menaçait de sortir, fier et brûlant avant qu’un haussement de sourcil ne vienne parer ton visage. Ton siamois ? A cette réflexion, l’image d’un Lucius franchement hilare, s’impose dans ton esprit. Oh oui, cela le ferait bien rire d’entendre pareils propos… Tu l’entends d’ici, se pointer avec élégance pour gratifier Kanda d’une répartie piquante et joviale dont lui seul à le secret… Un instant, tes prunelles dévient leur course pour se poser sans vraiment y prêter attention, sur le mur derrière ton Lié. Ce que tu fais ici ? Tu t’embêtes à chercher de quoi séduire une vieille femme acariâtre… Mais c’est le cadet de tes soucis en ce moment, parce qu’encore une fois, tu remarques. Tu ne l’as pas lâché. Il te le demande pourtant. Mais si faible, à nouveau. Puis là, comme un déclic, sa manière d’être, son attitude met en lumière un constat qui, jusqu’à lors, t’était resté inconnu. Mais tu as compris maintenant. Oui. Kanda est un menteur. Oh pas du sens que tu ne peux pas lui faire confiance, ni du sens où ce qu’il te dira n’est pas vrai. Non, bien loin de tout ça. Mais il te ment, sur toi. Sur ce qu’il veut. Si réellement il souhaitait que tu le lâches, il est bien assez grand et vif pour te repousser d’un geste sec et ferme, ce à quoi tu n’opposerais aucune résistance. S’il souhaitait que tu le laisses tranquille, il n’aurait aucun mal à t’insulter copieusement de sa verve vulgaire pour ensuite sauter sur sa planche et s’enfuir à toute hâte.

Oui… S’il ne voulait pas de toi, Dante… La planète entière serait au courant. Pourtant il reste là avec ses faibles protestations. Parce que dans le fond, il te ressemble. Il ne désirait pas plus que toi, de ce lien mystique et qui se fout de votre volonté mais maintenant qu’il te connaît, maintenant qu’il sait qui tu es… Il ne peut qu’abdiquer partiellement… Oui partiellement, d’où ses paroles qui ne correspondent absolument pas à son langage corporel. Oh Kanda… tu es un si beau menteur. Et malheureusement pour lui, il vient d’offrir au serpent, une opportunité de mordre… Il apprendra avec le temps, qu’il vaut mieux ne jamais, ô grand jamais, t’offrir la possibilité de dominer une rencontre. Le pauvre… Il va y laisser quelques poils, ce petit chaton… Le désarroi et la colère enfin exprimées, ces dernières s’effacent et retombent mollement au fond de ton esprit pour laisser la place à une émotion bien différente. Tu as envie de jouer, Dante. De jouer et de profiter honteusement de la situation afin de satisfaire tes envies douloureusement égoïstes. Tes lèvres s’étirent et s’étendent en un sourire charmeur à faire couiner n’importe quelle femme. Un petit rire, séduisant et un brin moqueur s’extirper de ta gorge alors que tes océans d’or s’enveloppent dans le cocon du désir.

-Oh Kan-da… Je n’ai absolument aucunement l’envie de te lâcher. En vérité…


Vilain Dante. Tu rapproches encore un peu plus ton visage du sien, tes pupilles se dilatant presque immédiatement lorsque tes prunelles remarquent que vos lèvres ne sont presque plus séparées. Tes lippes s’entrouvrent un peu, laissant s’échapper un souffle chaud et mesuré, ce dernier venant heurter le visage de ton Lié.

-J’ai même envie de bien plus…

Affreusement plus même, comme une obsession qui refuse de te laisser tranquille. Quelque chose de si irrationnel et si fort, que tu ne peux t’en défaire. Captif. Soumis. Kanda ne se rend pas compte du pouvoir qu’il exerce sur toi… Alors, n’écoutant que tes propres pulsions, tes lèvres viennent épouser celles de ton précieux Lié. Diantre, il te fait un effet fou. Au moment même où vos ourlets de chair sont entrés en contact, un feu presque douloureux est parti de ta bouche pour mieux ramper jusqu’à ta nuque avant de couler le long de ton échine. Fleuve de passion et d’envie, ce dernier est venu s’échouer au creux de tes reins pour mieux glisser jusqu’à ton bas-ventre, agité de soubresauts incontrôlés. Ton cœur a décidé de se joindre à cette folie, se mettant à battre copieusement et de façon si irrégulière qu’il en devient douloureux. Oh bon sang… Tu as l’impression de perdre la tête… Tes doigts de pianistes se crispent sur son visage alors que tu te retrouves soudainement dévoré par une avidité nouvelle. Ta conscience ainsi envoutée et embrumée, tu ne réfléchis plus et te laisses aller à cette envie d’intensifier le baiser en permettant à ta langue vile de venir se frayer un habile chemin entre vos lèvres. Elle s’invite et s’impose, capturant sans vergogne, sa partenaire nouvelle pour un tango spontané. Tu le goûtes. Cajolant ses lèvres. Titillant sa langue. Tu en aimerais plus, tellement plus. Mais ta raison, ton côté cartésien et ton aspect maniaque du contrôle vient violemment se rappeler à ta mémoire, écrasant ton cœur et jugulant les envies sulfureuses qui viennent polluer ton esprit.

Non sans mal, tes lèvres ralentissent leur danse avant de se décider péniblement à quitter leurs toutes nouvelles consoeurs. Tes paupières aux cils noirs, se relèvent avec lenteur, dévoilant au monde deux perles aux couleurs du soleil, encore captives du plaisir si étrange que cet échange a apporté. Tes lèvres se délient, aspirant une goulée d’air salvatrice. Bon sang… c’était si intense… Trop peut-être car tu en viendrais presque à avoir peur… Mais tu te contiens, retrouvant un fin sourire en coin, comme si tu étais parfaitement maître de la situation.

-Mmh un vrai délice… Remarque tu es mon lié alors ça semble presque évident.


Et voilà que tu t’enorgueillis d’avoir Kanda comme lié. Ainsi l’estimes-tu digne de toi ? Oh nous savons bien que ce ne sont là, que des apparences, des mensonges et des mascarades que tu mets en place dans l’unique but de te protéger. Car si ce baiser a su réveiller en toi une espèce de bête affamée, il a également su agiter une chose que tu avais enterrée si profondément, que son existence commençait à s’effacer. Une chose qu’Elle portait fièrement à bout de bras. Une chose qui te terrorise aujourd’hui, tant elle peut tout détruire et te réduire à l’état de loque… Qu’importe cet air satisfait que tu arbores tandis que tu daignes enfin relâcher son visage pour reculer d’un maigre pas. Qu’importe que tu transpires l’assurance et le calme de ces hommes auxquels le monde appartient. Oui peu importe… Toi tu sais la triste vérité… Oh Kanda si seulement il n’était jamais entré dans ta vie… Passant une main dans ta crinière d’ébène, tu cesses ton geste soudainement, te figeant quelques secondes alors que ton esprit bouillonne. Puis, parvenant à un accord avec toi-même, ta main redescend le long de ta silhouette pour venir se loger dans ta poche.

-J’ai du temps libre aujourd’hui, alors tu vas en profiter pour rester avec moi.

Ton ferme et autoritaire, de ceux que tu emploies lorsque ta décision est d’ores et déjà prise. Parce que tu refuses que vous en restiez là. Parce que la simple pensée qu’il retourne disparaître dans cette immense cité, te noue l’estomac. Oh non, maintenant que le cobra a injecté son venin, il est hors de question de laisser filer sa proie. Tes prunelles se parent d’une lueur taquine alors que tu reviens vers sa personne, levant lentement une main dans les airs pour venir capturer son menton. Tes iris s’ancrent dans les siennes.

-Ce n’est pas une question. J’ai bien l’intention de savoir qui tu es.

Ton visage s’approche alors une nouvelle fois, déviant sa trajectoire afin que ta bouche vienne susurrer au creux de son oreille, ces quelques paroles :

-Même si ça doit me prendre des années…

Promesse d’avenir. Oui. Parce que cette fois tu as atteint le point de non retour Dante. Il est trop tard pour faire marche arrière. Trop tard pour faire comme si tu ne l’avais jamais rencontré. Kanda est Ton Lié. Il est à toi et si tu as su capturer ses lèvres, tu as bien l’intention de décréter qu’il t’appartient entièrement. Qu’il le veuille ou pas t’indiffère totalement d’ailleurs. Tu es un Evans après tout, ce que tu veux, tu l’obtiens, peu importe les moyens employés… Et puis… c’est également pour une question d’orgueil… Après tout même s’il l’ignore complètement, avec ce que tu as vécu ces dernières semaines, tu sais que ton esprit lui appartient… Même si tu t’obstines à lutter contre cette évidence… Lentement tu te détaches du jeune homme avant de te pencher vers le sol afin de récupérer ton achat du jour. Ce serait dommage de l’abandonner tout de même. La lannière de tissu solidement coincée entre tes doigts fins, tu te détournes de ton lié afin de te diriger gentiment vers la rue centrale. Lorsque ton attention se retrouve heurtée par la foule en mouvement, tu réalises à quel point cet instant avec Kanda avait pu sembler hors du temps… Tu promènes aux alentours un regard curieux avant de te retourner, reposant ton attention sur celui qui te fait tant réagir.

-En revanche je suis soudainement de bonne humeur, du coup je te laisse choisir l’activité ou le lieu de ton choix.

Soudainement de bonne humeur dis-tu ? On se demande pourquoi

© Eurydyce


Dernière édition par Mimi Katô le Mer 3 Juil - 1:04, édité 1 fois
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Message par Sun-Mi Dim 9 Sep - 23:46

Dépendance


Ça plane et tourbillonne entre vous. Cette tension muette que tu ne peux nier, dont tu t’abreuves sans même le réaliser. Il est là, tu l’as retrouvé. Alors tes sens en éveils l’assimilent, l’apprennent, le retiennent. Ils corrigent l’image que tu t’étais faite de lui, en comblent les blancs. Et c’est si étrange, troublant. Il s’approche d’une chose qui peine à se remettre de ses précédentes émotions. Alors en proie à un désespoir sourd, tu lui demandes de te lâcher de cette voix monocorde teintée de regrets. Tu tires sur ses bras doucement. Pour ne pas lui faire mal ? Non, pour qu’il comprenne le message. Tu veux qu’il te lâche oui, parce que tu es mal à l’aise, parce que tu ne comprends pas ce qu’il t’arrive et que tu t’obstines à ne pas vouloir en connaître la teneur. Néanmoins… Tu ne veux pas que cela se fasse dans la douleur ou la rapidité. Ton corps le réclame, savoure ce contact que tu n’as plus eu depuis de longs mois avec un autre être humain. C’est une certaine douceur que tu ressens chez lui… A moins que tu ne te voiles la face ? Que tu ne cherches quelque chose qui n’existe pas chez ton Lié ?

Tes pupilles s’écarquillent légèrement sur ce sourire charmeur qui vient fendre son faciès. Quoi ? Il va encore se foutre de ta gueule, c’est ça ? Subitement sur la défensive devant ce sacro-saint sourire, tu tiques, fronces les sourcils. Et tu as sûrement raison de l’être, vu qu’il vient, ce rire qui t’arrache un grognement. Quand il décortique ton nom de la sorte, ça te hérisse le poil, agite un truc dans ton poitrail. Un nœud se forme dans ta gorge et tu le fusilles du regard. D’où il n’a aucunement envie de te lâcher ? Tu n’lui as pas demander son avis que tu saches ! Alors tes lèvres s’ouvrent, s’apprêtant à lui cracher une réplique bien sentie et débordante de mots tous plus vulgaires les uns que les autres… Avant que tu ne remarques que son visage est vraiment tout proche du tien. A la place, c’est un hoquet de surprise qui s’échappe de ta gorge tandis que son souffle se pose sur la peau de ton visage. Ton énervement s’évapore, laissant place à un réel désarroi. Qu’est-ce qu’il se passe là au juste ? Un regard perdu vient quérir une réponse dans le sien, mais tout ce que tu obtiens, ce sont les battements désordonnés de ton pauvre muscle cardiaque… Il crie à l’aide, le supplie de t’achever, quoi qu’il ait en tête…

Et c’est bien ce qu’il fait.

Parce que ce dont il a envie, c’est de tes lèvres, Kanda. Et à ce contact inattendu, tu pousses un geignement de surprise contre ses lippes, tes prunelles s’écarquillant davantage tandis que tes phalanges se crispent sur la peau dénudée de ses avant-bras. Un violent frisson s’étend le long de ton échine, électrisant la moindre de tes cellules. Putain. Ça, tu ne t’y attendais pas. Qu’il t’embrasse, ou que ton corps y réagisse autant, c’était pas prévu au programme ! C’est comme si ton organisme se réveillait d’une longue anesthésie, comme s’il... Apprenait ce que ça fait, d’embrasser quelqu’un qui lui plait.

Les sens en éveil, tu ne réagis pas particulièrement. Contrairement à ce que tu pensais, tu ne le repousses pas vigoureusement… Et tu ne réponds pas activement non plus. Pourquoi ? Car tu ne comprends pas. Car ça n’est pas comme ça que ça se passe d’ordinaire. Ça n’est pas comme ça qu’on fait. L’héroïne ne parcourt pas tes veines, en ce moment… Alors pourquoi ? Comment fait-il pour t’embrasser ? Ça ne le dégoûte pas ? Tu lui plais même… Comme ça ?

Ce n’est pas normal…

Et pourtant, Dieu sait que ce baiser, il te séduit comme jamais. Plus agité que d’ordinaire, ton cœur tambourine à tout rompre contre tes côtes. Tes joues s’empourprent, et ça s’agite, au fond de ton abdomen. Réveille un brasier qui ne s’allume, d’ordinaire, qu’en des circonstances très particulières. Or là, il manquerait des éléments pour l’allumer, et ça t’inquiète… Ça t’inquiète d’être aussi réceptif à Lui, à ce qu’il te fait. Il t’électrise, te réchauffe de l’intérieur. Perdu entre toutes ces sensations qui te réveillent et le fait de réaliser que, ouais, ton Lié t’offre bel et bien un baiser, ton souffle s’essouffle.

Et c’est pire encore, quand sa langue se fraye un chemin entre tes lèvres pour venir rencontrer la tienne. Tu ne peux retenir un profond gémissement de surprise, nuancé de désir… Tes doigts se resserrent plus fermement sur ses avant-bras tandis que tu inspires profondément par réflexe. Et la valse endiablée commence. Lentement, tes paupières se ferment et ta langue se laisse guider par cette sœur si délicieuse. Tu es charmé, Kanda. Est-ce que tu lui réponds ? Oui… Et non. Tu es bien trop intimidé, encore perturbé. Tes lèvres ne font que suivre docilement le chemin que les siennes leur indiquent, ta langue effleurant et cajolant la sienne selon ses mouvements. Il n’y a pas d’initiative de ta part. Outre ces doigts qui, cette fois, semblent lui ordonner de ne pas reculer. Outre cette voix qui, de temps à autres, ne peut retenir un faible gémissement de plaisir, entre deux soupirs.

Puis la valse se calme, ses lèvres quittent les tiennes. Tu réalises alors ton essoufflement, tes paupières retrouvant la lumière du jour pour se heurter à ses étendues dorées. Tu es encore tout chose, et lui… Oh lui par contre, il semble on ne peut plus satisfait. Ses mots qui te ramènent à la réalité. Tes doigts lâchent rapidement sa peau, comme si elle était brûlante, et le dos de ta main vient cacher l’accès à tes lippes.

« J-Je… T-Tu… M-Mais pourquoi ? » Bredouilles-tu fébrilement, sans même savoir si tu parles assez fort pour te faire entendre.

Tiens d’ailleurs, ne vient-il pas de reconnaître ton statut de lié ? C’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité. Néanmoins, tu es encore trop perturbé pour le noter, ça. Non, et d’ailleurs heureusement que le mur de soutient, sans quoi tu risquerais de t’écrouler. Lui, se recule, l’air de rien. A croire que pour lui, ce baiser, ça n’était pas grand-chose. De ton côté, tu le fixe sans faillir, comme anxieux de la suite des hostilités… Hostilités qui te coupent le sifflet.

« Hein ? »

C’est sorti tout seul. Il est sérieux là ? Genre parce que Monsieur l’a décidé, ça y est, tu vas changer tes plans. Comme ça. Au calme. Nan, mais il a vu la vierge ou quoi ? Ton bras retombe le long de ta silhouette, soufflé par son assurance. Aussi, quand ton menton se fait capturer par ses longs doigts effilés, vos océans d’or se mêlant une nouvelle fois, tu ne peux retenir un hoquet de surprise. Ton corps se fige. Tu es bien incapable de réagir, ton cerveau bouillonnant encore des derniers événements. Tes pommettes rougissent à l’approche de son faciès. Un drôle de soupir qui s’extirpe de ta gorge à ses mots. Tes phalanges se nouent discrètement à ton bermuda, comme pour te faire garder contenance. Car tu vacilles. Ton palpitant s’agite, mu par une émotion que tu ne contrôles pas, qui te met dans tous tes états. Alors il veut sérieusement apprendre à te connaitre, qu’importe le temps que ça prendra ? Merde, pourquoi ça te fait plaisir ?...

Alors qu’il te lâche, tu déglutis discrètement, baissant la tête en essayant de faire le point sur tout ça. Y’a pas, tu ne comprends rien, et malgré tes réactions physiques, tu as sincèrement du mal à croire à ses paroles doucereuses.  Il s’est éloigné, repartant en direction de l’avenue principale. Et toi, tu restes là, perdu… Jusqu’à ce qu’il attire ton attention, ton faciès se reposant sur ses traits… Et là, ça pète.

« … Tu t’fous d’ma gueule, c’est ça ? » Que tu demandes, encore fébrile, faisant quelques pas en sa direction. Et à chaque pas que tu fais, tu sembles reprendre du poil de la bête. Tes iris se font incendiaires, tes phalanges craquant en se refermant. « Tu t’fous vraiment d’ma gueule en fait ?! »

Et tu te mets à crier, tapant du pied contre le sol, comme pour te faire plus menaçant que tu ne l’es. Tu es en colère, et tu comptes bien le faire entendre. Quitte à ce que quelques regards curieux viennent se perdre sur vos silhouettes. T’en as rien à carrer de ton image. Aussi, tu t’agites, tes mains s’exprimant autant que ton visage déformé par cette salve de paroles accusatrices que tu comptes bien lui asséner sans sourciller. Nan mais oh, y’a pas que lui qui sait parler!

« T’as cru quoi ? T’apparais dans ma vie, comme ça, tu décrètes qu’on est Rien tous les deux… » Ouh, encore blessé, chaton ? « Et là tu reviens comme une fleur en m’bousculant ! » Techniquement, tu es celui qui lui est rentré dedans. Deux fois. « Tu m’fais une scène alors que j’ai rien demandé ! » Ça, c’est vrai. « Et puis voilà qu’tu m’embrasses maintenant ! »

A cette dernière déclaration, tu t’approches bien plus près de lui, ne prêtant pas attention au fait que tes joues ont diamétralement changé de carnation. Oh, tu mens encore Kanda. Et tu ne t’en rends même pas compte, te persuadant que ce n’est pas vrai. Que ce n’est pas possible qu’il t’attire. De l’index, tu désignes ton front, caché sous ta frange cuivrée.

« T’as cru quoi ?! Y’a pas marqué « Tapette », ici, hein !! »

Tu feules, niant ouvertement que tu ne l’as pas repoussé. Tu te refuses de croire que tu y as pris du plaisir, tu enfermes au loin le fait que tu crèves d’envie qu’il recommence, encore et encore... Parce que c’est vrai quoi, t’es pas gay, toi ! Tu l’as jamais été ! C’est pas parce que t’as jamais emballé de nana en vingt-et-une années de vie que t’es forcément de l’autre bord ! T’es juste pas doué, c’est tout. T’en es certain. De toute manière, tu ne peux pas l’être. Dans ton quartier, elles sont mal vues, les tapettes. T’en connais même pas. Les homosexuels doivent se cacher, ou aller tapiner ailleurs. Ce qu’on leur fait… C’est du même acabit que ce type que t’as tabassé hier : un aller simple pour l’hosto, avec option retour s’il ose ne serait-ce que regarder la mauvaise personne. Donc non, tu ne peux pas l’être. Ce qu’il s’est passé avec Lui à l’époque… Ça ne compte pas, tout le monde le sait. T’étais toujours bourré, sous l’influence de substances. Tu n’étais pas maître de toi-même…

Aussi, étrangement, avoir verbalisé ça… Ça te calme. Sûrement parce que tu en as presque fini… Et que ça te déplaît assez, sans que tu n’en comprennes la raison. Tu soupires, tes mains venant se fourrer dans les poches de ton bermuda.

« Alors j’vois pas pourquoi j’passerais du temps avec toi, nan… Je- »

Ton ultime monologue se fait alors interrompre par un grognement sourd… Qui t’affecte de suite. Bordel, ton estomac ! Tes joues picotent tandis que tu le sens se tordre de douleur sous tes côtes, te penchant vers l’avant en espérant le faire taire. Merde. Sale traitre ! Tu tiques, fuis du regard. Il l’a entendu, hein ? Il a dû, vu votre proximité. Ça t’apprendra à ne rien manger le matin ! Ta langue claque sur ton palais, et tu glisses un regard en coin à… Dante.

« … Ok, t’as toujours envie qu’on passe du temps ensemble ? » Question rhétorique, tu embrayes directement. « Alors on va bouffer. J’ai la dalle. Suis-moi. »

Faisant volte-face, tu retournes dans la ruelle pour récupérer tout skate. Ceci fait, tu retournes à son niveau, l’évitant soigneusement, lui et son regard si pénétrant… Il t’a fait perdre le contrôle une fois, il ne faudrait pas que ça se reproduise. Te perdant dans la foule d’inconnus, tu tâches de marcher un peu plus vite que d’ordinaire pour que Dante ne te rattrape pas trop vite. Il a de grandes pattes, le fourbe ! Et puis… Et puis t’es toujours perturbé, ses étranges paroles continuant de hanter ton esprit… Y’a-t-il un espoir, même infime, pour qu’il ait dit vrai ?

Toujours est-il qu’il ne vous suffit que de quelques mètres pour que tu pénètres dans le premier fastfood du coin. Intérieurement, tu retiens un petit sourire satisfait en zieutant que Dante suive toujours. Il ne doit pas être habitué à ce genre d’endroits, pas vrai ? Il y fait un peu tâche d’ailleurs, avec ses fringues de luxe et son sac de bijouterie. Ici, ça pue la friture, ça suinte la graisse. Là où on croise beaucoup de petites gens, et bien moins des milieux aisés. Donc ça t’amuse beaucoup de l’avoir fait venir ici. Sans hésitation, tu vas squatter une borne et commences à commander. Du coin de l’œil, tu remarques une belle brochette de demoiselles gloussant non loin… Si d’ordinaire, tu aurais laissé trainer une œillade intéressée sur ces filles pulpeuses, peu vêtues et soigneusement maquillées, cette fois, tu tiques étrangement. Tes muscles se tendent, à mesure que ton ouïe fine capte l’objet de leur conversation. Et cet objet, c’est Dante, le « beau brun ténébreux » qui vient d’arriver. Ça t’énerve, quand tu entends que certaines en feraient bien leur quatre heures… ça t’énerve vraiment. A tel point que tu commandes bien plus que d’habitude: deux menus XL + deux burgers + une grande boisson et trois donuts, rien que pour toi. Et c’est pas comme si tu mangeais comme un ogre pour ta p’tite taille, d’ordinaire ! Tant pis, ça fera des restes. Au pire tu partageras avec beau gosse, hein ? Tu te décales, tournant un regard – assassin malgré toi – vers ton voisin.

« Aller, à toi, j’vais nous réserver une table. »

Et tu l’abandonnes sans demander ton reste. Car ça t’emmerde, qu’il attire autant les regards. Et tu sais même pas pourquoi ça te gave à ce point ! Cependant, tu n’as pas encore le temps de chercher une table que tu te fais arrêter, quelques mètres plus loin, par l’une des filles à jupette, cette dernière t’attrapant la main. Sur le moment, tes joues se réchauffent par réflexe, comme à chaque fois qu’une femme s’adresse à toi. Elle minaude, les doigts de sa main libre taquinant le haut de son débardeur un peu trop plongeant.

« Eum… Excuse-moi. Tu voudrais bien me passer le numéro de ton ami, là-bas ? » Susurre-t-elle tout bas, de sorte à ce que seuls vous deux captiez cette discussion, tandis qu’elle lance un regard vers Dante. « C’est pour ma copine. Elle est un peu timide, tu comprends ? »

Tes prunelles d’or tombent sur ladite copine, cachée dans l’ombre de la première, pouffant comme une dinde. A nouveau, ton poil s’hérisse. La colère remonte. Aussi, dans un mouvement sec, tu détaches sa main de la tienne, empruntant l’escalier menant au 1er étage.

« J’l’ai pas. Allez lui d’mander vous-même. »

Tu n’as lâché que ces quelques mots, et elles, elles t’insultent copieusement. Mais tu ne sourcilles même pas. Tu aurais pu leur répondre, les menacer – quand bien même tu ne frapperais jamais une minette – mais non. Tu n’as pas le cœur à ça.
En mode automatique, tu viens squatter une banquette près des baies vitrées, dans un coin tranquille. C’est vrai : tu sais quasiment rien de Dante. Et cette vérité t’est étrangement pénible. Tu soupires, dépité, étirant tes jambes du côté supposé être celui de Dante de part et d’autre de la table. Y’a un truc qui tourne pas rond chez toi aujourd’hui. Du coin de l’œil, tu avises ton avant-bras gauche redevenu vierge avant de pousser un soupir et de te mettre à jouer machinalement avec ton zippo. Ce n’est que lorsque du mouvement se fait sous tes yeux que tu redresses la tête, une moue bougonne sur les traits.

« Alors ? Tu t’es fait des nouvelles copines, Dante ? » Demandes-tu, un brin accusateur.

Au fond, tu ne veux pas connaître la réponse.
Car pour un peu, tu risquerais de capter que tu es jaloux, Kanda.


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Dépendance Dante & Kanda [En cours] Empty Re: Dépendance Dante & Kanda [En cours]

Message par Riamu Mer 3 Juil - 1:06

ft. Dante Evans & Kanda Atsuyuki
Dépendance.
Caprice d’enfant, caprice imposant. Tes chaude iris de soleil se crochent sur ce visage qui laisse exprimer une colère bouillante et si vivante. Il t’invective sans ciller et vomit ses frustrations sur tes belles chaussures de marque. Il étale ses sentiments devant toi comme le fait un vendeur de rue. Il explose d’une vie éclaboussant, d’une vie chaude. Un contraste d’une violence saisissante. Toi qui parais aussi froid que la mort. Toi dont le visage à la beauté effarante semble avoir été taillé dans le marbre le plus dur et le plus vide. Tu promènes ton attention sur ses traits qui s’étirent et se déforment, sur ce visage qui porte les sentiments qui le taraudent sans rougir… Enfin presque, tu as bien noté ce refus d’assumer ce que tu as provoqué en lui lors de votre baiser. Pourquoi tant de déni d’ailleurs ? Pourquoi se mentir si violemment quand chaque fibre de son corps lui chante le contraire de ce que crache sa bouche ? Tu devrais le savoir pourtant… Souviens-toi Dante, rapelles-toi de ce déni dans lequel tu t’es noyé avant de réussir à enfin l’oublier. Tes fins sourcils remuent discrètement et ton esprit vibre devant cet écho du passé. Peut-être que tu comprends finalement…

Sa tirade s’interrompt brusquement par l’intervention sournoise de son estomac et là encore, tu le toises sans piper mot et tu lui emboîtes le pas. Pourquoi ne pas être intervenu dans ce monologue agressif ? Parce qu’on empêche pas un volcan d’exploser. Parce qu’il te suffit de cette simple deuxième rencontre pour comprendre que la colère et la brutalité sont des moyens d’expression très présents dans la manière d’être de Ton Lié. Alors pourquoi l’empêcher d’agir avec authenticité ? Tu baignes déjà dans un océan d’hypocrisie acides et de faux rires aux notes de jalousie. Kanda débarque dans ta vie aussi brutalement qu’un chien traverserait ton salon impeccable pour attraper un chat fuyard. Il fait des dégâts et tu ne peux qu’attendre que ça passe… Mais ça met un peu de vie, ça redonne des couleurs. Alors tu le suis et lorsque tu remarques qu’il vous conduit dans un fast food, tu ourles un sourcil. Il veut se venger mh ? Tu hausses les épaules et entres sans complexe dans le restaurant bon marché. Tu n’as pas honte de toi, de ce que tu es alors pourquoi devrais-tu courber le dos en entrant ici ? Bien sûr la qualité de la nourriture va te changer de tes habitudes et peut-être que tu le regretteras dans quelques heures mais pour l’heure, tu es parvenu à garder ton chaton malgré ses envies de fuites. Quelques personnes te dévisagent avec un franc étonnement et quelques demoiselles au style trop vulgaire pour toi et au maquillage trop criard se dandinent en te dévorant du regard. Tu poses un bref regard sur les visages et il ne leur en faut pas plus pour laisser échapper un couinement empreint d’excitation. Ton charme naturel a capturé une nouvelle fois quelques cœurs tristement célibataires et quelques corps en ébullition.

Tu t’approches de la borne sur laquelle Kanda est en train de passer sa commande, tes mains dans les poches tu patientes et lorsqu’il a terminé, pour une raison qui t’échappe cette fois ci, tu remarques une colère nouvelle dans son regard avant qu’il n’aille vous trouver une table disponible. Intrigué, tu croches tes perles sur sa nuque et tu remarques qu’une des demoiselles s’approche de lui. Tu te figes lorsque tu constates qu’elle se permet d’avoir des gestes aussi tactiles avec Ton Lié et ta mâchoire se crispe quelque peu. Si tu as horreur d’une chose c’est que l’on touche à ce qui t’appartient… Tu t’apprêtes à annuler ton idée de commande quand tu constates que Kanda l’envoie clairement balader et qu’elle le lui rend bien. Un sourire en coin étire tes lèvres avant que tu ne poses enfin ton attention sur l’écran. Voyons… Maintenant que tu as l’esprit libre quel nourriture va trouver grâce à tes yeux ? Ce sandwich a l’air plutôt potable, ces rondelles d’oignons frit sont un vrai mystère pour toi alors tu veux bien tenter et ces frites ondulées ont l’air…pas trop mal. Comme boisson tu optes pour un thé vert et hibiscus. Bien. L’assassinat de ton estomac est envoyé. Où est donc Kanda ? Tu relèves la tête et t’apprêtes à le rejoindre lorsque le quatuor de filles apparaît subitement devant toi. Leurs regards suintant le désir et l’appât de la richesse se posent sur toi aussi adoptes-tu une expression polie.

-Dis mon beau… ça te dirait de passer du bon temps avec nous ?

La paupière inférieure de ton œil gauche se crispe une fraction de seconde, signe d’agacement chez toi. Un soupire tombe de tes lèvres et tu lèves ta main libre pour glisser tes doigts dans ta longue crinière d’ébène avant de répondre avec un sourire aimable mais un regard glaçant :

-Mesdemoiselles, je suis peut-être dans un fast food mais je ne mange pas n’importe quoi.

Leurs mines atterrées t’arracheraient presque un sourire. Dans un geste ferme, tu en repousses une sur le côté afin de pouvoir rejoindre un Kanda qui t’invective une nouvelle fois. De nouvelles copines ? Tu arques un sourcil et croche ton regard affuté sur son visage renfrogné. Imaginons deux minutes que ces filles aient un minimum de classe et de respect pour elles-mêmes, en quoi cela serait un problème si… Puis l’illumination se fait dans ta conscience, fendant ton visage d’un large sourire satisfait.

-Oh tu es jaloux chaton ?

Tes paroles déclenchent à nouveau les foudres de sa colère, cette réaction renforçant ton sourire narquois. Tu as tant d’effet sur lui… Alors tu décides de te lever de la banquette, abandonnant ton sac de bijoutier dans le but de t’asseoir sur le même siège que Ton Lié, coinçant de ce fait ce dernier entre toi et la vitre. Ton bras épouse le sommet du dossier et le second s’accoude à la table afin de permettre à ton menton d’utiliser ta paume comme support. Tu couves alors Kanda de ton brûlant regard inquisiteur et lâches d’une voix suave :

-Tu cries aisément de colère alors je me demande à quoi ressemble ta voix lorsque tu cries de plaisir… ?

Ta réflexion complètement inattendue lui coup le sifflet sur le moment et ce n’est pas pour te déplaire, encore une fois. Une moue féline enrobe ton visage.

-Tu es si vivant… ça me plaît…

Au même moment, un serveur se présente avec vos commandes respectives aussi ôtes-tu ton bras et t’installes-tu correctement afin de découvrir ton menu baignant dans l’huile de friture. Tu ne nies pas la grimace de dégoût qui vient un instant entacher ton visage puis tu déballes précautionneusement ton sandwich.

-Maintenant que tu m’as trainé dans ce trou et que je m’apprête à empoisonner mon corps, tu veux bien me parler un peu de toi ? Je t’ai dit que je voulais te connaître.


Oui et tu ne plaisantes pas. Quitte à souffrir gustativement, autant avoir une récompense puis comme dit, tu es d’humeur magnanime alors tu lui laisses le loisir de choisir ce qu’il veut te raconter. Pour le reste, il te suffira simplement de mener ton enquête de ton côté et tu connaitras tout ce que tu désires. Oh Dante tu es devenu si froid et dur dans ta manière de fonctionner… Puisse Kanda te ramener à la vie d’une manière ou d’une autre…


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Message par Sun-Mi Lun 8 Juil - 15:56

Dépendance


Ton regard incisif planté sur sa silhouette élancée, tu ne te fais pas la remarque que ton invective est peut-être déplacée, vu ta condition. N’oublies pas, chaton, tu n’es Rien pour Dante. Ce n’est pas parce qu’il a consenti à te donner son nom et suivi sans rechigner jusqu’ici que ça y est, tu existes à ses yeux. Monsieur a certainement envie de tuer son ennui, rien de plus. S’il le fait avec toi, eh bien… C’est sûrement car ça l’amuse de se foutre de ta gueule, rien de plus. Tu ne vois pas ce que ça pourrait être d’autre en tous cas. Alors oui, ça n’aide pas à arranger ton humeur, tout ça. Mais quand bien même il se serait effectivement fait de nouvelles copines, Kanda, en quoi ça te regarderait ? T’es pas sa meuf ni sa mère après tout ! Juste un quidam qui passait par là et qui a eu le malheur de s’avérer être son lié. C’est vraiment pas d’bol, hein ?

Il doit sûrement se dire la même chose d’ailleurs, au vu de la vague qu’esquisse son sourcil en te dévisageant. Toutefois, la naissance de son sourire et sa rétorque te hérissent le poil. Intérieurement paniqué, tu t’offusques à l’extérieur.

« Qu- Ca va pas la tête ?! » T’exclames-tu vigoureusement, sans même remarquer que tes joues se sont légèrement colorées, elles, pour témoigner de ton ressenti le plus profond.

Tu inspires de nouveau, t’apprêtant à lui envoyer à la gueule que t’es pas gay toi, et qu’il ferait bien d’arrêter avec ses sous-entendus à la con avant que tu lui foutes ton poing dans la gueule… Mais tu t’arrêtes juste avant que les mots ne sortent. En un battement de cils, tu viens de recevoir l’illumination qu’il te fallait pour retourner la situation à ton avantage et ne strictement rien trahir de ce qui s’agite, là, sous ta peau, lorsque Dante est dans les parages. Ce serait te desservir que d’utiliser ses mots dans le sens où il l’entendait, mais dans un autre par contre… Tu te racles donc la gorge, détournant le regard pour mieux bougonner d’un air dédaigneux.

« Elles sont trop laides, ces morues… Même bourré, j’en voudrais pas. »

Et bim, comment esquiver une question gênante par Kanda Atsuyuki. Pour une fois que ce genre de rétorque te vient sur le moment et non trois heures après, lorsque tu écumes de honte ! Cependant, tu ne te rends pas compte que tu as bien baissé le ton. Ne serait-ce pas là un aveu de culpabilité, chaton ? Tu ne sais pas, par contre ce sourire narquois qui orne ses lèvres, tu donnerais tout pour lui arracher. Peut-être a-t-il entendu ta pensée, car voilà qu’il délaisse sa banquette pour te rejoindre sur la tienne. Fronçant les sourcils dans sa direction, tu te retiens de grogner un peu. C’est quoi cette invasion soudaine de ton espace vital ? Son siège n'était pas à son goût alors il a décidé de piquer le tien ? Tu te recules un peu en direction de la vitre, de sorte à préserver un minimum vital de distance entre lui et ton bourge de Lié.

« Ca va, j’te dérange pas surtout ? »

On ne dirait pas puisque Dante ne prend même pas la peine de répondre, s’accoudant d’un côté au dossier de votre banquette et de l’autre à la table, reposant son menton au creux de sa paume. Et il te regarde… Comme un chat regarderait une petite souris prise au piège. De par cette position, tu comprends beaucoup trop tard qu’il t’a fait prisonnier, encore. Ça te ramène à tout à l’heure, à ce baiser volé contre le mur sans crier gare. C’est désagréable, ça te met mal à l’aise. Tu n’aimes pas sentir que tu n’as aucune sortie possible. Enfin si, techniquement en te tortillant, en sautant par-dessus la table ou en rabrouant Dante, tu pourrais fuir mais… Mais t’as pas spécialement envie de te donner en spectacle juste parce que ton Lié a décidé de te traiter comme un jouet.

Un jouet… Auquel il coupe le sifflet momentanément d’ailleurs. Nan mais il est sérieux là ?! s’insurge une petite voix dans ta tête, criant au scandale. C’est vrai ça, à quoi ressemble ta voix lorsque tu cries de plaisir, Kanda ? Elle est terriblement gênante, tout comme sa question. Tout comme son attitude prédatrice, son regard pénétrant… Si tes joues sont cramoisies, ton cœur, lui, a décidé de s’embarquer dans un marathon entre tes côtes.

-Tu es si vivant… ça me plaît…

Tes lèvres s’entrouvrent et… Encore une fois, rien n’en sort. Ta façon d’être lui plait, vraiment ? La question tourbillonne dans ta tête, te faisant un peu baisser les armes malgré toi. Tes doigts crispés sur ton bermuda, tu ne comprends pas… Pourquoi ton corps réagit autant à la moindre de ses paroles, au moindre de ses gestes. C’est insupportable…

Heureusement pour toi, un gentil serveur accourt à ta rescousse, vous apportant vos commandes respectives. Cette agitation extérieure fait que Dante se repositionne correctement, ce qui t’aide à reprendre du poil de la bête. Tu t’éclaircis la gorge en attrapant l’un de tes sandwichs au poisson. Le déshabillant de son papier d’emballage, tu lui réponds sèchement (bien qu’un peu tard) :

«  Mec… Si t’es en manque, t’as juste à redescendre à l’étage inférieur. J’suis persuadé que ton fanclub serait ravi de te faire une petite gâterie et de crier pour tes beaux yeux. »

Ceci dit, tu croques goulûment dans ton sandwich tout en évitant soigneusement le regard de Dante, résolu à fuir cette discussion extrêmement embarrassante dans la nourriture. Et si ton estomac ronronne de plaisir à chaque bouchée que tu mastiques et avales sans demander ton reste, ton cerveau, lui, demeure en ébullition. C’est bête, mais ses quelques remarques tournent dans ton esprit. Intérieurement, tu te demandes comment c’est… Le sexe avec Dante ?

A en juger son côté prédateur, tu dirais qu’il serait sauvage, vigoureux. Egoïste peut-être, du genre à vouloir satisfaire son propre plaisir sans vraiment faire attention à celui de l’autre. Dominant à n’en pas douter, qu’importe le partenaire. Il grognerait certainement, marquerait son territoire sur la peau de l’autre et… Et… Et tu réalises avec stupeur que tu es présentement en train de faire une projection mentale de toi et Dante dans ce genre de contexte. Tu l’imagines te prendre, pas forcément dans un lit d’ailleurs. Sa voix résonne dans ta tête, séductrice, féline… Et la tienne aussi, complètement soumise à son bon vouloir. Choqué par tes propres pensées, tu piques un fard monstrueux avant de te jeter sur ton thé glacé à la pêche baignant dans les glaçons, siphonnant en partie le gobelet de grande taille. Avec un peu de chance, ça t’aidera à retrouver un peu tes esprits !

Hélas, la voix de Dante s’élève, te faisant sursauter malgré toi. Instinctivement, tu croises les jambes, priant intérieurement pour que tes pensées nullement chastes ne te donnent pas une érection incessamment sous peu… Tes yeux se tournent vers lui et tu l’observes entamer ce qui est sûrement le premier burger de toute sa vie à en juger la maladresse avec laquelle il s’en saisit. Tu esquisses un sourire amusé. Au moins, si lui te tortures l’esprit, tu as cet avantage de lui torturer l’estomac. Un point partout ! Tu retires alors l’opercule de ton gobelet coloré, jouant avec les glaçons dans le liquide chimique que représente ton thé à la pêche. Tes yeux se baladent devant toi tandis que tu hausses les épaules en guise de réponse.

« Y’a rien à dire. Enfin, j’veux dire… Tu m’as vu ? » Demandes-tu en te tournant légèrement vers lui, te désignant du pouce de ta main gauche. « Pas besoin d’être un génie pour savoir qu’on a absolument rien en commun. »

C’est étrange, chaton. Elle a perdu de sa superbe, ta voix. Tu lui parles presque de façon normale, pour le coup. Il faut croire que ses précédentes paroles se sont insinuées plus profondément que tu le voulais. Tes perles d’or se posant dans les siennes, si hypnotiques, tu dévies instantanément le regard, un soupçon de gêne remontant dans ta caboche. Tu touilles, touilles les glaçons dans le gobelet, hésitant un bon moment avant de continuer.

« J’suis juste un gars banal, né sans le sou. Des mecs comme moi, y’en a des tonnes dans l’Bronx. J’ai mes galères, mais j’me bats pour survivre… Dans tous les sens du terme. »

Voilà. C’est triste, mais c’est un bon résumé de ta vie. Concis mais tellement vrai. Un soupçon de mélancolie passe sur ton visage avant que tu n’esquisses un sourire faussement assuré vers Dante.

« En bref, je suis pas le genre de type recommandable dans la bonne société New Yorkaise. » en témoigne le garrot improvisé sur ton bras droit, souvenir de ta bagarre de la veille.

Voilà. Si d’ordinaire, t’es pas avare de détails sur ta vie ou ce que tu aimes, présentement, tu te sens juste trop mal à l’aise pour entrer dans les détails. C’est pas ton pote, Dante, après tout. C’est juste ton lié. Un mec qui se fout de ta gueule et qui ne s’intéresse à toi que pour satisfaire un petit plaisir pervers. Puis… T’es aussi mal à l’aise car cette vision que tu as eue il y a quelques minutes, elle t’embarrasse. T’es pas con. Si tu as eu cette pensée, c’est parce que Dante te plait. Il te plait terriblement. A tel point que, malgré ta résolution d’éviter de le regarder, tes yeux ne peuvent s’empêcher de courir sur son côté. Ils caressent ses cheveux, glissent dans son cou, jusqu’à cette chemise un peu trop ouverte, qui en montre à la fois trop et pas assez. Tu déglutis, te morigénant pour ces pensées à la con. Il est vraiment temps que vous vous sépariez, Dante et toi. Parce que… En quelques minutes passées avec lui, tu n’es déjà plus maître de tes pensées ni totalement de ton corps. Tu te revois contre ce mur, tes lèvres contre les siennes, tes doigts crispés d’envie sur ses avants-bras… Et c’est pas bon.

Il faut que tu abrèges cette rencontre.
Tu soupires, te tournant un peu vers lui.

« Ecoute… On n’est pas obligé d’faire ça, ok ? Faire copain-copain comme ça, là… Ça va pas être possible, on est trop différents. T’as ta vie, j’ai la mienne… Et… » Si tu avais un semblant de détermination, elle s’essouffle bien vite. Ta voix se meurt, un soupçon de déprime enrobant même tes mots suivants : « Et… les phrases sont parties de toute manière. »

Bon sang, Kanda. On dirait presque que tu es en train de lui annoncer que quelqu’un est mort.

« Alors t’as pas à… Faire attention à moi. T’as qu’à reprendre ta vie, retourner à tes activités palpitantes d’aristo et... Et m’oublier. »

Si tes paroles te semblaient on ne peut plus logiques il y a deux secondes… Tu ne comprends pas pourquoi ça te fait autant de peine de verbaliser tout ça, pourquoi tu as presque envie de pleurer en parlant de la possibilité qu’il parte sans se retourner. Tu tentes de le cacher, de ravaler cette mélancolie mais… Tu n’y arrives pas, ton visage est bien trop expressif pour ça. Ce serait encore de la faute de vos phrases ? Même si elles ne sont plus là ? Tu ne vois pas d’autre solution…

La seule chose que tu vois…
C’est la drogue que tu vas t’injecter une fois que tu seras rentré chez toi.


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Message par Riamu Jeu 11 Juil - 17:08

ft. Dante Evans & Kanda Atsuyuki
Dépendance.

«  Mec… Si t’es en manque, t’as juste à redescendre à l’étage inférieur. J’suis persuadé que ton fanclub serait ravi de te faire une petite gâterie et de crier pour tes beaux yeux. »

Tu ourles un sourcil quand ses paroles parviennent à grimper jusqu’à ta conscience. C’est intéressant, cette manière avec laquelle il essaie de te rejeter, de te repousser mais…pas complètement. Kanda est un animal sauvage à n’en pas douter alors s’il cherchait réellement à te faire déguerpir, il y mettrait bien plus d’ardeur, plus de violence physique et verbale. La violence physique serait d’ailleurs une mauvaise idée, en tant qu’héritier d’une famille très fortunée, une formation au sport de combat t’a été prodigué afin d’éviter que tu ne te déplaces constamment avec une cible crochée dans ton dos. Puis quand bien même ton père ne l’aurait pas ordonné, tu l’aurais fait de toi-même, le rôle de jouvencelle en détresse te révulsant tout particulièrement. Tu mastiques lentement cette nourriture trop salée et bien fade à la fois paradoxalement. Lorsqu’il daigne enfin répondre à ta requête, tu détournes ton faciès de ce repas minable et portes ton attention sur ses traits. Et là… Un nouveau spectacle se déroule juste devant tes yeux. Au commencement, c’est une forme de simplification et de banalisation qui s’enroule dans sa voix. Une énonciation de faits sans envie d’y poser le moindre sentiment, la moindre note personnelle. Puis s’aventure alors sur ses traits un petit quelque chose de triste.. Quelque chose qui verse une larme en silence mais avec pudeur à la fois. Et le final se pose dans une phrase « figure de proue ». Tu sais, celles que le commun des mortels lâche afin de faire passer inaperçu une émotion bien plus troublée et lourde. Le genre de phrase que tu utilisais toi-même avant de…. Avant de La rencontrer. Avant qu’elle ne fasse de toi l’homme au cœur gelé qui palpite pourtant désespérément derrière son carcan de glace.

Il embraie ensuite sur une forme de rejet différente de celle qu’il t’a montrée jusque là. Une espèce d’argumentation somme toute logique mais… Mais quelque chose cloche. Oui le pianiste que tu es remarques sans peine cette fausse note dans le fond de sa voix, cette note qui dénature complètement le reste de la partition. Ses traits se crispent d’une manière que tu n’avais jamais vue jusque là… Serait-ce de la tristesse ? Ton visage se détourne un instant de son discours alors que tu viens capturer une frite entre tes doigts fins. Tu la portes à tes lèvres afin de la croquer et tu te fais la réflexion que même une chose aussi simple, ils ne savent pas la faire ici. Elles sont trop cuites, trop pleine d’huile. Pourtant tu aimes bien ça d’ordinaire, les frites… Tu mastiques silencieusement, tes prunelles de soleil se refusant à se poser sur ses traits. Que fais-tu Dante ? Tu réfléchis. Parce que tu veux choisir tes mots avec intelligence. Parce que tu veux gagner cette bataille que Kanda vient de lancer sans grande convictions. Il essaie de te faire partir… Tout en espérant secrètement que tu seras son excuse. Son excuse pour ne plus pouvoir se défaire de toi, parce que Tu seras celui qui insiste,Tu seras celui qui ne le lâche pas…Oui Tu. Parce que c’est ça non ? Ce qu’il cherche. S’il ne voulait pas de toi, il serait déjà tellement loin… Tu as compris…Compris qu’il n’assume pas une bonne partie des choses qu’il peut ressentir. Qu’il n’assume pas ce lien qui vous unit l’un à l’autre. Qu’il n’assume pas cette lueur dans son regard lorsque tu le tiens sous ton emprise. Parce qu’au final… C’est tellement plus facile si c’est de Ta faute. Et bien soit. Tout sera de ta faute Dante.

Tu laisses tomber un petit soupir de tes lèvres avant de te décider à prendre la parole, ta voix s’enrobe de ce ton ferme mais doux à la fois dont tu sais user lorsque tu argumentes en ta faveur.

-Parce que la différence c’est une raison valable pour s’ignorer ?

Tu reportes ton regard sur son visage.

-Les gens de mon monde m’exècrent au plus haut point. Ils sont fades et trop soumis à des conventions ridicules et hypocrites. Je les terrifie et les broies à chaque rencontre mondaine et pourtant ils reviennent toujours plus mielleux parce que je possède un pouvoir et une fortune colossale.

On la sent bien, cette acidité qui enrobe ta voix lorsque tu parles de « ton monde ».

-Si je suis là, à me pourrir le corps avec les plus mauvaises frites de ma vie c’est parce que mon intérêt pour toi est réel.

Désireux de souligner tes propos, tu pivotes un peu sur le banc dans le but de tourner légèrement ton corps dans sa direction et lui faire face d’une certaine manière.

-Bien sûr qu’à cause de ce…ce lien mystique je suis incapable d’ignorer ton existence mais ce n’est pas lui qui éveille mon intérêt ou mon désir moins chaste. C’est toi Kanda.

Un sourire vient étirer tes lèvres, léger, tout juste visible mais néanmoins sincère.

-Les liés ne sont pas forcés de se côtoyer après tout. Combien d’entre eux vivent leur existence en ne se voyant que peu ou restent de simples amis ? Ce lien nous empêche seulement de s’ignorer. Pour le reste…

Et tu te rapproches à nouveau, levant lentement l’une de tes dextres pour venir saisir son menton et rapprocher ton faciès du sien.

-C’est juste toi… qui me troubles.

Que voilà un doux cadeau que tu lui offres Dante. Tu lui avoues à demi mot cette emprise qu’il a crochée sur toi sans même le savoir. Une manœuvre stratégique consistant à te placer momentanément en position de faiblesse mais qui devrait contribuer à te faire obtenir ce que tu souhaites soit la reddition de Kanda, quand bien même tu devras être le fautif de son emprisonnement à ton égard.


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Message par Sun-Mi Sam 9 Mai - 0:28

Dépendance


Bien sûr, il ne te répond rien. Qu’y aurait-il à répondre quand, pour une fois dans ta misérable existence, tu fais preuve d’intelligence ? Oh, ne te vexe pas, chaton. Mais les longues tirades argumentatives, de surcroît avec des propos logiques, ça n’est pas ton fort. Mais cette fois, tu as bien fait mouche. Car il mange, quand bien même ses traits trahissent ouvertement que cette nourriture profane n’est pas au goût de son palais délicat. Il mange et ça te déçoit, un peu, même si ça ne te surprend pas. Tu souffles donc un coup de ton côté et décide de terminer tes sandwichs toi aussi, avant de commencer à picorer tes frites sans grande envie, ton estomac étant déjà assez sustenté. Elles sont déjà presque froides de toute manière, c’est toujours comme ça dans les fast-food. Si tu ne manges pas plus vite que la musique, c’est déjà bon pour la poubelle ; même si on précisera quand même que toi, tu les passes toujours au micro-ondes dans un tel cas !

Et puis sa voix revient pourfendre le silence qui s’était installé entre vous.

« Parce que la différence c’est une raison valable pour s’ignorer ? » Ta caboche s’en retourne vers lui.
« … Hein ? »

Tu cilles, avant de froncer les sourcils sans comprendre. C’est ton cœur pourtant qui trébuche, lorsque ses yeux retrouvent les tiens. Et tu l’écoutes se plaindre, de son monde. Celui que tu ne vois qu’à travers le spectre obtus des séries télé. Ça t’agace, que ce gosse de bourge crache sur son argent et sur les petites gens près à lui cirer les pompes pour un peu de blé. Il ne se rend pas compte de son statut de privilégié ou quoi ? A-t-il seulement conscience d’à quel point tu dois cravacher, parfois, pour payer tes frais, toi ?

« … Waaaaah. Je te plains, mec. Ça doit être terrible à vivre ! » ironises-tu, histoire de rester poli.  

Pourtant, tu l’as bien captée, cette rancœur latente entre chaque mot qu’il a prononcé. Et tu te demandes, si derrière son mépris pour ses pairs, il ne se cache pas autre chose. Une chose que tu n’arrives pas à cerner…

La question restera pourtant sans réponse car, voilà qu’il apporte un argument qui fait mouche, qui détend plus ou moins instantanément tes traits. C’est vrai qu’il n’a aucune raison de s’infliger de manger de la malbouffe, lui. Tu restes bête devant son « intérêt réel » pour toi, qui te semble sonner étrangement juste malgré tes propres barrières mentales. Il se tourne alors, désireux d’en remettre une couche. Et tu ne dis rien. Tu te tais et tu écoutes. Attentivement.    

« Bien sûr qu’à cause de ce…ce lien mystique je suis incapable d’ignorer ton existence mais ce n’est pas lui qui éveille mon intérêt ou mon désir moins chaste. C’est toi Kanda. »
« Pff, n’importe quoi… » pouffes-tu en levant maladroitement les yeux au ciel.

Il te parait évident que ton lié est parfaitement dans le déni. S’il s’intéresse à toi, c’est uniquement parce que vous êtes liés, et rien d’autre. Monsieur ne t’aurait même pas calculé si cela n’avait pas été le cas. Quant à son « désir » pour toi… Tu rayes instantanément cette info de ton cerveau. Si tu joues les durs, tu n’es pas encore remis de ce baiser qu’il t’a volé. Là, à deux pas d’ici. Dans cette ruelle sordide. Ni de tes pensées qui s’enflamment un peu trop aujourd’hui, sûrement car tu ne t’es pas touché depuis un moment ! Oui, on va dire ça. C’est mieux que de se dire que c’est lui qui te fait cet effet-là.  

Mais tu le vois, ce micro-sourire énigmatique qui adoucit ses traits. Ce « sourire » qui te met le doute. Et si, au fond, il y avait un peu de vérité dans ce qu’il dit ? Et si… Non. Tu déglutis, secoues la tête. Impossible. La dernière fois qu’un gars s’est intéressé à toi, tu as fini accro à la drogue, et le cœur en miettes. Alors non. Tu n’es certainement pas prêt à remettre le couvert. D’autant que, toi, tu n’es pas gay bon sang !

Il te rappelle finalement les différents scénarii qui s’offrent à vous. Si l’absence de contact serait à nouveau aussi déchirante que ce que vous avez vécu précédemment, peut-être que, comme il le propose, le fait de vous voir de temps à autre, même sans idée précise, rendra la chose plus supportable ? Après tout, aucun de vous ne pourra nier que, même en l’absence des phrases, votre lien demeure.

Perdu dans toutes ces réflexions internes, tu t’en étais déconcentré, au point d’en oublier le fauve auquel tu dois faire face. Et bim, voilà qu’il s’est à nouveau emparé de ton menton. Et qu’il a de nouveau fait fi de ton espace vital. Et ce simple toucher, cette prise infime sur ton menton t’électrise. Tes muscles se tendent et ta respiration se coupe net. Son visage est près. Très près. Trop près ! Tes joues se réchauffent. Son haleine sent désormais la friture, ce qui ne colle absolument pas à son image de beau-gosse douché au parfum de luxe. Et puis, tes yeux s’égarent sur ses lèvres… Et tu donnes un brusque coup de frein à ses ardeurs, ravalant ta panique.

« Ou-Ouais bon, ç-ça va ! J’ai compris ! » bredouilles-tu alors en plaquant tes deux paumes (toujours parsemées de graisse fast-foodiale, rappelons-le) sur sa belle chemise immaculée.

D’un geste franc, mais doux, tu le repousses afin de récupérer un peu d’air. Est-ce que c’est vraiment dans son monde de mecs mal baisés qu’il a appris à parler de façon aussi intimiste avec les gens ? Ou bien monsieur est-il moins lisse qu’il n’y paraît au premier abord ?

Qu’importe. Tu te recules contre la vitre en te raclant la gorge, te massant le menton dans l’espoir d’effacer cette sensation d’avoir encore ses doigts sur toi.

« Tu… Marques un point. J’ai pas franchement envie de ressentir encore ce- Ce manque indescriptible du jour où les phrases ont disparu alors… On devrait peut-être rester en contact. Au cas où, j’veux dire ! » Tu marques une pause, réfléchissant à ce que tu viens de dire avant de piquer un fard et de t’agiter tout seul sur ta banquette. « E-Et me fais pas dire c’que j’ai pas dit hein ! C’est pas toi qui me manquais … ! Enfin, si. Mais c’est la faute des phrases, ça, ok ?! »

Et sinon Kanda, tu veux pas une pelle pour t’enfoncer un peu plus ? Tu pousses un grognement étouffé avant de sortir ton téléphone de ta poche et d’y taper le nom d’un nouveau contact :

« Bref ! On s’en fout de ça. Tiens. » Après avoir écrit soigneusement le nom Dante sur ledit contact en création, tu fais glisser ton téléphone de son côté de la table. « T’as qu’à me filer ton numéro. Ça sera plus simple si on veut se voir à l’avenir. » Tu hausses une épaule. « De toute façon on va pas rester éternellement privés de téléphone, ils vont bien finir par résoudre ce problème de réseau ! »

C’est fou comme, maintenant que tu as retrouvé ton lié, tu es beaucoup plus optimiste sur l’avenir qui pourrait s’offrir à vous, Kanda ! Toi qui étais si défaitiste dernièrement, au point de prendre une carte pour aller jusqu’au nouveau skate park !

Tu le laisses donc rentrer ses coordonnées dans ton mobile si tel est son souhait, étant dores et déjà prêt à lui refiler le tien s’il le désire. Néanmoins, tu as subitement honte de l’objet que tu lui as passé pour avoir ses coordonnées. Si ton téléphone n’est jamais tombé en panne depuis toutes ces années que tu le possèdes, il n’empêche qu’il a du vécu. L’écran est brisé en une toile éparse partant du côté en bas à droite, la coque de protection est délavée et part en miettes… Et il est crade, ouais. Peut-être même y verra-t-il une goutte de ton sang, infiltrée entre les éclats, en regardant bien. Restes d’une énième bagarre.

Ton regard dévie en face, s’accrochant à ce petit sac de luxe venant, apparemment, d’une bijouterie du coin. Tu t’étires alors de tout ton long.

« Bon, je pense qu’on en a fini pour aujourd’hui. Parce que ma planche et moi, on a toujours rencard …! Et je suppose que toi aussi. » lui déclares-tu le plus naturellement du monde en désignant son sac du menton.

Oh, chaton.
Es-tu seulement sûr de la vouloir, cette réponse ?


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